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Vivre dans un espace périurbain

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 juil. 2012

Le sociologue Éric Hamelin enquête sur le mode de vie des habitants des banlieues périurbaines. L’exemple choisi est celui d’un lotissement de Savigny-le-Temple en Ile de France. On interroge les habitants sur la sociabilité, le cadre de vie et les transports. La maire explique les besoins en équipement.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
09 juil. 2012
Production :
INA
Page publiée le :
28 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001675

Contexte historique

Par Claude Robinot

Les espaces périurbains ont progressivement pris forme pendant les 30 glorieuses, même si on ne les appelait pas encore ainsi. On parlait plutôt de « grande couronne », voire de « villes nouvelles » pour situer des espaces banlieusards éloignés de la « grande ville » et différents de la banlieue proche, agglomérée à la ville-centre. Le périurbain a été parfois décrit comme « rurbain », un néologisme qui exprime l’aspect d’un paysage qui n’est ni tout à fait urbain, ni tout à fait rural, au sens classique du terme.

Pour l’INSEE, qui a en charge la statistique publique, le périurbain est défini par un critère lié à l’emploi et à la séparation entre le lieu de travail et le lieu de résidence. Pour l’institut, sont classées comme « périurbaines »  toutes les communes dont au moins  40 % de la population active travaille dans un pôle urbain proche. La fonction résidentielle et le déplacement pendulaire domicile-travail sont donc déterminants. Si l’on s’en tient à cette définition, c’est 15 millions de Français qui vivent dans le périurbain, soit environ un quart de la population totale. Cette approche statistique et officielle ne suffit pas à épuiser les caractères propres de cette partie de l’espace urbain. On peut l’appréhender par ses formes architecturales les plus courantes où domine l’habitat individuel et pavillonnaire. Les lotissements proches d’anciens villages transformés par des opérations immobilières sont emblématiques de cet habitat. On peut aussi aborder le périurbain par la description d’un mode de vie dominé par l’utilisation de l’automobile, parfois deux par ménage.

Le coût du foncier, plus attractif que dans la ville-centre explique le succès de cette forme d’habitat plébiscité par des familles modestes qui veulent quitter les banlieues denses en espérant trouver un environnement agréable pour leurs enfants.

Ce modèle de développement urbain continue de progresser malgré les réserves que les aménageurs, les géographes et les écologistes formulent sur son utilité. Principale critique, le périurbain n’est pas « durable » parce que le pavillonnaire en lotissement est un grand consommateur de terres agricoles, il est aussi énergivore et polluant par l’allongement des temps de transport qu’il impose. L’implantation de ces nouvelles zones urbaines exige aussi la mise en place d’équipements et de services publics coûteux. La dernière critique formulée à l’encontre  du périurbain est d’ordre social et politique. Cette forme d’habitat et ce mode de vie ne seraient pas favorables au développement d’une sociabilité de voisinage. Elle est parfois vécue comme un éloignement contraint dans une France périphérique [1], avec le sentiment d’être ignoré ou abandonné par les élites politiques.

[1] Christophe Guilluy, La France périphérique, Flammarion, 2014

Éclairage média

Par Claude Robinot

Dans la présentation du sujet, David Pujadas annonce que le mode de vie périurbain concerne de 30 à 40 % des Français, sans que l’on sache d’où vient ce pourcentage qui est le double de celui de l’INSEE. Il s’agit probablement de l’ensemble de l’habitat pavillonnaire. Les termes que le journaliste emploie pour décrire le mode de vie de « l’homme nouveau » des banlieues lointaines : « chacun son portail, chacun son entrée, chacun son gazon » ont dans son expression une connotation négative, probablement involontaire.

Le reportage aborde le phénomène du périurbain sous l’angle du mode de vie. L’exemple choisi par la rédaction pour illustrer le phénomène est celui de Savigny-le-Temple, une commune de Seine-et-Marne qui fait partie de l’ensemble de l’ex-ville nouvelle de Sénart. Les lotissements pavillonnaires y sont nombreux, c’est un des éléments majeurs de la morphologie urbaine mais ce n’est pas le seul ; on aperçoit au détour des images le clocher de l’ancien village, on devine la présence d’habitat collectif à proximité de la gare. Les journalistes suivent l’enquête d’un sociologue qui interroge une habitante de ces nouveaux quartiers. Tout est conforme à la description moyenne des « homo periurbanus ». L’implantation est récente, elle correspond à l’accession à la propriété pour un couple d’ouvriers et d’employés qui souhaitait quitter la banlieue dense et les logements sociaux. Le jardin est le lieu de vie des enfants et de la famille, la voiture est toujours présente. On connait peu ses voisins compte tenu du temps quotidien passé à l’extérieur. Ce choix de vie devient plus difficile pour un chômeur, compte tenu du peu d’activités offertes dans des communes polarisées par la fonction résidentielle.

Le reportage se poursuit sous un autre angle en interviewant la maire qui évoque les coûts induits de ce type d’habitat en croissance continue : des équipements publics nouveaux, des charges d’entretien et de voirie en augmentation. Les images montrent l’emprise des lotissements et leur extension au détriment des terres agricoles.

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