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Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 1945
En marge du procès de Pétain et des principaux responsables de Vichy, de nombreux Français sont passés devant les tribunaux pour collaboration. Le cas de l'actrice Arletty en démontre les limites.
Niveaux et disciplines
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Page publiée le :
- 2003
- Modifiée le :
- 19 sept. 2022
- Référence :
- 00000000314
Contexte historique
Date de création : 1939.
Sans lui trouver les moindres circonstances atténuantes, la Haute Cour de Justice condamna à mort le maréchal Pétain, le 15 août 1945, mais émit le vœu que la sentence ne soit pas exécutée, eu égard au grand âge du condamné. Pierre Laval fut exécuté.
L'épuration, en France, c'est la répression officielle des actes de collaboration avec l'ennemi. Elle commence avec Pierre Pucheu, qui, secrétaire d'État à l'Intérieur de Vichy, est jugé et fusillé à Alger dès mars 1944. Cette épuration sera pour certains une volonté de justice, pour d'autres une fureur vindicative de punir, et d'autres, enfin, la verront comme une volonté révolutionnaire. Dès juin 1944, il était créé au chef-lieu de chaque département une cour de justice. Une ordonnance crée une Haute Cour de justice chargée de juger les hommes qui avaient assumé les plus hautes charges pendant la période du gouvernement de Vichy. Une autre ordonnance crée les Chambres civiques chargées de juger "tout Français qui, même sans enfreindre une règle pénale existante, s'était rendu coupable d'une activité antinationale caractérisée". Ces juridictions frappent les condamnés d'"indignité nationale" entraînant la perte des droits civils et politiques, l'exclusion des emplois publics, l'incapacité d'être administrateur de société, d'exercer une profession libérale.
Mais le délit de collaboration est vague. La constitution de jurys composés d'hommes choisis parmi les adversaires politiques des accusés rend les décisions suspectes, d'autant que les faits de collaboration économique connurent des dénouements beaucoup plus heureux que ceux de collaboration intellectuelle. Nombre de journalistes et d'écrivains furent condamnés à mort : Georges Suarez, Robert Brasillach, Henri Béraud, Jean Luchaire, Lucien Rebatet. Après le départ du gouvernement du général de Gaulle, les gouvernements de la IVe République prirent des mesures d'amnistie. Les condamnations à l'indignité nationale furent amnistiées en 1953.
Éclairage média
Circonstances atténuantes
La très parisienne Léonie Bathiat dite Arletty est née à Courbevoie en 1898. Fille d'une lingère et d'un conducteur de tramways auvergnat, elle découvre les horreurs de la guerre dès l'âge de 16 ans puisqu'elle perd son premier amour, fauché dans une tranchée en 1914. Elle se fait une promesse : "Je ne me marierai jamais, je n'aurai pas d'enfant, ne serai ni veuve de guerre, ni mère de soldat".
Sténodactylo, mannequin, elle fait ses débuts au music-hall en 1920. Les Français la découvrent grâce au cinéma : Hôtel du Nord (1938, de Marcel Carné avec Annabella, Jean-Pierre Aumont, Louis Jouvet et François Périer sur un scénario et des dialogues de Henri Jeanson, auteur de la réplique "Atmosphère, atmosphère... Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?" qui va la rendre célèbre) ; Fric-frac (1939, de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara avec Michel Simon et Fernandel), Le Jour se lève (1939, de Marcel Carné avec Jean Gabin et Jules Berry, scénario et dialogues de Jacques Prévert) ; Circonstances atténuantes (de Jean Boyer, avec Michel Simon) ; Les Visiteurs du soir (1942, de Marcel Carné avec Alain Cuny et Jules Berry, scénario et dialogues de Jacques Prévert) ; Les Enfants du paradis (1942, de Marcel Carné avec Jean-Louis Barrault et Pierre Brasseur, scénario et dialogues de Jacques Prévert).
Pendant l'Occupation, elle a une liaison amoureuse avec un officier allemand ce qui lui vaut d'être assignée à résidence pendant deux ans par un tribunal auquel elle lance une réplique digne de Prévert : "Mon cœur est à la France, mais mon cul est à moi."