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Meeting de Georges Marchais en 1981

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 avr. 1981

Lors de la campagne électorale pour l'élection présidentielle de 1981, Georges Marchais tient son dernier meeting de premier tour à Nancy.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
24 avr. 1981
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000138

Contexte historique

Par Philippe Tétart

À l'issue des échéances électorales de 1977-1978 (municipales, puis législatives), les suffrages du PS dépassent pour la première fois depuis 1936 ceux du PC. C'est un tournant politique majeur à gauche qui met à mal la solidarité PS-MRG-PC prévalant depuis 1973. Le PC porte une lourde part de responsabilité dans cette situation : il est à l'origine de la rupture de l'Union de la gauche à l'automne 1977, après quoi il adopte une attitude d'isolement volontaire et de critique vis-à-vis du PS, dans l'espoir d'endiguer son reflux électoral.

C'est donc en ordre dispersé que la gauche sollicite les électeurs lors des présidentielles de 1981. François Mitterrand est le candidat du PS. Michel Crépeau est celui du MRG. Georges Marchais se lance dans la course pour le PC. Enfin, il faut compter avec les candidatures d'Arlette Laguiller pour Lutte Ouvrière et d'Huguette Bouchardeau pour le PSU.

Pour le PC, le verdict des urnes est donc primordial ; soit il démontre que la stratégie de rupture et d'isolement permet la relance, soit, au contraire, il confirme la crise de son électorat. À l'issue du premier tour et d'une campagne au cours de laquelle il a été très virulent à l'égard de François Mitterrand, Georges Marchais n'arrive que quatrième, avec 15,34% des suffrages. Il se place derrière Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing et surtout François Mitterrand. Ce dernier, avec 25,84%, confirme la domination du PS sur l'électorat de gauche et le recul électoral communiste.

Pour le PC, la défaite est "cinglante", historique. Elle annonce un repli électoral continu ainsi qu'une profonde crise d'identité. Au reste, dès le 28 avril 1981, le PC renoue avec la stratégie d'union de la gauche : il se rallie à la candidature de François Mitterrand, qui remporte l'élection le 10 mai. [Jean Touchard, La gauche en France depuis 1900, Le Seuil, 1981, édition complétée par Michel Winock, p.371 et sq /. Marc Lazar, Maisons rouges. Les partis communistes français et italien de la Libération à nos jours, Aubier, 1992, p. 153 / L'année politique, 1980, p.110].

Éclairage média

Par Philippe Tétart

La période durant laquelle Georges Marchais est à la tête du PCF est aussi celle du déclin communiste en France et dans le monde. "Déclin évidemment indépendant d'une quelconque individualité". Cependant, en France "la personnalité" de Georges Marchais "joue pourtant un certain rôle, telle que le petit écran la donne à connaître au public". C'est moins, du reste, dans les reportages qui lui sont consacrés, comme ici lors de la campagne présidentielle de 1981, que lors de ses passages en plateau, que Georges Marchais influence la perception du PC par les Français, par les électeurs.

Le paradoxe en la matière veut néanmoins que Georges Marchais, avec son style percutant, ses impertinences et son refus de respecter l'ordonnance usuelle du débat, fasse des records d'audience. Une émission politique peut gagner 50% d'audience lorsqu'il est invité. En 1979, lorsque les quatre leaders des grandes formations politiques sont invités à Cartes sur table, il fait le meilleur score : 16% d'audience contre 8, 10 et 12 à Jacques Chirac, François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing.

Toutefois, dans le même temps, ses prestations télévisuelles ne servent pas toujours son dessein politique. En effet, les téléspectateurs apprécient "autant et plus, semble-t-il, le comédien que l'homme politique". L'image médiatique de Georges Marchais a donc pu peser pour une part dans le reflux électoral du PC. Elle finira en tout cas, de façon sûre, par peser sur la crédibilité du leader communiste, ce dont témoigne le fait qu'à partir de la défaite du PC en 1981, Georges Marchais sera de moins en moins sollicité par la télévision.[Isabelle Veyrat-Masson, "Georges Marchais", in Jeanneney Jean-Noël (dir.), L'Écho du siècle. Dictionnaire historique de la radio et de la télévision en France, Pluriel, 2001, pp. 487-488/Jérôme Bourdon, Haute fidélité. Pouvoir et télévision, 1935-1994, Le Seuil, 1994, p. 209.]

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