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16 déc.
1996

Maurice Arreckx condamné

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Notice

Résumé

Reconnu coupable de recel d'abus de confiance, l'ancien sénateur et Président du Conseil général du Var, Maurice Arreckx, a été condamné aujourd'hui à 2 ans de prison, 1 million de francs d'amende et 5 ans de privation des droits civiques, pour avoir touché des pots de vin.

Type de média :

-

Date de diffusion :

16 déc. 1996

Source :

Référence :

00107

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Éclairage

Contexte historique

La chute de Maurice Arreckx commence au lendemain de l'assassinat de Yann Piat, député du Var (PR), le 25 février 1994. Très vite les soupçons se portent sur Jean-Louis Fargette, "caïd" varois, tué un an auparavant en Italie, avec lequel il aurait eu des contacts directs ou indirects, sur des élus proches de lui, notamment au Conseil général, et, plus globalement sur des moeurs politiques corrompues - vite baptisées "système Arreckx". Trois vice-présidents du Conseil général sont interpellés le 2 mars, avec une vingtaine de personnes connues de la justice. Plusieurs arrestations de malfrats suivent. Maurice Arreckx est entendu le 8 mars comme témoin, tout comme un membre de son cabinet, proche conseiller et ancien directeur des services techniques de la mairie de Toulon. L'"affaire" Arreckx est lancée.

Arreckx, qui était conseiller général de Toulon depuis 1958, qui avait été le maire de la ville entre 1959 et 1985, qui présidait le Conseil général depuis 1985, est lâché par ses amis politiques et par la population. Il est battu au 2e tour des élections cantonales, dans le 6e canton, le 27 mars suivant, par la candidate du FN, une monarchiste égarée en politique. Après les aveux de son conseiller sur les conditions dans lesquelles la Maison des Technologies - une école d'ingénieurs - a été bâtie au centre de Toulon, au Champ-de-Mars, le juge Thierry Roland engage des poursuites contre Maurice Arreckx le 15 juillet : l'entreprise Campenon Bernard lui a versé une commission d'1,5 millions de francs pour le chantier de la Maison. Arreckx étant sénateur, le juge demande la levée de son immunité parlementaire au bureau du Sénat et à la Chancellerie, ce qui est accordé le 28 juillet suivant. Il est écroué à la prison des Baumettes le 1er août 1994 sous l'inculpation de "corruption passive, recel d'abus de confiance et complicité". Il y restera jusqu'au 15 mai 1995, date à laquelle il est libéré sous une caution de 2,2 millions de francs. Seuls trois parlementaires ont été mis en détention avant lui sous la Ve République.

La condamnation dont il est question dans ce reportage - condamnation à deux ans de prison ferme, un million de francs d'amende et cinq ans de privation des droits civiques - est la suite de cette première affaire, pour laquelle le Parquet avait requis cinq ans de prison lors du procès qui avait eu lieu à Toulon du 14 au 18 octobre et dans lequel il avait comparu avec cinq co-inculpés, des chefs d'entreprise liés à la Chambre de commerce et d'industrie du Var. Le procureur de la République lui avait lancé : "Vous êtes un traître à la cause du Var", tandis qu'il se défendait en prétendant n'avoir rien réclamé. Maurice Arreckx se réjouit ici de ne pas avoir été reconnu coupable de corruption. Cependant il doit encore s'expliquer sur les six millions de francs découverts sur un compte, baptisé "Charlot" et ouvert pour lui à Genève en 1982. Ce compte, dont il a reconnu l'existence en octobre 1994, a été alimenté par les "dons" de diverses entreprises ayant travaillé pour le compte de la ville de Toulon et du Conseil général dans le BTP, la distribution de l'eau, etc. C'est pourquoi il a été mis à nouveau en examen le 24 mars 1995 pour " recel d'abus de confiance et recel d'abus de biens sociaux ". En novembre 1997, la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence ayant confirmé le jugement prononcé contre lui en décembre 1996, Maurice Arreckx retournera en prison le 27 avril 1998, mais il en ressortira le 28 août suivant pour raisons de santé. Il sera condamné le 2 juin 2000 à trois ans de prison ferme et quatre millions de francs d'amende pour les détournements placés en Suisse, mais cette peine sera confondue avec la précédente. Maurice Arreckx décèdera le 20 mars 2001 à Toulon.

L'"affaire Arreckx" a eu des conséquences politiques importantes. Elle a contribué à faciliter la victoire du FN à Toulon aux élections municipales de 1995, en éclaboussant la municipalité UDF-PR sortante. Cependant elle n'a pas remis en question la domination de la droite PR sur le Var, puisque c'est le maire de Pignans (futur maire de Toulon en 2001), Hubert Falco, qui prendra la présidence du Conseil général en 1994. L'opération n'a pas réussi au RPR, si, comme le pensait Maurice Arreckx, Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur (qui fera, en 1995, de Jean-Charles Marchiani un préfet du Var), avait voulu déstabiliser le PR à son profit. L'affaire a plus largement nui à l'image du département et, au-delà, venant après l'affaire Médecin et avant l'affaire Mouillot, à celle de la région. Quant aux pratiques politico-commerciales dévoilées à cette occasion, on peut espérer qu'elles aient changé.

C'est en tout cas une drôle de fin pour un homme issu du catholicisme social, ayant adopté quatre enfants, voulant donner de lui l'image d'un bon père de famille, bourgeois conservateur, pratiquant, simple, populaire, familier. Certes il était aussi l'héritier de l'"escartefiguisme", une variante toulonnaise de la droite populiste méridionale, il était "arrangeant" avec tous et privilégiait les accommodements, y compris avec ses adversaires, le "bon sens" populaire qu'il affichait volontiers n'était pas exempt de vulgarité, il avait plutôt penché vers l'Algérie française et avait de l'indulgence pour la droite extrême avec laquelle il partageait, notamment, un racisme très ordinaire. La longue habitude d'un pouvoir peu contesté à Toulon (maire pendant 26 ans) et dans le Var (conseiller général pendant 36 ans, président du Conseil général 9 ans, voir Maurice Arreckx, nouveau Conseiller général du Var), l'accession au niveau politique national (député de 1978 à 1981, puis en 1986, sénateur ensuite), le quasi monopole conquis par la droite à laquelle il s'était rallié après l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République (le Parti républicain et l'UDF qu'il présidait depuis leur création) lui avait fait perdre le sens des réalités, du ridicule et de la moralité.

Bibliographie :

Maurice Arreckx, Ca suffit !, Toulon, Les Presses du Midi, 1978.

José Lenzini, Arreckx sénateur et... parrain ?, Toulon, Plein Sud.

Transcription

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