vidéo - 

Marguerite Duras évoque son style littéraire

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 12 nov. 1984

En 1984, Marguerite Duras reçoit le Prix Goncourt pour son roman L'Amant. C'est l'occasion de l'entendre dans une émission de Bernard Pivot parler de son style littéraire.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
12 nov. 1984
Production :
INA
Page publiée le :
28 avr. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001133

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Née en Cochinchine en 1914, Marguerite Donnadieu est très influencée par sa jeunesse passée dans cette colonie française. Sa mère l'élève seule après le décès de son père et doit faire face à de graves difficultés financières. Marguerite est alors placée en pension à Saïgon. De retour en France en 1932, elle poursuit des études de mathématiques, de droit et de sciences politiques. Elle épouse Robert Antelme à la veille de la Seconde Guerre mondiale et choisit de publier son premier roman sous le pseudonyme de Duras (nom du village de son père). Sous l'Occupation, elle entre en Résistance avec Robert Antelme (qui sera arrêté et déporté) et son amant Dionys Mascolo dans le réseau de François Mitterrand.

Après guerre, elle publie à un rythme soutenu et connaît une certaine reconnaissance littéraire. En 1958, Moderato Cantabile lui permet de développer une écriture nouvelle et rencontre le succès (500 000 exemplaires vendus).

Elle écrit également pour le cinéma et se fait connaître en 1959 pour le scénario d'Hiroshima, mon amour d'Alain Resnais. Elle s'essaie à l'écriture théâtrale et à la réalisation d'oeuvres cinématographiques très avant-gardistes (voire expérimentales) mais elle s'impose surtout comme un écrivain au style incomparable.

Engagée à gauche, d'abord au PCF de 1944 à 1950, elle milite contre la guerre d'Algérie (signant le "Manifeste des 121" pour le droit à l'insoumission) et participe aux événements de Mai 68.

En 1984, elle obtient le prix Goncourt pour L'Amant, succès littéraire où elle raconte son histoire d'amour de jeunesse en Indochine . Ce roman sera adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud. Elle publie par la suite d'autres romans fondés sur son expérience personnelle : La Douleur sur son engagement pendant la guerre ou Yann Andrea Steiner où elle évoque sa dernière histoire d'amour avec son jeune compagnon.

Marguerite Duras meurt le 3 mars 1996 à quatre-vingt-un ans en ayant réussi à imposer au théâtre, au cinéma et dans ses romans une écriture singulière et immédiatement identifiable.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le présentateur du journal télévisé d'Antenne 2, Bernard Rapp (qui animera également des émissions littéraires) lance en plateau le sujet consacré à Marguerite Duras. Elle vient de recevoir le Prix Goncourt pour son ouvrage L'Amant. Il évoque le succès populaire du livre (vendu à plus de deux millions d'exemplaires).

Pour illustrer l'événement, il choisit de diffuser un extrait de l'émission littéraire "Apostrophes" datant du 28 septembre 1984. Cet entretien avec Bernard Pivot est resté célèbre : Marguerite Duras y apparaît très à l'aise face à la caméra et a le sens de la formule pour évoquer son métier d'écrivain. Bernard Pivot ne cherche d'ailleurs pas à l'interrompre malgré les nombreux silences qui ponctuent son discours et lui servent à définir son style en des termes extrêmement précis et bien choisis. Marguerite Duras utilise ainsi l'expression d'"écriture courante" pour évoquer sa façon d'écrire, "qui courrait sur la crête des mots pour aller vite, pour ne pas perdre". Elle parvient ici à retranscrire dans son discours la fascination et la séduction de son style d'écriture.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème