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Les dilemmes écologiques du Danemark

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 nov. 2009

A la pointe dans le domaine des énergies renouvelables, le Danemark, qui reçoit la conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique 7 au 18 décembre 2009, représente pourtant l'un des principaux émetteurs de CO2 de l'Union Européenne. En effet, ce pays est largement dépendant du charbon pour sa production d'énergie.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique

    Enjeux planétaires contemporains : les énergies

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
29 nov. 2009
Production :
INA
Page publiée le :
18 oct. 2011
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001300

Contexte historique

Par Victor Pereira

Dès les années 1970, le Danemark mise dans les énergies renouvelables. Confronté à la hausse du prix du pétrole, refusant le nucléaire, ce pays scandinave, d'à peine 43 000 km2, se dote de milliers d'éoliennes, profitant ainsi des vents qui battent constamment le pays. De la fin des années 1970 aux années 2000, 6000 éoliennes sont construites. La majorité de ces éoliennes appartiennent aux Danois, notamment par le biais de coopératives. En 2009, près de 20% de l'énergie provient ainsi des énergies renouvelables. Les Danois se montrent également soucieux de l'environnement en utilisant les transports en commun, se déplaçant à vélo ou en isolant leurs logements. En 25 ans, la consommation d'énergie des Danois n'a pas augmenté alors que la croissance économique n'a pas cessé.

Le Danemark n'entend pas en rester là. En 2007, le premier ministre libéral-Conservateur Anders Fogh Rasmussen déclare : « nous visons à rendre le Danemark indépendant du pétrole, du gaz et du charbon à long terme ». Il préconise ainsi de porter la part des énergies renouvelables à 30% des énergies consommées en 2025. Certaines municipalités cherchent à diminuer drastiquement la consommation d'énergie et les émissions de CO2. Les autorités municipales de Copenhague se sont ainsi engagées, en mars 2009, à faire de leur ville la première capitale au monde « neutre en carbone » en 2025.

Le Danemark semble le pays parfait pour accueillir, du 7 au 18 décembre 2009 la conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique. Au cours de cette conférence, un nouvel accord sur les émissions de gaz à effet de serre, se substituant au protocole de Kyoto ratifié par de nombreux pays en 1995 (mais pas par tous, la principale exception étant les Etats-Unis), doit être signé.

Cependant, le Danemark n'est pas le paradis écologique qu'il semble être. En effet, 80% de l'énergie provient d'énergies fossiles, et principalement du charbon. Le Danemark importe chaque année entre 8 à 10 millions de tonnes de charbon, dont la combustion provoque l'émission de 19 millions de tonnes de CO2. Cette consommation place le Danemark au 15e rang mondial pour la consommation de charbon.

Pour protester contre cet état de chose et inciter le gouvernement à abandonner le charbon, en décembre 2008, Greenpeace a bloqué le déchargement de charbon provenant d'un cargo.

Les autorités centrales et locales cherchent donc à trouver des alternatives au charbon. Au-delà des éoliennes, différentes techniques sont utilisées ou en cours d'étude. Le reportage nous montre l'utilisation de paille qui est brûlée et dont les cendres sont utilisées dans les champs. Ce cycle semble ainsi concilier différents objectifs : la production d'énergie peu polluante, la substitution d'engrais chimique par des engrais naturels, l'appui à la paysannerie qui trouve ainsi un débouché pour la paille et en obtient un engrais.

D'autres techniques, non évoquées dans ce reportage, sont expérimentées. La principale est le captage et le stockage des rejets de CO2 que produisent les centrales électriques. Ainsi, au lieu d'éliminer totalement le charbon, l'objectif est de le rendre propre. Le Danemark pourra ainsi atteindre les objectifs qu'il s'est fixé.

Éclairage média

Par Victor Pereira

La télévision donne une place croissante aux questions liées à l'écologie. Si depuis la fin des années 1980 l'émission de Nicolas Hulot, « Ushuaïa », présente les beautés naturelles de la terre, des documentaires ont, dans les années 2000, mis en avant les menaces écologiques qui pèsent sur la planète. Ce fut d'abord, en 2006, le documentaire d'Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis, Une vérité qui dérange (An inconvenient truth), qui eut un succès international. Trois ans plus tard, Yann Arthus-Bertrand, engagé depuis de nombreuses années dans la cause écologique, réalisa Home qui fut largement diffusé.

Ces documentaires et reportages télévisés répondent aux inquiétudes liées au réchauffement climatique, à l'altération, parfois irréversible, de l'écosystème, aux effets nocifs de la pollution sur la santé humaine, aux catastrophes écologiques, aux « réfugiés écologiques ». Ces inquiétudes s'expriment également dans le vote pour les partis écologiques qui connaît, dans de nombreux pays (dont l'Allemagne et la France), une progression notable.

Deux perspectives, qui se concilient parfois, se retrouvent dans les reportages sur l'écologie. D'un côté, ils cherchent à montrer que l'homme détruit la planète sur laquelle il habite. D'autre part, ils suggèrent qu'une réaction humaine est possible avant qu'il ne soit trop tard.

Ce reportage de France 2, diffusé quelques jours avant la conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique qui doit se tenir à Copenhague, présente les défis écologiques que le Danemark doit relever et comment ce pays essaie de concilier croissance économique et respect de l'environnement. Le Danemark est à première vue un bon élève dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cependant la dépendance du pays vis-à-vis du charbon contrebalance largement cette réputation. Les images des montagnes de charbon, des usines, des colonnes de fumée illustrent qu'il y a de la pollution dans le royaume du Danemark.

Le reportage montre néanmoins que des solutions sont possibles. Les nombreux plans (les éoliennes en arrière-plan et les cyclistes qui se déplacent en ville) suggèrent les alternatives écologiques utilisées par les Danois. Un exemple est développé : celui de la combustion de paille qui se substitue au charbon. Même si la part de la combustion de la paille est minime et ne constitue pas une solution globale, elle démontre que des alternatives sont possibles. L'utilisation de la paille évite de consommer du charbon, et donc évite la pollution que sa combustion provoque. Elle permet aussi d'offrir un débouché à l'agriculture danoise tout en lui fournissant un engrais naturel et non chimique. La paille contribue à limiter le commerce international (source de pollution), le charbon provenant d'Afrique du Sud ou de Russie. Du reste, les conditions de travail des mineurs dans ces pays sont souvent très précaires.

L'intervention d'un porte-parole de la centrale électrique donne une sorte de caution « scientifique » à cette initiative. Le propos du militant de Greenpeace montre, lui, qu'une partie de la société civile danoise exige des changements dans le domaine de la production d'énergie.

A l'approche de la conférence de Copenhague, France 2 présente donc un sujet qui suggère la complexité des enjeux liés au réchauffement climatique. Mais l'espoir subsiste car des alternatives viables existent.

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