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Ça fait d'excellents Français (création 1939)

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 sept. 1939

Dès l'ordre de mobilisation du 2 septembre 1939, certaines chansons tentent de faire croire que le moral des Français est au beau fixe.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
15 sept. 1939
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000307

Contexte historique

Par Eric Lipmann

Date de création : 1939.

En septembre 1939, la mobilisation se fait dans la résignation. Malgré sa déclaration, on espère que la guerre n'aura pas lieu. Les Britanniques nomment cette période (de septembre 1939 à mai 1940) la "phoney war" c'est-à-dire "fausse guerre". La traduction française se fera avec l'adjectif "funny", d'où le terme "Drôle de guerre".

Après l'attaque allemande de mai 1940 dans les Ardennes, c'est la débâcle militaire, l'exode des populations jetées sur les routes dans la plus grande confusion, l'effondrement des institutions. Le général Weygand et le maréchal Pétain considèrent qu'il vaut mieux demander l'armistice plutôt que d'encourir le déshonneur d'une capitulation.

Le bilan des combats est lourd : 120 000 morts, 200 000 blessés, 1 600 000 prisonniers emmenés en captivité en Allemagne, des millions de réfugiés ; une économie paralysée. Occupée au nord, sous l'autorité du gouvernement de Vichy au sud, la France est sous la botte nazie.

Éclairage média

Par Eric Lipmann

Un Pétainiste respectable

Maurice Chevalier (1888–1972) blessé en 1914, est fait prisonnier et passe deux ans au camp d'Alten Grabow en Allemagne où il apprend l'anglais. En 1917, partenaire de Mistinguett, il découvre le jazz. Une première expérience très positive à Londres en 1918. Avec Dans la vie faut pas s'en faire et Valentine, il atteint la célébrité, fait un voyage aux États-Unis, rencontre George Gershwin et Irving Berlin. Il épouse la danseuse Yvonne Vallée en 1927.

Entre 1929 et 1935, il tourne à Hollywood, en particulier avec Ernst Lubitsch qui le choisit pour jouer le rôle principal de Danilo dans sa version de la Veuve Joyeuse d'après l'opérette de Franz Lehar. Retour triomphal à Paris en 1935. Admirateur du maréchal Pétain, il s'installe à Cannes, en zone libre en 1940, vient souvent chanter à Paris. Il refuse toute collaboration avec l'occupant allemand, accepte cependant d'aller chanter dans son ancien camp d'Alten Grabow en échange de la libération de dix prisonniers originaires de Ménilmontant. Il y chantera la Chanson du maçon, aux paroles ambiguës.

À la Libération, les purs et durs de l'épuration le choisissent comme cible ; il doit se cacher pour leur échapper. Marlène Dietrich et Louis Aragon prennent sa défense. Pendant quelques années, il est interdit de séjour à Londres. En 1946, il entreprend la rédaction de ses mémoires : Ma route, mes chansons et tourne Le silence est d'or de René Clair avec François Périer et Dany Robin. Il a encore 22 années de carrière devant lui.

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