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Qu’est-ce qu’un auteur francophone ?

Copyright de l'image décorative: © Bernard Allemane / INA

Léopold Sédar Senghor en 1974.
Par Juliette SerfatiJournaliste
Publication : 27 sept. 2024 | Mis à jour : 27 sept. 2024
Temps de lecture : 2 min

Niveaux et disciplines

Comment définir un auteur ou une autrice francophone ? Difficile question... Une seule chose est sûre : ils ont le français pour langue d’écriture. Où sont-ils nés ? Où vivent-ils ? Parlent-ils d’autres langues 

 

Un auteur francophone ? Une catégorie qui irait d’Andreï Makine à Andrée Chedid en passant par Amélie Nothomb, Atiq Rahimi, Alain Mabanckou, François Cheng ou encore Hélène Dorion, au programme du bac français. Mais aussi de Guillaume Apollinaire (né polonais) à Eugène Ionesco (roumain) en passant par Samuel Beckett l’Irlandais, dont l’œuvre est en grande partie écrite en français.

L’adjectif « francophone » sous-entend qu’ils écrivent dans cette langue, mais ne sont pas français. Dans un article critique intitulé « À quoi reconnaît-on que le francophone est un non-français ? » (publié sur le média en ligne AOC), l’écrivaine Bessora souligne : La francophonie est un État pas tout à fait démocratique situé au large du Congo. Parfois, il se trouve au large du Canada. Souvent, dans Le reste du monde. Elle ajoute que la Bibliothèque nationale de France (BnF) inclut dans « le reste du monde » les auteurs de Martinique et de Guadeloupe ou du Congo par exemple, mais pas de Corse, de la Sarthe ou de Saint-Pierre-et-Miquelon. Elle rapporte aussi que les œuvres du lauréat sénégalais du prix Goncourt 2021 Mohamed Mbougar Sarr avaient été présentées dans une librairie parisienne dans la section « Littérature francophone d’Afrique » plutôt que dans la section « Littérature française ». 

L’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou plaide depuis longtemps contre cette « ghettoïsation » et affirme : La littérature française est une littérature nationale. C'est à elle d'entrer dans ce grand ensemble francophone. [1] Tribune parue dans Le Monde en mars 2006, intitulée « La francophonie, oui, le ghetto : non ! ».  

Dès 2007, quarante-quatre écrivains signaient dans Le Monde des livres un manifeste intitulé « Pour une "littérature-monde" en français », en faveur d'une langue française qui serait « libérée de son pacte exclusif avec la nation ». 

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