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Meeting de François Mitterrand en 1981

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 avr. 1981

A la veille du premier tour de l'élection présidentielle de 1981, François Mitterrand prononce un discours lors d'un meeting, à Toulouse.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
25 avr. 1981
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000139

Contexte historique

Par Philippe Tétart

Aux élections municipales de 1977 et des législatives de 1978, le PS a devancé, pour la première fois depuis 1936, le PC. Tournant politique majeur à gauche, il permet au PS et à son candidat naturel, François Mitterrand, de préparer dans de bonnes conditions l'échéance présidentielle de 1981, d'autant que les différents internes au parti, révélés par le congrès de Metz (1979), sont aplanis et l'unité ainsi refaite.

Reste que l'Union de la gauche a été rompue à l'automne 1977; aussi le premier tour est un cap difficile pour le candidat socialiste. En effet, pour prétendre être au second tour en bonne position, François Mitterrand et les 110 propositions du PS doivent faire le plein des voix malgré la dispersion des candidatures à gauche (Georges Marchais est le candidat pour le PC, Michel Crépeau pour le MRG, Huguette Bouchardeau pour le PSU et Arlette Laguiller pour LO).

Dans un second temps, le candidat socialiste doit obtenir le ralliement des autres candidats de gauche. Le 26 avril, François Mitterrand, placé derrière Valéry Giscard d'Estaing (28,31%), réunit 25,84% des suffrages. Il devance largement Georges Marchais (15,34%). Huguette Bouchardeau, Arlette Laguillet et Michel Crépeau réunissent 5,61%. Tous les candidats de gauche se rallient à la candidature de François Mitterrand entre le 26 et le 28 avril. Entre les deux tours, les sondages donnent rapidement une légère avance à François Mitterrand, qui mène une campagne plus pugnace qu'en 1965 et 1974.

Le 10 mai 1981, il emporte l'élection présidentielle avec 51,75% des suffrages, quelques semaines avant que le PS, allié aux radicaux, domine largement les élections législatives (plus de 37%), offrant ainsi au nouveau président de la République une Assemblée de gauche lui permettant de mener, avec son Premier ministre, Pierre Mauroy, la politique qu'attend la "majorité sociale".[Jean-Jacques Becker, Crises et alternances, 1974-1995, Le Seuil, 1999 pp. 223-246].

Éclairage média

Par Philippe Tétart

A la veille du premier tour de l'élection présidentielle de 1981, en présence des principaux leaders socialistes, dont Pierre Mauroy et Jack Lang (gros plan), François Mitterrand tient son dernier meeting de campagne à Toulouse.

Avec la conviction tranquille et l'emphase d'un homme qui sait pouvoir vaincre le 10 mai, il déclare que sa candidature est celle d'un "homme libre", qu'aucune "puissance au monde" (d'argent ou politique) ne saurait influencer. La télévision donne ainsi à voir la figure du tribunitien, aguerri par près de quarante années de carrière politique et servi par les nouvelles technologies mises au service de la communication et de la politique-spectacle (écran de retransmission, traduction pour les malentendants). Mais c'est aussi sur le terrain des plateaux de télévision que François Mitterrand va forger sa victoire. À la différence de 1974, il s'y montre à l'aise. Il prend sa “revanche” en inversant la position de force de l'échéance précédente où, déjà opposé à Valéry Giscard d'Estaing, il s'était montré piètre communicateur.

En 1981, il fait preuve d'une plus grande maturité dans l'affrontement, en particulier lorsque celui-ci culmine, le 5 mai, à l'occasion du débat télévisé entre les deux candidats. Certes Valéry Giscard d'Estaing prouve une nouvelle fois son aisance face aux médias, mais François Mitterrand n'en “apparaît pas moins l'incarnation de cette “force tranquille” dont il a fait son slogan électoral”. L'homme de tribunes a “apprivoisé la télé ”.Il a ainsi fait un pas vers la victoire.[Jean Touchard, La gauche en France depuis 1900, Le Seuil, 1981, édition complétée par Michel Winock, pp. 379 / Pascale Puthod, “François Mitterrand”, in Jeanneney Jean-Noël (dir.), L'Écho du siècle. Dictionnaire historique de la radio et de la télévision en France, Pluriel, 2001, pp. 494/ Catherine et Jacques Legrand, Chroniques de la télévision, Éditions Chronique, 1996, p.201].

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