Le chemin de fer, symbole d’une nouvelle révolution industrielle

ArteL’Histoire par l'image

Proposé par Arte - L’Histoire par l'image

Date de diffusion : 2020 | Date d'évènement : 1877

Disponible jusqu'au 31 août 2024

Au XIXe siècle, le chemin de fer se développe avec la révolution industrielle. Cette curiosité qui modifie le paysage urbain fascine. Monet n’échappe pas à cette fascination : en 1877, il installe son chevalet gare Saint-Lazare : il y peint toute la vie bouillonnante d’une gare.

La collection « Histoires d'histoire » est proposée par la Rmn-Grand Palais.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Histoires d'histoire
Réalisation :
Renaud David
Date de l'évènement :
1877
Date de diffusion du média :
2020
Production :
@ 2020 -  RMN - Le Grand Palais
Page publiée le :
11 mars 2021
Modifiée le :
28 déc. 2023
Référence :
00000004231

Contexte historique

Par Fleur Siouffi

Symbole de la révolution industrielle naissante, le chemin de fer se développe en France à partir des années 1820. Longtemps considéré comme une curiosité, un « jouet » selon Thiers, il devient sous le Second Empire un nouveau, prodigieux, moyen de transport. Rapidement, la construction de voies ferrées et de gares remodèle le visage de Paris, au centre du réseau en étoile des six grandes compagnies.

Cette formidable promesse de progrès et de liberté fascine la population, et notamment les artistes, comme en témoigne La Gare Saint-Lazare de Monet.

Analyse des images

En janvier 1877, Claude Monet s’installe près de la gare Saint-Lazare. Désireux de s’atteler à un sujet résolument moderne et urbain, le peintre obtient du directeur des Chemins de fer de l’Ouest l’autorisation officielle de dresser son chevalet à l’intérieur de la gare.

Installé sur le quai de la ligne d’Auteuil, Monet représente l’activité fourmillante du lieu. Au centre, une locomotive sombre entre en gare en laissant s’échapper de gros nuages de fumée tandis qu’un train file vers le pont de l’Europe, qui enjambe les voies ferrées au loin. À gauche, l’isolement d’un wagon à l’arrêt contraste avec l’effervescence d’un départ ou d’une arrivée, à droite. D’imposants immeubles baignés de lumière et un ciel clément se partagent tout l’arrière-plan. L’architecture de la halle crée subtilement une composition symétrique où la perspective s’enfonce au centre dans la profonde tranchée que la construction des voies a creusée le long de la rue de Rome.

Monet saisit sur le vif l’atmosphère bouillonnante qui, tour à tour, estompe ou souligne la charpente métallique et la verrière de la marquise, le tracé des voies, les façades des immeubles, les silhouettes. Par une palette riche et une touche variée, le peintre fixe les « impressions » que lui inspirent les jeux multiples de lumière et de couleurs entre le soleil et la vapeur.

Contrairement à Manet et Caillebotte sur le même sujet, il aborde la gare comme un lieu en perpétuel mouvement et s’attache à rendre tous ses aspects changeants avec une grande variété de techniques et de compositions.

Interprétation

Devant ce tableau et six autres vues de la gare Saint-Lazare que Monet présente à la troisième exposition des Impressionnistes en 1877, de nombreux critiques reconnaissent sa remarquable capacité à restituer la vie de la gare, ses couleurs et ses bruits.

Le peintre immortalise ainsi la gare Saint-Lazare construite par l’architecte Alfred Armand en 1841-1843 et couverte, côté banlieue, d’une immense marquise aménagée par l’ingénieur Eugène Flachat en 1853. Cette partie de la gare, laissée intacte par l’architecte Juste Lisch, chargé du dernier agrandissement de la gare en 1885-1889, est encore aujourd’hui identifiable.

Monet nous invite également à découvrir le nouveau quartier de l’Europe, établi par le baron Haussmann en 1858 et réalisé à partir de 1860, ses larges artères, ses immeubles de rapport et le pont de l’Europe, qui remplace en 1867 l’ancienne place de l’Europe et ses tunnels.

Il est ainsi passionnant de vérifier que les maîtres impressionnistes, et Monet le premier d’entre eux, n’ont pas été seulement de merveilleux paysagistes, mais aussi des observateurs sensibles de la ville moderne.

Bibliographie

  • François CARON, Histoire des chemins de fer en France, 1740-1883, Paris, Fayard, 1997.
  • Georges DUBY, Histoire de la France urbaine, Paris, Seuil, 1983.
  • Ernst Hans GOMBRICH, Histoire de l’art, Paris, Gallimard, 1995.
  • Bernard MARCHAND, Paris, histoire d’une ville (XIXe-XXe), Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 1993.
  • Sylvie PATIN, Monet, « un œil… mais bon Dieu, quel œil ! », Paris, Gallimard, RMN, coll. « Découvertes Gallimard », 1991.
  • Karin SAGNER-DUCHTING, Claude Monet : une fête pour les yeux, Cologne, Paris, Taschen, 1994.
  • COLLECTIF, Fiches pédagogiques du service culturel du musée d’Orsay Claude Monet, La Gare Saint-Lazare, musée d’Orsay.
  • COLLECTIF, Manet, Monet, La Gare Saint-Lazare, catalogue de l’exposition du musée d’Orsay, RMN, Paris, 1998.

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