vidéo - 

Les prêtres-ouvriers

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 juin 1969 | Date d'évènement : 23 oct. 1965

Un prêtre-ouvrier est suivi dans ses deux activités de manutentionnaire à la SNCF et de curé de paroisse.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
23 oct. 1965
Date de diffusion du média :
05 juin 1969
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000837

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

La Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), créée en 1927, a été le premier mouvement catholique en France à comprendre que la majorité de la classe ouvrière s'éloignait de l'Eglise et à tenter de l'évangéliser. Les abbés Henri Godin et Yves Daniel constatent eux aussi, dans leur ouvrage "France, pays de mission?", publié en 1943, la profonde déchristianisation des ouvriers français. La même année, le cardinal Suhard, archevêque de Paris, crée la Mission de Paris qui a pour but de former des prêtres dans la classe ouvrière parisienne. Dès 1944, un prêtre de la Mission de Paris se met à travailler dans l'automobile. L'expérience des prêtres-ouvriers se développe alors.

En 1954, on compte une centaine de prêtres en activité, le plus souvent employés comme ouvriers dans des usines. Ces prêtres peu ordinaires, immortalisés par Gilbert Cesbron en 1952 dans son roman à succès Les saints vont en enfer, cherchent d'abord à reconquérir les ouvriers. Puis, en partageant leur vie, ils s'engagent pour la plupart dans les combats ouvriers: ils adhérent souvent à la CGT, font grève et manifestent avec le Parti communiste, en dépit d'un décret du Vatican qui interdit en juillet 1949 toute collaboration avec les communistes. Craignant leur "contamination" par le PCF, le pape Pie XII décide, le 1er mars 1954, l'arrêt de l'expérience des prêtres-ouvriers et leur demande de se retirer des usines. La plupart des prêtres-ouvriers s'inclinent et abandonnent leurs emplois. Quelques-uns refusent cependant de se soumettre et conservent leur travail. Néanmoins, cette expérience des prêtres-ouvriers est de nouveau autorisée le 23 octobre 1965, à l'issue du concile de Vatican II, à la suite de la demande des évêques français et de l'accord de Paul VI.

Dès 1965, 52 prêtres reprennent le travail, et en 1976 il y a plus de 800 prêtres-ouvriers en France. Au nombre de 550 en 1987, ils subissent eux aussi la crise des vocations, qui touche l'ensemble de l'Eglise catholique: seuls 6 prêtres et 9 diacres ont été ordonnés pour la Mission de France entre 1993 et 2002. En 2005, les prêtres-ouvriers ne sont plus qu'environ 400, dont 80 ont encore une activité professionnelle.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le 5 juin 1969 au sein du magazine de l'ORTF "Panorama", créé en 1965, ce sujet est extrait d'un reportage plus long consacré aux prêtres-ouvriers en France. Il revient sur ce phénomène, quinze ans après sa condamnation par le pape Pie XII en 1954 et quatre ans après la décision du concile Vatican II de reprendre l'expérience. Le sujet traite du phénomène général des prêtres-ouvriers par l'exemple d'un de ces membres peu ordinaires du clergé. Ce prêtre-ouvrier est ainsi présenté sous ses deux facettes: celle de manutentionnaire à la SNCF, et celle de curé de paroisse. On le voit en effet pousser un diable chargé de colis dans un entrepôt puis célébrer une messe. Ces différents plans ne sont en fait que des images d'illustration. Ils ne servent qu'à éclairer dans un premier temps le commentaire sur la situation des prêtres-ouvriers, et ensuite la question posée au prêtre. En aucun cas le journaliste ne décrit ces images. Enfin, le très bref extrait de l'interview avec le prêtre-ouvrier a pour seul but d'entendre son témoignage sur la conciliation de ses deux activités.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème