vidéo - 

Le sommet de Malte entre Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush en décembre 1989

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 déc. 1989

À l’issue du sommet soviéto-américain de Malte des 2 et 3 décembre 1989, Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush tiennent une conférence de presse commune. Puis, dans une interview aux télévisions américaines, George Bush exprime sa satisfaction au sujet de cette rencontre avec son homologue soviétique et appelle les hommes d’affaires américains à investir en URSS.

 

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
03 déc. 1989
Page publiée le :
27 juil. 2021
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000004247

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Dirigeant l’URSS à partir de 1985, Mikhaïl Gorbatchev ne se contente pas d’engager de profondes réformes de l’économie et du système politique en initiant la perestroïka et la glasnost. Il bouleverse également la politique extérieure soviétique. 

Il estime d’abord que l’URSS, en grande difficulté économique, n’est plus en mesure de poursuivre la course aux armements avec les États-Unis. Ceux-ci ont en effet pris une avance décisive avec le déploiement des missiles Pershing en Europe occidentale et le lancement de l’IDS (Initiative de défense stratégique) par le président américain Ronald Reagan. Par ailleurs, les dépenses militaires constituent un poids écrasant pour les finances de l’Union soviétique, atteignant 20 % de son PNB. Ainsi, comme le dit Stanislas Jeannesson, le choix de la détente, du dialogue et du désarmement est donc au départ presque forcé  (La Guerre froide, La Découverte, 2002).

Mikhaïl Gorbatchev souhaite par ailleurs désidéologiser les relations entre États , comme il le proclame à la tribune de l’ONU, en décembre 1988. Cette nouvelle politique extérieure soviétique, baptisée la nouvelle pensée, passe d’abord par une relance du dialogue avec les États-Unis afin de mettre en place un désarmement d’ampleur. Mikhaïl Gorbatchev signe ainsi, en décembre 1987, à Washington, un traité de désarmement nucléaire avec le président des États-Unis Ronald Reagan : ce texte prévoit la destruction des missiles nucléaires à portée intermédiaire installés en Europe. Gorbatchev et Reagan se retrouvent encore à deux reprises en 1988, à Moscou en juin puis à New York en décembre. Lors de ce dernier sommet, le dirigeant soviétique annonce la réduction de 500 000 hommes des effectifs de l’Armée rouge en Europe.

Un autre sommet soviéto-américain est ensuite organisé les 2 et 3 décembre 1989, à Malte, à bord d’un paquebot soviétique et d’un croiseur américain. Réunissant pour la première fois Mikhaïl Gorbatchev et le nouveau président des États-Unis, George H. W. Bush, cette rencontre se tient trois semaines après la chute du mur de Berlin et alors que la plupart des pays d’Europe de l’Est sont en train de se libérer de la tutelle de l’URSS. À l’issue de ce sommet, marqué par des échanges sur la situation en Europe de l’Est et les relations américano-soviétiques, George H. W. Bush et Mikhaïl Gorbatchev annoncent vouloir mettre fin à la guerre froide. Dans une conférence de presse commune, le numéro 1 soviétique déclare : Le président et moi (…) avons convenu, ensemble, que le monde quitte l’époque de la guerre froide et entre dans une autre époque. (…) Aussi, beaucoup de choses caractéristiques de la guerre froide devraient être abandonnées, le recours à la force, la course aux armements, la méfiance, la lutte politique et idéologique. Mikhaïl Gorbatchev annonce ainsi son choix de coopérer franchement avec les États-Unis. De son côté, George H. W. Bush apporte son soutien à la perestroïka et affirme son intention d’œuvrer à l’intégration de l’Union soviétique au sein de l’économie mondiale. Le ministre des Affaires étrangères soviétique, Édouard Chevardnadze, et le secrétaire d’État américain, James Baker, reçoivent par ailleurs la mission de relancer les négociations sur la réduction des armements.

Le sommet de Malte ouvre une période de relations de confiance mutuelle entre l’URSS et les États-Unis. Ainsi, en juin 1990, un autre traité bilatéral est signé à Washington entre Bush et Gorbatchev, planifiant la réduction de moitié, d’ici l’an 2000, des stocks d’armes chimiques des deux Grands. Puis, en juillet 1991, George H. W. Bush et Mikhaïl Gorbatchev signent le traité START, qui prévoit la destruction de 25 % à 30 % des arsenaux nucléaires stratégiques américains et soviétiques. Quelques mois plus tard, en décembre 1991, le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev donne sa démission, marquant la dislocation de l’URSS et la fin effective de la guerre froide.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Consacré à la conférence de presse commune tenue par les dirigeants soviétique Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush à l’issue du sommet de Malte qui les avait réunis durant deux jours, ce reportage fait l’ouverture du journal télévisé de 20 heures d’Antenne 2 le 3 décembre 1989. La rédaction d’Antenne 2 a en effet estimé, comme la plupart des médias et des observateurs internationaux, que cette rencontre constituait un événement de la première importance, symbolisant le rapprochement entre les États-Unis et l’URSS et l’éventuelle fin de la guerre froide.

Réalisé par Georges Bortoli, envoyé spécial à Malte en sa qualité de spécialiste de l’URSS et de correspondant d’Antenne 2 à Moscou, ce reportage met précisément en lumière l’atmosphère chaleureuse qui a baigné la conférence de presse commune tenue par les dirigeants des deux Grands. Dès son lancement plateau, le présentateur du journal télévisé, Daniel Bilalian, évoque deux hommes qui étaient côte à côte, le sourire aux lèvres, comme de vieux amis. Georges Bortoli parle, lui, d’une conférence de presse tout à fait détendue. De fait, Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush s’appliquent à manifester leur entente aux yeux du monde comme un symbole du réchauffement des relations de leurs pays. Les premiers plans du reportage les montrent ainsi se présentant tout sourire, à la presse internationale. Puis le dirigeant soviétique semble particulièrement mettre du sien pour détendre le plus possible l’atmosphère : s’amusant après avoir pris une note que lui avait passée son homologue américain, il déclare : Je ne sais pas lire en anglais, alors je vais lui répondre en russe, ce qui suscite le rire de George W. Bush. L’heure est alors bien à la dédramatisation entre les deux Grands, comme l’indique Georges Bortoli, dans un plateau en situation réalisé dans une rue de Malte, en fin de sujet.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème