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Portrait d'un médecin de brousse au Mali

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 févr. 2007

Le docteur Moussa Marico exerce comme médecin de brousse dans le village de Kourouma au Mali. Assisté par un médecin stagiaire, il examine et soigne ses patients dont une femme atteinte de paludisme. Le médecin et son stagiaire effectuent aussi des visites à domicile à moto. Ils se rendent ainsi chez un homme âgé qui souffre de tremblements.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
14 févr. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
25 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001442

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

À l'instar de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, le Mali présente d'importants retards en matière de santé. L'espérance de vie à la naissance n'est ainsi que de 51,9 ans selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Elle a certes connu une augmentation continuelle : elle n'était que de 43 ans en 1990. Elle reste toutefois encore très éloignée de celle qu'atteignent les habitants des pays développés. Un enfant né en France peut par exemple espérer vivre 81,7 ans et un enfant né au Japon 83,6 ans.

Le Mali affiche également un taux de mortalité élevé chez les enfants âgés de moins de cinq ans. La mortalité infantile y est en effet de 178 pour 1 000 naissances vivantes en 2012 selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle diminue certes elle aussi régulièrement : en 1990 elle atteignait 257 pour 1 000 naissances et 214 en 2000. Mais elle demeure très élevée, surtout si on la compare avec celle des pays riches, généralement comprise entre 3 et 8 pour 1 000 naissances. D'après l'OMS, 20 % des décès d'enfants maliens âgés de moins de cinq ans sont provoqués par des pneumopathies et 16 % par le paludisme.

L'important retard sanitaire du Mali s'explique principalement par la pauvreté du pays et son manque d'investissements dans la santé. De fait, le Mali ne consacre que 2,3 % de son produit intérieur brut aux dépenses de santé. Il souffre par conséquent d'un grand manque d'infrastructures de santé. Il connaît d'abord une pénurie de personnel médical. Il n'y avait ainsi en 2012 que 0,8 médecin pour 10 000 habitants au Mali et 4,3 personnels infirmiers et sages-femmes selon l'OMS. Ces taux sont voisins de ceux de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne : il n'y avait en 2012 que 0,1 médecin pour 10 000 habitants en Tanzanie, 0,2 au Sierra Leone, 0,3 en Éthiopie, 0,4 en Somalie, 0,5 en République centrafricaine et au Burkina Faso, 0,6 au Bénin et au Sénégal. De même, seules 49 % des naissances au Mali étaient effectuées par du personnel de santé qualifié. Là encore, les inégalités sont immenses avec les pays riches qui disposent d'infrastructures de santé nombreuses et modernes. L'Allemagne comptait par exemple 36,9 médecins pour 10 000 habitants en 2012, la France 33,8, l'Australie 38,5, la Norvège 41,6 et l'Autriche 48,6.

Cette pénurie de personnel médical freine considérablement la prévention et la lutte contre les maladies telles que le paludisme et le sida. Seuls 63 % des enfants maliens ont par exemple pu être vaccinés contre la rougeole en 2012. Le Mali souffre aussi d'un sous-équipement hospitalier. Il ne disposait en 2012, toujours selon l'OMS, que d'un seul lit d'hôpital pour 10 000 habitants contre 137 au Japon, 82 en Allemagne ou 66 en France.

C'est précisément afin de lutter contre le manque de personnel médical et d'accroître l'accès aux soins des populations rurales du Mali que des organisations non gouvernementale (ONG), comme la française Santé Sud, aident de jeunes médecins maliens à s'installer dans les zones rurales du pays.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le 14 février 2007, ce sujet constitue le dossier du « Soir 3 » de France 3. Non liée directement à une actualité immédiate, cette séquence du journal télévisé permet de traiter plus en profondeur une question particulière. Elle est ainsi constituée par un reportage d'une durée supérieure à celle des autres sujets. C'est le cas ici : le reportage dure près de quatre minutes.

Ce reportage a été tourné au Mali par des envoyés spéciaux de France 3, le journaliste Hervé Ghesquière - qui sera par la suite retenu otage en Afghanistan par des talibans de 2009 à 2011 - et le journaliste reporter d'images Jean-Christophe Duclos. La rédaction de France 3 a décidé d'illustrer la question des médecins de proximité dans les pays en développement par un reportage de terrain au Mali. Classé dans la catégorie des « pays les moins avancés » (PMA) par l'Organisation des Nations unies, ce dernier est en effet l'un des pays les plus pauvres du monde et l'un des moins bien équipés en infrastructures médicales. Le choix a également été fait de ne pas traiter de la question des médecins de proximité de manière générale mais de privilégier un traitement local : le reportage présente le portrait d'un médecin de brousse. Les journalistes de France 3 consacrent ainsi tout leur reportage au docteur Moussa Marico qui s'est établi dans le petit village malien de Kourouma grâce au soutien de l'ONG française Santé Sud. Celle-ci aide en effet des médecins des pays en développement à s'installer dans des espaces ruraux.

Alternant images factuelles et interviews, le sujet présente ce médecin de campagne dans ses deux activités principales : les soins dans son dispensaire et les visites à domicile. Différents plans le montrent ainsi examinant ses patients et prescrivant des médicaments, aidé par son assistant stagiaire Yacouba Koné. Il s'agit d'illustrer la polyvalence des médecins de brousse. Seuls personnels de santé de la région, ils prennent en charge plus de 10 000 personnes.

Le reportage met également en lumière l'éloignement des habitants des pays pauvres par rapport aux infrastructures sanitaires. Moussa Marico et son assistant doivent se rendre directement chez les malades qui ne peuvent se déplacer jusqu'au dispensaire. Ils effectuent ainsi leurs visites à domicile à l'aide d'une moto financée par l'ONG française Santé Sud. Le dernier plan du sujet montre qu'ils ramènent parfois chez eux certains patients à l'aide de cette même moto.

Enfin, ce reportage rappelle l'importance du paludisme au Mali et plus largement dans toute l'Afrique subsaharienne : deux des malades présentés dans le sujet en sont atteints.

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