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Attentat contre le Musée du Bardo à Tunis

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 mars 2015

A Tunis, le 18 mars 2015, une attaque terroriste a lieu contre le Musée du Bardo. 22 personnes sont tuées par deux djihadistes tunisiens.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
18 mars 2015
Production :
INA
Page publiée le :
30 nov. 2017
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001855

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Au cours de l'année 2015, la Tunisie subit une série d'attaques terroristes djihadistes. La première est perpétrée le 18 mars 2015 au Musée du Bardo, dans le centre de Tunis. Deux jeunes djihadistes tunisiens, armés de kalachnikovs, tirent sur un groupe de touristes étrangers à leur descente de bus sur le parking du musée. Ils prennent ensuite en otages plusieurs visiteurs en se retranchant à l'intérieur du musée. Les forces spéciales tunisiennes donnent finalement l'assaut au bout de trois heures. Elles abattent les deux terroristes et libèrent les otages. 22 personnes, dont 21 touristes étrangers (notamment 4 Français, 4 Italiens, 3 Japonais et 3 Polonais) et un policier tunisien, trouvent la mort dans la tuerie.

Revendiquée le lendemain par l'Etat islamique, cette attaque vise à fragiliser la jeune démocratie tunisienne, seule rescapée des révolutions du Printemps arabe de 2011 (voir Les origines du « printemps tunisien ») et qui connaît alors une transition démocratique fragile mais bien réelle (voir Elections libres pour une assemblée constituante en Tunisie). Le Musée du Bardo jouxte du reste le Parlement. L'attaque contre l'un des lieux les plus visités de Tunis a également pour but de nuire au tourisme. Ce secteur économique, qui emploie 14 % de la population active et représente 7,3 % du PIB, occupe en effet une place primordiale dans l'économie tunisienne.

A la suite de l'attentat, le président tunisien Béji Caid Essebsi déclare la Tunisie en "état de guerre" contre le terrorisme. Cela n'empêche pourtant pas la même année d'autres attentats terroristes revendiqués par l'Etat islamique. Le plus sanglant est perpétré trois mois après l'attaque du Musée du Bardo : le 26 juin 2015, un terroriste tire avec une kalachnikov sur des touristes de l'hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El Kantaoui, station balnéaire située près de Sousse. Il fait 38 morts dont 30 Britanniques. C'est alors de nouveau le secteur du tourisme qui est visé par le terrorisme djihadiste. Puis le 24 novembre 2015, Tunis est de nouveau frappée par un attentat : un terroriste se fait exploser dans un bus transportant des membres de la sécurité présidentielle sur l'avenue Mohammed V et tue 12 d'entre eux. L'Etat islamique revendique également cette attaque.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet est entièrement consacré à l'attentat qui a visé le Musée du Bardo le 18 mars 2015. Il a été diffusé quelques heures après les événements en ouverture du Grand Soir 3, le journal télévisé de la deuxième partie de soirée de France 3. Le choix de traiter cet événement en ouverture mais également d'y consacrer deux reportages et un duplex avec un envoyé spécial à Tunis s'explique pour plusieurs raisons. D'abord, le terrorisme djihadiste raisonne alors particulièrement en France. Deux mois et demi auparavant, du 7 au 9 janvier 2015, la France a été ensanglantée par des attentats islamistes (voir Double prise d'otages terroriste dans le magasin Hyper Cacher à Paris et à Dammartin-en-Goële et Attentat contre le journal Charlie Hebdo). En outre, plusieurs des victimes de l'attaque du Musée du Bardo ainsi que des touristes retenus en otages pendant quelques heures sont de nationalité française. Enfin, l'actualité de la Tunisie fait l'objet d'un intérêt soutenu des médias français depuis les événements de l'hiver 2011 qui ont vu cet Etat déclencher les révolutions du "Printemps arabe" et le seul à conserver un régime réellement démocratique.

Le sujet de France 3 traite l'attentat du Musée du Bardo de manière purement factuelle : il s'agit d'en retracer le déroulement en détails. Les différentes étapes de l'assaut terroriste sont ainsi montrées et commentées. Seule l'attaque proprement dite contre les touristes à la sortie de leur car sur le parking du Musée n'a pas été filmée. Toutefois, un plan rapproché sur le car criblé de balles et aux vitres brisées permet de rendre compte de la violence de l'attaque.

L'intervention des forces spéciales et des policiers tunisiens est en revanche montrée à l'écran. D’ailleurs, dans le premier plan du sujet, la caméra saute, témoignant des conditions très délicates pour filmer cet événement. Le sujet donne également à voir la prise d'otages qui a suivi l'attaque du bus des touristes par les terroristes. Des photographies montrent des visiteurs retenus en otages, assis dans une salle du Musée. Enfin, la dernière séquence du reportage, constituée de plans d'ambulances, de blessés et d'un cercueil permet de se rendre compte du bilan dramatique de l'attaque.

Le sujet s'appuie également sur plusieurs témoignages. Un Tunisien et une Française sont ainsi interrogés à la sortie du Musée. Le reportage comprend aussi un témoignage exceptionnel, recueilli pendant l'attaque elle-même : il s'agit d'une interview téléphonique d'une touriste française réalisée alors qu'elle se trouvait cachée dans le Musée. Elle parle à voix basse afin de ne pas être repérée par les terroristes.

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