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Le gouvernement socialiste inaugure en 1983 la politique des "emplois jeunes"

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 juin 1983

Alors que les jeunes constituent la catégorie la plus touchée par le chômage, le gouvernement décide d'adopter en 1983 des mesures pour tenter de mieux les insérer sur le marché du travail, inaugurant ainsi le "traitement social du chômage".

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
14 juin 1983
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000431

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

La politique de relance appliquée par les socialistes en 1981-1982 n'a pas permis d'enrayer le chômage, qui continue de progresser et dépasse la barre des 2 millions en 1982 (8,5 % de la population active). Il existe cependant une importante inégalité sociale face au chômage. La catégorie la plus touchée est celle des jeunes, notamment les moins qualifiés, qui ont de plus en plus de difficultés à intégrer le marché du travail.

Comme les politiques économiques conjoncturelles semblent désormais totalement inefficaces face au phénomène, le gouvernement inaugure à partir de 1983 une politique d'un genre nouveau, que l'on qualifiera par la suite de "traitement social du chômage". Il s'agit pour les pouvoirs publics de financer des emplois inexploités faute de solvabilité et de mieux former les demandeurs d'emplois en leur offrant la possibilité d'effectuer des stages rémunérés. Les premières mesures de ce type sont adoptées en 1983 à l'initiative du ministre du travail Jack Ralite à travers différents types de contrats (contrat emploi-formation pour les non qualifiés, contrat emploi-adaptation pour ceux qui veulent changer de secteur d'activité, contrat emploi-orientation permettant d'acquérir une première expérience professionnelle).

Suivront en 1984 les Travaux d'utilité collective (TUC), emplois à mi-temps et rémunérés par l'Etat (un tiers du SMIC environ) effectués pour une durée inférieure à deux ans dans des collectivités locales, des établissements publics ou des associations. Autre initiative, en 1985, les Stages d'initiation à la vie professionnelle (SIVP) qui offrent la possibilité aux jeunes de moins de 26 ans à la recherche de leur premier emploi d'effectuer une formation professionnelle au sein d'une entreprise rémunérée selon un barême compris entre 30 % et 60 % du SMIC à la charge de l'Etat et de l'entreprise. Les TUC seront remplacés en 1990 par les contrats emploi-solidarité (CES) et les SIVP en 1992 par les contrats d'orientation.

Le bilan de ce "traitement social du chômage" reste nuancé. Cette politique a un coût très élevé et n'a pas permis de faire véritablement reculer le phénomène du chômage chez les jeunes. Beaucoup estiment également que ce genre de mesure ne fait que contribuer à institutionnaliser le travail précaire et à temps partiel.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Les différentes mesures adoptées pour l'insertion des jeunes sont présentées par le ministre du travail Jack Ralite. Quelques images de jeunes travaillant dans des chantiers précèdent l'interview du ministre et attirent l'attention du téléspectateur sur l'intégration difficile des jeunes peu qualifiés sur le marché du travail. Le journaliste auteur du reportage sous-entend que les "emplois jeunes" ne sont qu'une stratégie pour faire baisser les statistiques du chômage. Jack Ralite défend les mesures adoptées en expliquant qu'elles doivent permettre de lutter contre les facteurs structurels du chômage (une main-d'oeuvre mieux qualifiée et répondant mieux aux besoins des entreprises).

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