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Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 1944
La collaboration de certains grands artistes allemands avec le régime nazi implique-t-elle leur complicité avec ses actions ciminelles ?
Niveaux et disciplines
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Date de diffusion du média :
- 1944
- Page publiée le :
- 2003
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000321
Éclairage média
Date de création : 1944.
Les artistes allemands comme le compositeur Richard Strauss ou la soprano Elisabeth Schwartzkopf sont-ils coupables, responsables, complices ou innocents ?
En juin 1944, alors que les Alliés ont débarqué et que les SS du général Lammerding massacrent à Oradour-sur-Glane, la grande soprano Elisabeth Schwarzkopf enregistre des Lieder (chansons) de Richard Strauss.
Né dans une famille de brasseurs (Pschorr Bräu) par sa mère et de musiciens professionnels par son père, violoniste et pianiste à 6 ans, compositeur prodige, Richard Strauss (1864-1949) est fasciné par Richard Wagner. Jouées en Europe dès 1882, ses œuvres séduisent Hans von Bülow, directeur de la Philharmonie de Berlin, à qui il succède en 1924. Ami de Gustav Mahler, lié amicalement à Cosima, veuve de Wagner, il enseigne à la Hochschule de Berlin, travaille avec l'auteur autrichien Stefan Zweig (qui est juif et sera contraint de fuir à l'accession d'Hitler). Leur collaboration donnera un très bel opéra, La Femme silencieuse. Strauss reste en Allemagne à l'avènement du nazisme. En 1933, il est nommé président de la chambre de musique du Reich par Goebbels, accepte de remplacer Bruno Walter (qui est juif) à la tête de l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig, et compose l'hymne olympique des Jeux de Berlin en 1936. Lorsque les autorités apprennent qu'il collabore avec Zweig (qui meurt en 1942 au Brésil), il est contraint de démissionner. Il s'installe à Garmisch-Partenkirchen, tout près du "nid d'aigle" d'Hitler à Berchtesgaden. En 1943, la destruction par bombes de l'opéra de Munich l'anéantit. Il exprime son désarroi dans un chef-d'œuvre, Les Métamorphoses qui sera joué pour la première fois en 1946. En 1948, il sera – tout comme Elisabeth Schwarzkopf - lavé de tous soupçons de collaboration avec le régime hitlérien.