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L’histoire des maquisards du Vercors

Dans cette vidéo de la collection « Le Dessous des archives », l’historien Franck Mazuet retrace l’histoire des maquisards du Vercors, de 1943 à la liquidation du maquis à l’été 1944. Pour ce faire, le chercheur analyse des images extraites de deux sources d’archives : le film Au cœur de l’orage, réalisé par Jean-Paul Le Chanois en 1948, et les rushes (images originales muettes enregistrées sur bobines) tournés clandestinement par l’opérateur et résistants Félix Forestier en juin et juillet 1944 dans le massif du Vercors.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Réalisation :
Le Moigne-Tolba Cyrielle
Production :
@ 1944 -  INA
Page publiée le :
21 juil. 2024
Modifiée le :
22 juil. 2024
Référence :
00000006129

Contexte historique

Par L'équipe Lumni Enseignement

Depuis la convention d’armistice signée le 22 juin 1940, la France est occupée par l’armée allemande sur toute sa moitié Nord et tout le long de sa côte atlantique. Au Sud de cette limite, c’est la zone non occupée. Dans ces régions, trouvent refuge de nombreux individus menacés d’arrestation pour leurs origines, leurs convictions ou leurs religions. Certains d’entre eux, qui souhaitent poursuivre le combat contre les Allemands en s’engageant dans la Résistance, se cachent dans les forêts et les montagnes, et se regroupent peu à peu entre clandestins. Dans le Vercors, un massif montagneux des Préalpes, des militants socialistes fédérés autour de l’ancien député-maire Léon Martin organisent au printemps 1942 des premiers camps de résistants, progressivement affiliés au mouvement Franc-Tireur. Fin janvier 1943, Jean Moulin, envoyé spécial du général de Gaulle, le chef de la France libre, entérine le principe d’un réduit de combattants en vue d’appuyer les Alliés lors d’un futur débarquement. Le plateau du Vercors est en effet vaste (plus de 1300 kilomètres carrés), entouré de falaises et ses points d’entrées sont peu nombreux, ce qui lui offre une excellente localisation pour établir des zones d'atterrissages d’hommes et de ravitaillements, en plus d’être un rempart naturel en cas d’invasion allemande. Alain Le Ray est désigné chef militaire de ce maquis en 1943. 

En février 1943, l’instauration du Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne par le gouvernement de Pierre Laval fait basculer de nombreux jeunes Français dans la clandestinité. Ces réfractaires au STO affluent vers ce que l’on nomme désormais des maquis, et celui du massif du Vercors attire en 1943 au moins 300 hommes. Après le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, les combattants arrivent encore plus nombreux, désireux de participer à la Libération de la France. Le maquis du Vercors est ainsi officiellement mobilisé dans la nuit du 8 au 9 juin 1944. Il est alors l’un des plus importants, aussi bien par sa taille que par son effectif (plus de 4 000 combattants en juin-juillet 1944 sous le commandement du colonel François Huet).

Le 3 juillet, les maquisards proclament la République du Vercors, hissant à nouveau les drapeaux aux façades des mairies, rétablissant les administrations d’avant-guerre comme les tribunaux, les journaux (Vercors libre) et un camp pour prisonniers allemands. Les combattants, qui ont aménagé un terrain d’atterrissage, réceptionnent des parachutages d’armes en provenance d’Angleterre, et accueillent aussi des instructeurs – comme les Américains du commando Justine - venus former les maquisards au combat.

Les Allemands connaissent l'existence de ce réduit de résistants mais ignorent son emprise exacte. Mais le 14 juillet 1944, les maquisards réceptionnent un parachutage d’armes en plein jour. Particulièrement massif, il est repéré par l'ennemi. Sa réaction ne se fait pas attendre. Le 21 juillet 1944, 40 planeurs allemands accompagnent les attaques au sol de la Wehrmacht, appuyées également par des Français de la Milice. Le rapport de forces est inégal : 10 000 hommes bien équipés contre 4 000 maquisards, dont la plupart n’ont jamais combattu. Le plateau est ratissé pendant deux jours, tandis que les maquisards sont soit liquidés, soit contraints de se cacher dans la forêt ou dans des grottes (une cinquantaine de maquisards blessés sont assassinés dans la grotte de la Luire le 27 juillet 1944). Les villages et les fermes du plateau du Vercors sont incendiés, les habitants, considérés comme complices des maquisards, suppliciés (plus de 200 morts civils notamment à Vassieux et La Chapelle). 

Éclairage média

Par L'équipe Lumni Enseignement

Cette vidéo de la collection Le Dessous des archives est un entretien filmé en juillet 2024 par les équipes de l’INA - Lumni Enseignement avec Franck Mazuet, historien et chercheur associé au Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (CHS) de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Pendant près de 6 minutes 30, Franck Mazuet retrace l’histoire des maquisards du Vercors, de 1943 à la liquidation du maquis à l’été 1944. Pour ce faire, le chercheur analyse des images extraites de deux sources d’archives : le film Au cœur de l’orage, réalisé par Jean-Paul Le Chanois en 1948, et les rushes (des images originales muettes enregistrées sur bobines) tournés clandestinement par l’opérateur et résistants Félix Forestier en juin et juillet 1944 dans le massif du Vercors.

Les séquences analysées par Franck Mazuet se succèdent de façon à retracer l’évolution du maquis : afflux de jeunes combattants après l’instauration du STO en février 1943 ; emplacement stratégique du maquis après le débarquement en Normandie, sur la voie du repli des Allemands du Sud-Est de la France vers le nord du pays ; arrivée des instructeurs du commando Justine le 28 juin 1944 ; spectaculaire parachutage d’armes le 14 juillet 1944 et, pour finir, l’opération Bettina qui marque la liquidation du maquis par les Allemands à partir du 21 juillet 1944.

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