Présentation

L’INA (Institut national de l’audiovisuel) média patrimonial, collecte, sauvegarde et transmet le patrimoine de la radio et de la télévision français et s’inscrit dans une démarche d’éditorialisation, de contextualisation et d’innovation afin de toujours produire du sens.

Tourné vers les usages, l'INA valorise ses contenus pour les partager avec le plus grand nombre : sur ina.fr  et  madelen.ina.fr pour le grand public, sur  inamediapro.com et mediaclip.ina.fr  pour les professionnels, dans les centres de consultations INA thèque pour les chercheurs.

Avec plus de 40 films produits et coproduits par an,  l'INA a acquis une expérience et un savoir-faire uniques dans la construction du récit et le traitement visuel des archives.

Enfin, l’Institut est l’un des premiers centres de formation initiale et continue aux métiers de l’audiovisuel et des médias numériques  et s’affirme comme un laboratoire de recherche et d’expérimentation.

Créées en 1796, les Archives départementales du Gers sont rattachées au Département du Gers depuis les lois de décentralisation de 1982. Installées en 2006 dans un nouveau bâtiment au cœur du parc de l’Hôtel du Département à Auch, elles assurent le contrôle, la collecte, le classement, la conservation et la communication des archives publiques produites par les services de l’Etat et des collectivités locales, les organismes publics, les organismes privés assurant une mission de service public ou encore les officiers publics et ministériels, comme les notaires. Elles reçoivent par ailleurs des fonds d’archives privés qui permettent d’approfondir l’histoire du territoire gersois. L’ensemble des fonds représente aujourd’hui plus de dix-sept kilomètres linéaires.

Depuis les années 2010, elles ont engagé une politique active de numérisation des fonds dont elles ont la responsabilité afin de les mettre en ligne sur archives32.fr/. Elles souhaitent développer les actions de valorisation et d’éducation artistique et culturelle et ainsi apparaître, au-delà de leur rôle administratif essentiel au bon fonctionnement de la démocratie, comme l’un des organes incontournables du réseau patrimonial et culturel du Gers.

Fortes de leur ancienneté, de leur expertise et de leurs moyens de traitement et de valorisation (salle d’exposition et auditorium) des fonds d’archives, les Archives départementales du Gers constituent incontestablement le véritable lieu de la mémoire gasconne.

En juillet 2019, les Archives départementales du Gers et l’INA se sont associés pour co-produire une fresque historique multimédia relative à l’histoire contemporaine du cœur de la Gascogne. Malgré la crise sanitaire, le projet a pu se développer et aboutir à la signature d’une convention, le 17 décembre 2020. Une équipe technique et éditoriale de qualité s’est immédiatement mise à pied d’œuvre pour concevoir et réaliser cet outil multimédia qui a pris la forme d’un site web de ressources à destination autant des publics scolaire et enseignant de primaire et de secondaire que du grand public. Conçue comme un outil innovant d’accès aux archives issues des ressources de l’INA, complétées par des documents conservés aux Archives départementales du Gers, la fresque propose une éditorialisation propre à chaque vidéo, des fonctionnalités avancées, ainsi que des parcours thématiques et des pistes pédagogiques. Cette éditorialisation a été rendue possible grâce à la pertinence d’un comité de rédacteurs reconnus pour leur connaissance fine de la culture gersoise.

Présentée à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine 2021, la fresque « Regards sur le Gers » sera enrichie jusqu’en 2023 et proposera à terme une centaine de vidéos.

Durant les cinq décennies que couvrent cette fresque, le Gers a incontestablement connu de grandes mutations, notamment sur le plan économique et social. Si la période des Trente Glorieuses est marquée au niveau national par un phénomène de croissance qui entraîne la reconstruction, l’industrialisation et la modernisation du pays qui bascule vers le mode urbain, le Gers fait figure d’exception. Le territoire, à l’écart des axes de circulation, est resté, par son enclavement, un territoire essentiellement rural. L’agriculture traditionnelle s’est naturellement transformée, mais l’évolution y a été plus lente qu’ailleurs, même si on peut considérer qu’elle s’est accélérée ces dernières années avec le retour à la culture bio. Y est soigneusement cultivé l’art du bien vivre en profitant des paysages ; les différentes communautés y sont intégrées, employées au départ comme main d’œuvre agricole ; le Gers innove, crée des festivals, participe au borbolh (bouillonnement) occitan, tout en prenant soin de préserver les traditions autour de la volaille, de l’armagnac et du rugby.

Le Gers, terre d’accueil, voit sa population évoluer au cours des décennies en fonction des vagues migratoires et du contexte historique, revendiquant sa spécificité.  Depuis les années 1970, un nouveau souffle est venu raviver la création en langue occitane et l’enseignement de la langue, mouvement qui se traduit dans le secteur associatif et via les ondes radio (voir BORBOLH à ce sujet).  Au cours de la même période, le Gers se développe par le tourisme et la culture.

La télévision est le témoin attentif de cette transformation à double vitesse, filmant les évolutions d’un monde en mutation. Les attitudes, les paroles, les regards des générations qui nous ont précédés évoquent un passé proche, dont le souvenir reste présent, malgré leur caractère révolu. L’authenticité d’un territoire préservé devient un atout que les acteurs politiques locaux savent utiliser, régulièrement mis en valeur par une télévision régionale en plein essor.

Gageons que les amoureux du Gers et de la Gascogne trouvent, à travers cet outil, une source de découvertes et d’émotions renouvelées.

Hélène Bettembourg et Pascal Geneste