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L'aide publique française au développement du Mali

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 nov. 2008

A Toumadiama, au Mali, l'Agence française de développement (AFD) a financé la mise en place de l'eau courante et l'ouverture de classes dans une école. L'AFD a aussi aidé la Banque nationale de développement agricole à prêter de l'argent à une entreprise malienne de jus de fruits naturels installée à Bamako.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 nov. 2008
Production :
INA
Page publiée le :
25 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001454

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

État d'Afrique de l'Ouest, le Mali est l'un des pays les plus pauvres de la planète : il a été défini comme un des pays les moins avancés (PMA) par les Nations unies. De fait, son indice de développement humain (IDH), indicateur qui mesure le niveau de développement qu'un pays atteint dans les domaines de la santé, de l'accès à l'éducation et du revenu par habitant, est très faible : en 2012 le Mali avait le 182e IDH sur 186 pays classés par les Nations unies.

Peuplé de quelque 16,3 millions d'habitants, le Mali connaît d'abord d'importants retards en matière de santé. L'espérance de vie à la naissance y demeure ainsi très basse : elle n'est que de 51,9 ans. Le Mali affiche également un taux de mortalité élevé chez les enfants âgés de moins de cinq ans. La mortalité infantile y est de 178 pour 1 000 naissances vivantes en 2012 selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce retard sanitaire s'explique principalement par la faiblesse des investissements sanitaires. De fait, le Mali ne consacre que 2,3 % de son produit intérieur brut aux dépenses de santé. Il souffre par conséquent d'un grand manque d'infrastructures de santé. Il connaît notamment une pénurie de personnel médical. Il n'y avait ainsi en 2012 que 0,8 médecin pour 10 000 habitants selon l'OMS.

Le Mali connaît aussi de grands retards en matière d'éducation. Les dépenses éducatives ne représentent en effet que 4,5 % du produit intérieur brut. De ce fait, la scolarisation demeure insuffisante : selon les Nations unies seulement 72 % des garçons et 63 % des filles fréquentaient l'école primaire en 2011. Le nombre d'adultes analphabètes reste en outre très important : la proportion des Maliens âgés de plus de 15 ans alphabétisés n'atteignait que 31,1 % en 2011.

L'économie malienne est par ailleurs encore peu développée. Dans un pays où 35,6 % seulement de la population est urbaine, l'agriculture emploie quatre personnes sur cinq. Or, c'est une agriculture de subsistance, non mécanisée et peu productive. Les exportations d'arachide et de coton sont encore faibles. Plus de la moitié de la population vit ainsi en dessous du seuil de pauvreté. La guerre qui a embrasé le Mali en 2012 et 2013 a par ailleurs aggravé cette situation.

Le Mali a par conséquent un besoin impérieux de l'aide publique au développement. Celle-ci désigne les dépenses publiques internationales en faveur des pays pauvres. Elles visent à améliorer leur développement économique et les conditions de vie de leurs habitants. L'aide publique au développement s'inscrit dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement adoptés en 2000 par les États membres de l'ONU. Les premiers contributeurs mondiaux d'aide publique au développement étaient en 2011 les États-Unis (22,241 milliards d'euros), l'Allemagne (10 136 milliards d'euros), le Royaume-Uni (9,948 milliards d'euros), la France (9,348 milliards d'euros) et le Japon (7,790 milliards d'euros). En pourcentage du revenu national brut, c'est le Royaume-Uni qui est le plus contributeur (0,56 %), suivi par la France (0,46 %), l'Allemagne (0,39 %) et les Etats-Unis (0,2 %).

L'aide fournie par la France est gérée par l'Agence française de développement (AFD) en lien avec les gouvernements et les autorités locales mais aussi avec les organismes internationaux et les ONG. L'AFD finance des projets dans les pays du sud, principalement à l'aide de prêts et de subventions. Elle concentre ses efforts sur l'Afrique subsaharienne : celle-ci reçoit 41 % de l'aide publique au développement française.

Aucun des principaux contributeurs n'atteint toutefois l'objectif préconisé par les Nations unies de consacrer 0,7 % du revenu national brut à l'aide publique au développement. Seuls la Suède, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas et le Luxembourg le respectent. La crise qui sévit depuis 2008 a en outre réduit l'aide des pays riches : en 2012 leurs dons et prêts ont baissé de 4 % pour atteindre 97 milliards d'euros.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet a été tourné au Mali en novembre 2008 par deux envoyés spéciaux de France 2, le grand reporter Dominique Derda et le journaliste reporter d'images Frédéric Ranc. Ils étaient à ce moment tous les deux basés à Dakar, au Sénégal, où ils travaillaient pour le bureau africain de France 2. Ils ont réalisé un reportage de terrain dans un petit village de l'est du Mali ainsi que dans la capitale du pays, Bamako, afin d'illustrer l'aide publique française au développement, menacée par la crise financière mondiale qui sévit alors. Comme le dit le présentateur du journal télévisé de 20 heures de France 2 David Pujadas, il s'agit de proposer aux téléspectateurs un « exemple concret » : montrer les réalisations permises par l'aide financière de l'Agence française de développement (AFD).

Alternant les images factuelles avec les interviews, ce reportage se veut donc avant tout didactique. C'est ainsi qu'il donne à entendre toutes les catégories d'acteurs concernées par l'aide de l'AFD : habitants, maire, institutrice, responsable de l'AFD, expert en éducation et directeur d'une banque locale. C'est ainsi également qu'il se compose de trois séquences bien distinctes. Chacune vise en effet à présenter un projet concret mis en œuvre grâce à l'argent de l'AFD.

Les deux premières séquences montrent des réalisations qui transforment la vie quotidienne des habitants : la mise en place de l'eau potable courante et la création de salles de classe dans une école. Dans le premier cas, le reportage oppose les images de la pratique ancestrale qui consiste à aller puiser de l'eau dans un puits à celles du remplissage de bidons d'eau à des robinets. La deuxième séquence est quant à elle consacrée à la scolarisation des enfants maliens.

La troisième séquence du reportage concerne la vie économique. L'exemple du financement de l'entreprise de jus de fruits naturels Mam cocktail vise à montrer que l'aide publique française au développement ne concerne pas uniquement les infrastructures sanitaires ou éducatives : elle bénéfice aussi aux entreprises locales et à l'économie du pays. Avec cette dernière séquence, les journalistes de France 2 ont voulu illustrer un aspect de l'aide au développement habituellement peu présent dans les sujets consacrés aux pays pauvres. D'une part, ils présentent une entreprise industrielle alors que la population malienne vit à 80 % de l'agriculture. D'autre part, cette entreprise est dirigée par une femme, Diallo Oumou Sissoko. Celle-ci a en effet décidé en 1996 avec d'autres femmes maliennes de fonder une association pour la promotion de la femme au foyer par la transformation et la commercialisation de jus de fruits naturels. Or, les femmes maliennes qui travaillent sont une minorité : selon les Nations unies, elles étaient seulement 36,8 % dans ce cas en 2011.

Ce reportage propose cependant une vision assez idyllique de l'aide publique accordée par la France au développement du Mali. Les critiques récurrentes des organisations non gouvernementales sur le faible montant du revenu national brut représenté par l'aide publique au développement française ne sont ainsi pas évoquées.

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