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Réaction d'Alain Poher après le 1er tour des présidentielles de 1969

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 juin 1969

Alain Poher, président du Sénat et candidat à la présidence de la République en 1969, réagit aux résultats du premier tour des élections présidentielles.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
03 juin 1969
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000121

Contexte historique

Par Eve Bonnivard

Au soir du premier tour, Alain Poher arrive très loin derrière Georges Pompidou avec 5 200 000 voix (23,4%). Le candidat centriste est talonné par le candidat communiste, Jacques Duclos, qui rassemble 21,5% des suffrages. Comment comprendre que Poher, au sommet de sa popularité dans la troisième semaine de mai, ait perdu un tiers de sa clientèle ? Il semble qu'il n'ait pas été mauvais, mais que ses adversaires aient été meilleurs que lui.

Au départ, M. Poher rassemblait le camp du "non" au référendum. Mais Jacques Duclos, qui a fait une excellente campagne, a entraîné derrière lui une partie de la gauche socialiste. Quant à Pompidou, il est parvenu à rassembler autour de lui non seulement les "barons" du gaullisme mais un certain nombre de personnages importants du centre. Au final, Poher a été victime de l'effet de bipolarisation, un trait fondamental de la vie politique française. L'échec de sa candidature prouve une nouvelle fois que le centre ne trouve pas, en France, de place dans l'éventail politique.

Éclairage média

Par Eve Bonnivard

Deux jours après les résultats du premier tour, Alain Poher tient une conférence de presse. Il veut répondre à ceux, journalistes ou hommes politiques, qui lui ont perfidement conseillé de se retirer. Alain Poher s'en prend personnellement à "Sirius", pseudonyme derrière lequel tout le monde peut reconnaître l'éditorialiste du Monde Pierre Viansson Ponté. Pour compenser son défaut de crédibilité - qu'il fait apparaître en rapportant les propos de ses détracteurs -, il cherche à se montrer offensif, allant jusqu'à tenir un discours d'opposition qui rappelle celui de la gauche : cette campagne sera "marquée par la contestation des méthodes et des excès du régime d'hier (…) et par la volonté d'un changement face au gaullisme".

Rassembleur au premier tour, il se veut, dans la perspective du second tour, le candidat de l'opposition, nourrissant l'ambition de rassembler sous son nom toutes les oppositions au pouvoir gaulliste. Pourtant, Alain Poher a de la peine à convaincre : coincé entre un candidat de droite (Pompidou) et un candidat de gauche (Duclos), il est de trop. Quoi qu'en dise Poher, Malraux a peut-être raison quand il affirme "qu'entre gaullistes et communistes, il ne restait plus rien". Le référendum avait pu, un temps, rebattre les cartes et Poher avait cru voir s'ouvrir un nouvel espace politique, au centre. Mais la vie politique a repris son cours, et Poher semble un candidat d'un autre âge.

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