vidéo - 

Coronavirus : Wuhan en quarantaine

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 janv. 2020 | Date d'évènement : Janvier 2020

Reportage à Wuhan le jour du placement en quarantaine de cette ville chinoise, foyer de l’épidémie de Covid-19. Le journaliste de France 2 Arnauld Miguet visite une ville déserte. Il interroge des habitants ainsi qu’un médecin français, Philippe Klein.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Miguet Arnauld (Journaliste), Caron Gaël (Journaliste)
Date de l'évènement :
Janvier 2020
Date de diffusion du média :
23 janv. 2020
Production :
@ 2020 -  France Télévisions
Page publiée le :
24 févr. 2023
Modifiée le :
29 sept. 2023
Référence :
00000004929

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

C’est à Wuhan, capitale de la province du Hubei, dans le centre de la Chine, qu’a été détecté le 1er décembre 2019 le premier cas d’infection au Covid-19. Cette maladie infectieuse à coronavirus est provoquée par le virus SARS-CoV-2 : si la plupart des personnes contaminées souffrent d’une maladie respiratoire d’intensité légère à modérée, certaines tombent gravement malades et succombent au virus.

Faute d’enquête officielle approfondie en Chine, les origines du virus demeurent méconnues. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs annoncé, en février 2023, l’arrêt provisoire de son enquête. Plusieurs hypothèses, dont celle d’une transmission à l’homme par un animal vendu sur des marchés de Wuhan, demeurent controversées en l’absence de preuve.

L’épidémie de Covid-19 s’est diffusée en Chine au cours du mois de décembre 2019, entraînant les premières hospitalisations et les premiers décès à Wuhan. Le 31 décembre 2019, les autorités chinoises alertent l’Organisation mondiale de la santé de l’apparition du Covid-19 à Wuhan. Par la suite, le 20 janvier 2020, elles annoncent que ce coronavirus se transmet bien entre humains. Le même jour, alors que les cas de contamination et les décès se multiplient, le président de la République populaire de Chine Xi Jinping déclare la situation grave.

Pour tenter d’enrayer la propagation du Covid-19, les autorités chinoises décident alors de prendre une décision radicale : le 23 janvier 2020, Wuhan, épicentre de l’épidémie, est placée en quarantaine. Les 11 millions d’habitants de cette ville ne sont plus autorisés à la quitter sans autorisation spéciale, ni d’autres habitants de s’y rendre. L’ensemble des transports publics (trains, bus, métros, avions) sont suspendus et les routes menant à cette ville sont coupées. Deux autres cités voisines, Huanggang (7,5 millions d’habitants), et Zehou (1,1 million d’habitants), se voient également imposer un confinement. Puis, les jours suivants, c’est toute la province du Hubei qui est placée en quarantaine. 56 millions d’habitants sont ainsi confinés.

Dans un premier temps, les habitants de Wuhan ont l’autorisation de continuer à sortir faire des courses. Parallèlement, deux hôpitaux sont construits en une dizaine de jours. Toutefois, cette stratégie initiale n’obtient que des résultats limités, plus de 3 000 nouveaux cas de Covid-19 étant détectés chaque jour. La quarantaine est alors durcie le 14 février 2020 : plus aucune sortie n’est autorisée pour les habitants de Wuhan, désormais uniquement approvisionnés par les comités de résidents.

En outre, ceux-ci effectuent des visites systématiques pour évaluer la santé de tous les habitants, les testant et les répartissant ensuite en fonction de leur état : les cas sérieux sont envoyés dans des hôpitaux, les cas bénins mais confirmés dans des hôpitaux de campagne et les cas contacts dans des hôtels. Cette quarantaine stricte, qui fait de Wuhan la première ville au monde confinée pour lutter contre le Covid-19, permet d’inverser la situation en un mois. Ainsi, début mars 2020, la ville ne déclare plus qu’une dizaine de cas nouveaux par jour.

Le 8 avril 2020, le confinement est levé à Wuhan : quelques jours après les autres habitants de la province du Hubei – où la quarantaine stricte avait été levée le 25 mars –, les Wuhanais sont à nouveau autorisés à sortir de chez eux, à travailler et à se déplacer ailleurs en Chine.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Diffusé dans le journal télévisé de 20 h de France 2 le 23 janvier 2020, ce reportage a été réalisé à Wuhan le jour même du placement en quarantaine de la ville par les autorités chinoises. Il a été réalisé par Arnauld Miguet, correspondant permanent de France Télévisions en Chine, avec son preneur d’images Gaël Caron. À l’annonce du placement en quarantaine de la capitale du Hubei, tous deux ont effet décidé de s’y rendre afin de réaliser un reportage sur ce confinement exceptionnel. C’est précisément leur premier reportage dans Wuhan confiné qui est proposé ici. Il se compose d’images factuelles tournées dans la ville, ainsi que d’un micro-trottoir réalisé auprès d’habitants et de l’interview d’un médecin français, Philippe Klein, directeur d’une clinique privée à Wuhan.

La plupart des images, filmées notamment par une caméra embarquée à l’intérieur d’une voiture, donnent à voir la mise en application du confinement : elles révèlent une ville coupée du monde, aux rues et aux centres commerciaux déserts. Le reportage montre également la façon dont les autorités font respecter le confinement dès son premier jour : les habitants sont empêchés de sortir de Wuhan par des barrages de police. Les masques de protection contre le covid-19 apparaissent aussi omniprésents dans le sujet : les passants en portent tous, de même que le chauffeur de la voiture conduisant l’équipe de France 2. On voit aussi des clients faire la queue pour en acheter dans une pharmacie. Le journaliste Arnauld Miguet en porte également un, sauf lors de son entretien avec Philippe Klein.

Dans ce reportage, Arnauld Miguet est montré à plusieurs reprises à l’écran. Ces plateaux extérieurs filmés à bord de la voiture, devant un barrage de police ou dans des rues désertes, ont pour but de montrer les conséquences de l’entrée en vigueur de la quarantaine de Wuhan. Arrivés dans cette ville le 23 janvier 2020, Arnauld Miguet et Gaël Caron ont finalement passé plus de quatre mois à Wuhan. Ils ont en effet choisi de rester dans la ville confinée afin de couvrir son confinement, demeurant les seuls journalistes français et parmi les rares journalistes occidentaux présents sur place.

Pour Arnauld Miguet, cette expérience a été une période passionnante journalistiquement, malgré l’isolement, la peur du virus et la surveillance constante de l’administration chinoise. Au début, nous avons pu obtenir ce que nous voulions, a-t-il raconté, ensuite, nous avons dû communiquer nos heures de départ et d’arrivée à notre hôtel, lequel avait reçu des instructions de la part du maillage bureaucratique de l’État chinois. Mais on garde un œil sur nous à l’hôtel. De temps en temps, nous voyons des gens arriver qui sont là pour vous surveiller. Si vous sortez de l’hôtel, on vous court après pour vous demander où vous allez. Parfois, on arrive à partir sans problème et à revenir.

Finalement, Arnauld Miguet et Gaël Caron ont quitté Wuhan que le 4 juin 2020, après 133 jours passés sur place, totalement coupés du reste du monde. De ce séjour exceptionnel, Arnauld Miguet a tiré un ouvrage, 133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventre (L’Aube, 2021).

Lieux

Personnalités

Thèmes

Sur le même thème