vidéo - 

2020 : accord diplomatique entre Israël et les Émirats arabes unis

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 août 2020 | Date d'évènement : 13 août 2020

Ce reportage diffusé sur France 2 en 2020 est consacré à la signature d'un accord diplomatique entre Israël et les Émirats arabes unis. Après leur annonce à la Maison Blanche le 13 août, ces accords seront formellement signés le 15 septembre 2020, toujours à la Maison Blanche, et seront désignés sous le terme d'accords d'Abraham.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Vahramian Agnès (Journaliste)
Date de l'évènement :
13 août 2020
Date de diffusion du média :
14 août 2020
Production :
France Télévisions
Page publiée le :
26 avr. 2023
Modifiée le :
10 août 2023
Référence :
00000005448

Contexte historique

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Le 13 août 2020, les États-Unis annoncent qu’Israël et les Émirats arabes unis (EAU) ont signé un accord diplomatique. Ce traité est présenté comme une étape majeure du rapprochement entre Israël et les pays arabes : les deux seuls pays avec lesquels Tel-Aviv avait auparavant signé un accord de paix étant l’Égypte en 1978 (au prix d’une longue rupture du Caire avec les autres États arabes) et la Jordanie en 1994. Comme le souligne toutefois la vidéo, il ne s’agit pas en réalité cette fois-ci d’un accord de paix (contrairement à ce qu’affirme Donald Trump) puisque Israël et les EAU n’ont jamais été en guerre. Il s’agit d’une simple normalisation diplomatique, concrétisée notamment par l’ouverture d’ambassades et la possibilité de signer divers accords bilatéraux. Par ailleurs, cela fait en réalité un certain nombre d’années qu’Israël et certains États arabes coopèrent, de manière officieuse, dans différents domaines (notamment économique). Le traité avec les EAU est d’ailleurs officiellement signé le 15 septembre 2020 en même temps qu’un accord avec Bahreïn (textes connus sous le nom d’« accords d’Abraham ») ; le Soudan et le Maroc se joignent dans les mois qui suivent au processus.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce rapprochement entre Israël et les pays arabes. Les enjeux économiques et technologiques, voire sécuritaires, semblent prédominer : une coopération avec Israël – dont 15 % du PIB proviennent du secteur des hautes technologies – peut leur permettre d’avancer dans ces différents domaines. De plus, Israël est perçu comme un allié potentiel face à l’Iran, considéré comme la véritable menace régionale par un certain nombre de pays arabes. La signature de cet accord ne s’accompagne toutefois d’aucune avancée pour les Palestiniens (que les États arabes soutiennent théoriquement). Les gouvernements arabes ne semblent plus vouloir peser en faveur de la solution dite « à deux États », l’un israélien et l’autre palestinien, coexistant dans les frontières issues du conflit israélo-arabe de 1967.

Éclairage média

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Ce court extrait du journal télévisé de France 2 s’appuie en premier lieu sur des extraits des conférences de presse des différents responsables impliqués dans la signature de cet accord diplomatique (le président états-unien Donald Trump, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le ministre des Affaires étrangères émirati Anwar Gargash). Le reportage s’ouvre sur un plan montrant Donald Trump à la Maison Blanche, ce qui souligne le rôle central de Washington, ainsi que l’implication de son gendre et haut conseiller, Jared Kushner, présent à ses côtés dans le Bureau ovale. La parole n’est certes pas donnée aux habitants des différents pays mais l’extrait s’attache néanmoins à montrer brièvement la réaction de colère des Palestiniens qui manifestent sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem (lieu symbolique par excellence du conflit).

La vidéo met en lumière l’importance d’un traité, qualifié de « rapprochement historique » dans le bandeau en bas de l’image. Le commentaire souligne qu’il s’agit d’un acte inédit depuis l’accord avec la Jordanie (près de trente ans auparavant) pour accréditer son importance. Dans la dernière partie, la correspondante à Washington est d’ailleurs directement interrogée sur cette question. Agnès Vahramian rejette le qualificatif de « traité de paix », improprement utilisé par le président états-unien et souligne les faibles concessions obtenues par les EAU sur la question palestinienne. Elle estime néanmoins qu’il ne s’agit pas d’un acte purement symbolique et y voit un « résultat », certes « modeste » et « incomplet », qui doit permettre d’avancer sur la paix au Proche-Orient et qu’il convient de « saluer ». Implicitement, elle défend donc l’idée que la question strictement palestinienne peut et doit être décorrélée des relations israélo-arabes dans leur ensemble. En effet, on peut penser que les États arabes signataires de l’accord ne cherchent plus ou n’espèrent plus peser sur le processus de paix et privilégient leurs propres intérêts (comme le montre la déclaration du ministre des Affaires étrangères émirati).

Lieux

Thèmes

Sur le même thème