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Chanson d'automne - Verlaine (création 1941)

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 06 juin 1944

C'est d'après un magnifique blues de Charles Trenet, sur des paroles de Paul Verlaine, que sera annoncé en juin 1944, par l'écroulement du Mur de l'Atlantique, le débarquement en Normandie.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
06 juin 1944
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000300

Contexte historique

Par Eric Lipmann

Date de création : 1941.

Ce sont les deux premiers vers d’un poème de Paul Verlaine, Chanson d’automne, mis en musique par Trenet en 1941, qui annoncent la date du débarquement allié : 6 juin 1944. Le message est diffusé en deux parties : "Les sanglots longs des violons de l'automne" puis : "Bercent mon cœur d'une langueur monotone". Toute la Résistance se met en action le même jour, pour créer un climat d'insécurité dans le camp allemand. Par exemple, 3 040 km de voies ferrées seront détruites.

La radio de Londres va lancer bien d'autres ordres : "Ouvrez l'œil et le bon" ; "Tout le monde sur le pont" ; "Messieurs, faites vos jeux" ; "Le gendarme dort d'un œil" ; "Les carottes sont cuites" ; "Les dés sont sur le tapis" ; "Les enfants s'ennuient le dimanche", autant de messages pour prévenir les Résistants d'entrer en action.

Éclairage média

Par Eric Lipmann

L'importance d'être Trenet !

Trenet, ce "feu de paille qui flamboie sans jamais s'éteindre" (Jean Cocteau) était considéré par certains officiels de Vichy comme "l'incarnation de la décrépitude musicale judéo-nègre", en particulier parce qu’il s’exprimait souvent en termes de jazz. Les mêmes iront jusqu'à prétendre que Trenet est l’anagramme de Netter qui est un nom juif. Quand il met en musique la chanson d’automne de Verlaine, certains diront qu’"il existe une loi qui interdit de verser des ordures le long des murs...".

Le journal collabo Paris-Soir annoncera même le décès dans un accident d’avion d’un "fou chantant", ce qui le conduira à se faire imprimer des cartes de visite ainsi libellées : "Charles Trenet. Ni juif, ni mort.". Certains en concluront qu’il est un "juif honteux". En 1944, un membre de la Gestapo lui tire dessus : blessure au pied, plusieurs mois de rééducation. À la Libération, il est appelé à comparaître devant un tribunal d’épuration. Il sera totalement blanchi.

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