Vingt Minutes avec le président du Conseil, Guy Mollet (3) : voyages à l'étranger

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 juin 1956

Lors d'un entretien mené dans le bureau de Guy Mollet à Matignon, le journaliste Pierre Sabbagh interroge le président du Conseil sur sa politique extérieure.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
18 juin 1956
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000054

Contexte historique

Par Philippe Tétart

Le début de l'année 1956 est marqué par un événement majeur dans l'histoire des relations internationales : le XXe congrès du PCUS, qui a lieu en février. Cette date ouvre l'ère de l'URSS réformatrice de Khrouchtchev. Elle annonce aussi la détente ("coexistence pacifique") dans les relations est-ouest (fin de la première Guerre froide). Cette situation entraîne un ballet diplomatique auquel la France participe.

Au printemps 1956, Guy Mollet se rend à Moscou, Londres, puis Washington où lui succédera Christian Pineau, son ministre des Affaires Étrangères. Lors de ces missions diplomatiques, les délégations françaises doivent aussi justifier la politique algérienne auprès d'une communauté internationale de plus en plus critique, surtout depuis le vote des "pouvoirs spéciaux" du 12 mars 1956. Certes, au printemps 1956, la France bénéficie encore du soutien capital des Etats-Unis et la question algérienne n'a pas été portée à l'ordre du jour de l'ONU. Guy Mollet peut encore attendre, ainsi qu'il le souligne dans ce sujet, une certaine "compréhension" de ses alliés. Mais cette situation dure peu. Fin 1956, un vent favorable aux mouvements de libération nationale souffle sur les instances internationales et met la France dans une situation de plus en plus embarrassante lorsqu'il s'agira de justifier la guerre d'Algérie.

Éclairage média

Par Philippe Tétart

Dans cet entretien, le journaliste Pierre Sabbagh discute de façon détendue avec Guy Mollet, président du Conseil. Ce dispositif rompt avec le caractère figé des interventions des hommes politiques à la télévision. Pierre Sabbagh insiste à dessein sur son désir d'être indiscret ("Là, je voudrais vous demander (…) d'être terriblement indiscret", "Puis-je aller encore plus loin dans l'indiscrétion ?") afin de montrer qu'il n'entend pas se cantonner au rôle de faire-valoir auquel sont souvent tenus les journalistes.

Guy Mollet se prête au jeu parce qu'il a conscience du pouvoir de la télévision dans la construction de l'image gouvernementale. Il juge, comme le rapporte Evelyne Cohen [in M-F. Lévy, La Télévision dans la République. Les années 50, Complexe, 1999], que la télévision a l'avantage, sur la presse écrite et la radio, d'établir un "contact direct". Sans doute est-ce la raison pour laquelle il accepte un dialogue et une mise en scène dans lesquels, finalement, les questions et les réponses quant à la politique internationale de la France sont le plus souvent éludées au profit de propos anecdotiques (sur la personnalité des dirigeants soviétiques ou la hiérarchie au Kremlin), sibyllins (sur la question algérienne), ou d'une simple nomenclature de l'agenda des problématiques internationales.

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