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La Fête des lumières de Lyon, spectacle religieux ou profane ?

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 déc. 2007

Le reportage consacré à la Fête des lumières à Lyon rend compte de son évolution. La fête religieuse devient fête populaire et les lumignons sont remplacés par les installations lumineuses modernes.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
09 déc. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
26 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001517

Contexte historique

Par Alexandre Boza

Les Lumières de Lyon sont initialement une manifestation religieuse pendant laquelle des bougies sont posées sur les rebords des fenêtres. Pour célébrer la construction du sanctuaire consacré à la Vierge Marie à Fourvière en 1854 et la fête de l'Immaculée Conception, la ville s'illumine chaque 8 décembre. Ces lumières accompagnent la procession mariale vers la basilique de Notre-Dame de Fourvière, un pèlerinage qui attire des fidèles de l'ensemble du territoire en souvenir d'une ville qui s'est dédiée à Marie pour lutter contre la peste au XVIIe siècle. Toute l'opération s'inscrit dans le renouveau du culte marial et la réorganisation de l'Église dans le seconde moitié du XIXe siècle. Elle accompagne et organise la piété populaire pour lutter contre la sécularisation.

Avec le développement de l'éclairage public, le ville se couvre de messages religieux et l'éclairage se professionnalise sous l'impulsion de la municipalité et des commerçants. La fête religieuse devient fête populaire. Au début des années 1960, 60 kilomètres de lampions et de guirlandes sont disposés dans la ville. La fête est annulée en 1973 par souci d'économie d'énergie, mais rapidement rétablie car elle contribue à l'identité de la ville.

À partir de 1989, la mairie de Lyon, dirigée par Michel Noir, s'associe plus étroitement à la tradition du 8 décembre et met en place un Plan lumière pour éclairer 300 lieux et monuments dans la ville. La lumière y est « tournée vers l'esthétisme, l'ambiance et le bien-être visuel, et modifie ainsi en profondeur l'image de la ville » [source : site de la fête des Lumières]. En 1999, la municipalité décide de donner une nouvelle dimension à la fête et en fait un spectacle de rue étalé sur quatre jours. Elle prend le relais de l'Église dans la coordination des illuminations, faisant appel à des artistes pour proposer des installations temporaires qui complètent ou renouvellent l'éclairage public des sites. La manifestation est consacrée « meilleur événement Grand Public 2006 » au Salon des professionnels de l'événement et rassemble trois millions de « déambulateurs » en 2010.

Lyon organise un ensemble d'évènements qui en font une métropole culturelle : les Nuits sonores, le défilé de la Biennale de la danse, une Biennale de l'art contemporain, le Festival Lumières du cinéma, les Nuits de Fourvière, Quais du Polar. Parmi eux, les spectacles de rue tiennent une place de choix car ils articulent trois éléments : les structures comme la Fédération des Arts de la Rue ou la Commission nationale des Arts de la Rue encouragent les professionnels à définir leur esthétique et à proposer des spectacles ; le dynamisme local favorisé par les lois de décentralisation ont incité les élus à valoriser leurs collectivités par des spectacles ; les collectivités locales s'équipent pour répondre aux demandes des administrés (santé, loisirs, culture) et sollicitent des artistes pour qu'ils participent à la construction de l'appartenance et du lien entre les habitants, et animent la ville dans ses différentes composantes.

Éclairage média

Par Alexandre Boza

La Fête des lumières de Lyon est-elle une fête religieuse ou un spectacle sécularisé ? L'intérêt de ce reportage est de montrer comment ce spectacle oscille entre les deux aspects. La basilique de Fourvière, où se déroule traditionnellement une procession, est mise en regard de la statue de Louis XIV réinvestie sous forme de boule à neige géante. Une cabine de téléphone est transformée en aquarium pour poissons exotiques et suscite l'étonnement des spectateurs.

La face plus « traditionnelle » de la manifestation est incarnée par une famille qui pose des lumignons sur son balcon. Le commentaire insiste sur l'aspect identitaire de la fête dont les lumières sont parfois « préparées à l'école » (mais il n'est pas précisé si elle est publique ou confessionnelle). La fête religieuse est également une fête populaire et a été vidée d'une grande partie de sa signification initiale pour devenir un moment de déambulation et de rencontres dans différents lieux de la ville.

Sur les pentes de la Croix-Rousse, une promeneuse voyant un jardin de lumières rouge pense « à un jardin très naturel, plein de gaieté », rappel de l'identité ancienne de ce territoire agricole. Plus loin, un touriste suisse se réjouit de ce spectacle extraordinaire de la gare Saint-Paul, rappelant que la Fête des lumières est aussi un produit d'appel touristique pour la ville. Partout, les images montrent des spectacles lumineux en plans larges, mettant en évidence le succès de fréquentation de la fête.

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