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La concurrence des chaussures asiatiques en France

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 08 avr. 2006

Depuis la levée des quotas d'importation en 2005, les chaussures bon marché importées de Chine ou du Vietnam ont déferlé en Europe et en France où elles représentent 50 % du marché. Les fabricants européens dénoncent le dumping social et réclament une taxation. Le marché des chaussures de qualité semble préservé pour l'instant.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
08 avr. 2006
Production :
INA
Page publiée le :
21 juin 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001359

Contexte historique

Par Claude Robinot

Les industries de l'habillement utilisent beaucoup de main d'œuvre et assez peu de technologies complexes. Une situation qui depuis longtemps joue en défaveur de la production française. En 1985, le secteur employait 60 000 personnes dans un peu moins de 400 entreprises ; douze ans plus tard le nombre d'employés avait été divisé par deux et 40 % des entreprises avaient mis la clé sous la porte. A cette époque, l'Asie fabriquait déjà 70 % de la production mondiale. Pour protéger ses industriels, l'Europe a mis en place en 1995 des taxes à l'importation et des quotas qui devaient répondre au dumping social pratiqué en Chine. L'efficacité de ces mesures est limitée. Sur le marché français, entre 1985 et 1998, la part des chaussures d'origine asiatique est passée de 2 % à 20 %. Pendant ce temps, les chaussures en provenance d'Italie, le premier producteur européen, passaient de 50 à 20 % du marché français. On voit donc que les barrières douanières n'ont pas inversé la tendance. En 2000-2001, les producteurs asiatiques l'ont emporté surtout dans le domaine des chaussures de sport. Le changement du mode de distribution, sur les marchés ou dans des grandes surfaces spécialisées, a contribué à renforcer leur hégémonie sur les modèles bas de gamme et bon marché dont les prix à l'importation ont baissé de 30 %. Les Européens ne peuvent rivaliser avec des pays dont le coût de main d'œuvre est dans un rapport de 1 à 30 dans le cas de la Chine. Le déclin de l'industrie de la chaussure se poursuit. En 2012, seulement 5 500 personnes travaillent dans cette industrie, réparties dans 80 entreprises françaises. Pourtant l'industrie française trouve sa place dans ce marché mondial très compétitif. La France exporte 86 millions de paires pour 2 milliards d'euros ; elle importe 434 millions de paires pour 5 milliards d'euros. La simple observation des chiffres montre que le choix de concentrer la production dans les gammes moyennes et hautes compense une partie du déficit. En valeur, les exportations françaises ont doublé entre 2003 et 2012. Le créneau de la qualité préserve encore cette branche industrielle de la disparition.

Éclairage média

Par Claude Robinot

La télévision aime particulièrement les reportages sur les sujets de consommation : celui sur les chaussures qui font partie des achats courants des ménages n'échappe pas aux lois du genre. Il est aussi un excellent support pour analyser les effets de la mondialisation. Le reportage commence sur un marché de la banlieue parisienne où les clients essayent des chaussures bon marché au milieu des étalages. Le décor est planté, un spectacle de rue pittoresque agrémenté de la déclaration d'une cliente qui estime que le prix est moins cher qu'en magasin. Il n'est pas question de qualité mais de prix. Un plan sur un carton bien en évidence indique le « made in China ». Personne n'est dupe, seul le prix compte. On connaît même les fournisseurs, importateurs ou fabricants chinois, installés dans les boutiques abandonnées des anciennes rues commerçantes de Paris. L'intérêt de ce reportage est d'expliquer les changements profonds du commerce des chaussures. Les magasins indépendants illustrés par le commerçant espagnol ne représentent plus que 17 % des ventes. Pour être complet ou plus exact, le reportage manque de quelques plans images sur les chaînes spécialisées, les grandes surfaces et les magasins de sport qui sont les lieux de ventes dominants et pas seulement les marchés populaires. Face à cette situation, le journaliste propose deux réactions. La première est celle du représentant patronal, dans sa posture de lobbyiste, qui approuve la taxation. La seconde est donnée par le patron d'une marque réputée qui envisage la concurrence asiatique y compris sur le segment haut de gamme.

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