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Discours de Mendès France à Nevers (3)

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 20 sept. 1954 | Date d'évènement : 19 sept. 1954

À l'occasion de la célébration du dixième anniversaire de la Libération, la garnison militaire de Nevers organise un défilé auquel sont venues assister des personnalités. Un commentaire lapidaire évoque la politique économique de Pierre Mendès France.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
19 sept. 1954
Date de diffusion du média :
20 sept. 1954
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000035

Contexte historique

Par Philippe Tétart

À l'issue d'un été de toutes les audaces (paix en Indochine par les accords de Genève, annonce de l'autonomie interne de la Tunisie lors du discours de Carthage, rejet de la CED), la France voit disparaître une partie des principales causes extérieures et coloniales de sa crise endémique. Les sondages d'août-septembre 1954 donnent alors une très confortable majorité de bonnes opinions à l'initiateur de cette politique hardie, le président du Conseil Pierre Mendès France.

L'homme a su séduire les Français par son style direct, sa franchise, son divorce avec le prudent immobilisme de ses prédécesseurs. Après des années d'instabilité, grâce à celui que l'on surnomme bientôt "PMF" - signe tangible de sa popularité -, la IVe République semble pouvoir de nouveau "courir sa chance" [J.-P. Rioux, La France de la IVe République, 1952-1958. L'Expansion et l'impuissance, Paris : Le Seuil, 1983].

Conscient de cette chance, Pierre Mendès France, accompagné ici de François Mitterrand, s'emploie à jouer sur les symboles afin d'accroître son capital de confiance. Son premier voyage officiel en province est donc programmé pour une date à forte charge symbolique : en venant inaugurer le monument de Nevers, il souligne sa volonté de placer son action sous le signe de la France réunie, solidaire, fraternelle. Une France qui certes doit se souvenir de la résistance, de ses valeurs et les honorer ; mais une France qui doit aussi savoir oublier les discordes d'hier, celles des années noires en particulier, pour mieux aller de l'avant et profiter des Trente Glorieuses dont l'élan se dessine de plus en plus précisément.

Éclairage média

Par Philippe Tétart

Outre qu'elle se fonde sur sa gestion opiniâtre des dossiers politiques et militaires épineux dont il hérite en juin 1954, la popularité de Pierre Mendès France est déterminée par son pragmatisme, pragmatisme qui va de pair avec un principe : "tout représentant du peuple se doit d'exposer les causes et les buts de son action, d'informer", et un style : "il s'agit d'être à l'écoute des Français". Pierre Mendès France cherche ainsi à établir un lien privilégié avec la population lors de ses "causeries" radiophoniques hebdomadaires.

De même, lorsqu'il arpente le territoire à l'heure de sa pleine popularité (à l'automne 1954, comme ici à Nevers), il va à la rencontre de ses concitoyens en sachant que les reportages télévisés offrent à ses discours un écho amplifié. Il convient toutefois d'en pondérer l'influence. D'une part, la télévision ne filme pas l'important discours économique qu'il prononce à Nevers. Elle privilégie son hommage à la résistance et, quinze jours après le rejet de la CED, son discours sur la réconciliation franco-allemande et l'avenir de l'Europe.

D'autre part, en 1954, 1% seulement des foyers français disposent d'un téléviseur, ceci limite encore singulièrement l'influence des reportages sur la vie politique et gouvernementale, de même que les effets que peuvent en attendre les hommes politiques.

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