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L'agriculture de Gaza dévastée après l'opération israélienne « plomb durci »

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 janv. 2009

A partir du 27 décembre 2008, l'armée israélienne bombarde Gaza afin de fragiliser le Hamas qui contrôle ce territoire depuis 2007. Israël prétend empêcher les tirs de roquettes sur des villes israéliennes depuis la bande de Gaza. Le 3 janvier 2009, Gaza est investie par des militaires israéliens. Le 18 janvier 2009, Israël annonce un cessez-le-feu et retire ses troupes les jours suivants.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
23 janv. 2009
Production :
INA
Page publiée le :
18 oct. 2011
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001286

Contexte historique

Par Victor Pereira

Entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, l'armée israélienne bombarde Gaza. Des militaires israéliens entrent dans la bande de Gaza à partir du 3 janvier 2009. Cette opération, appelée « plomb durci » par la hiérarchie militaire israélienne, répond au lancement de roquettes et aux tirs de mortiers sur le sol israélien depuis Gaza à partir du 19 décembre 2008. Le Hamas a en effet rompu la trêve décrétée le 17 juin 2008 avec les autorités israéliennes. Cette trêve devait notamment conduire Israël à relâcher le blocus asphyxiant Gaza depuis l'été 2007 en échange de la cessation des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza. Mais la trêve ne fut pas réellement respectée par les deux parties : les tirs de roquette ne cessèrent pas et le blocus ne fut pas réellement desserré. Avec cette opération, l'armée israélienne prétend fragiliser le Hamas qui contrôle depuis 2007 la bande de Gaza. Le gouvernement israélien ne reconnaît pas le Hamas comme un interlocuteur légitime car il ne reconnaît pas les accords internationaux signés par l'Organisation de Libération de la Palestine (dont les accords d'Oslo de 1993), refuse de baisser les armes et ne veut pas reconnaître Israël. L'intervention militaire vise donc à séparer la population de Gaza du Hamas, à éliminer des dirigeants et des militants du Hamas, à faire cesser les tirs de roquettes qui frappent les populations du Negev et à freiner la contrebande et l'entrée d'armes à Gaza par le biais de multiples tunnels qui relient Gaza au Sinaï.

Cependant, les bombardements et les raids israéliens provoquent de nombreuses victimes civiles. Les chiffres de 1300 morts, dont 410 enfants et 108 femmes, et de 5 300 blessés sont avancés par les autorités palestiniennes. Des logements, des écoles, des mosquées sont détruits. Comme le montre ce reportage de France 2, les champs sont également détruits par les bombardements israéliens, aggravant ainsi la crise humanitaire qui sévit à Gaza. La population de Gaza, environ 1,6 million d'habitants entassés dans 362 km2 (l'une des plus grandes densité de population au monde), connaît des conditions de vie très précaires, dépendant pour une large part de l'aide humanitaire et du marché noir. Le blocus entrepris par le gouvernement israélien à partir de l'été 2007 aggrave encore plus cette situation.

Cette action militaire israélienne a largement été désapprouvée par la communauté internationale, dont l'ONU qui a appelé à un cessez-le-feu le 8 janvier 2009. Toutefois, les Etats-Unis et l'Union Européenne considèrent toujours le Hamas comme un mouvement terroriste.

Éclairage média

Par Victor Pereira

Ce reportage cherche indéniablement à aborder le conflit israélo-palestinien d'une manière différente. Depuis le début de la Seconde Intifada en 2000, les images, souvent choquantes, des civils palestiniens tués ou blessés, dont des enfants, sont régulièrement retransmises par les médias français. Le reporter cherche certes à montrer une victime du conflit mais, en l'occurrence, ni un mort ni un blessé, ni une veuve ni un orphelin. Il veut démontrer qu'il y a également des individus qui travaillent à Gaza alors que la population de ce territoire est le plus souvent présentée comme passive, démunie de tout, sans quotidien. Le reportage se distingue également par le fait qu'il présente un aspect largement méconnu de Gaza : son activité agricole. Gaza est en effet surtout représentée comme un territoire urbain surpeuplé. Et, de fait, c'est l'un des territoires le plus densément peuplé au monde.

Le propos de l'agriculteur interrogé et les images suggèrent une population emprisonnée dans un territoire réduit mais aussi victime d'un conflit qui la dépasse pour partie. D'une part, le cadreur filme des bâtiments détruits avec, au premier plan, ce qui ressemble à du fil barbelé, fil barbelé suggérant l'enfermement de la population de Gaza. D'autre part, l'agriculteur qui a perdu une grande partie de ces arbres fruitiers et oliviers est désabusé. Si l'armée israélienne prétend vouloir frapper le Hamas, c'est lui et ses arbres nourrissant une population démunie qui ont été touchés. L'agriculteur et la population de Gaza semblent alors être des victimes du conflit entre le Hamas et Israël. La mise en exergue des arbres détruits insinue, enfin, que ce conflit, déjà long, est appelé à durer encore longtemps. Ces arbres décimés symbolisent l'impasse de ce long conflit. Car la paix, à l'image des arbres qui prennent de longues années à pousser et à donner des fruits, ne risque-t-elle pas de n'advenir que dans un futur encore lointain ?

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