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La mobilisation lycéenne contre la loi Debré en 1973

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 mars 1973

Michel Field (Ligue communiste), le général Baudoin (Commission Armées-Jeunesse) et Olivier Mayer (UNEF Renouveau) évoquent l'opposition lycéenne à la loi Debré. Les lycéens manifestent et occupent les établissements scolaires.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
21 mars 1973
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000391

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Au printemps 1973, les lycéens se mobilisent contre la suppression des sursis militaires décidée par la loi Debré. Cette loi de réforme sur le service national, promue par le ministre de la Défense nationale, Michel Debré, avait été adoptée par l'Assemblée nationale, le 10 juin 1970. Elle prévoyait notamment l'abrogation des sursis pour études au-delà de 21 ans, proposition faite par la Commission Armées-Jeunesse, organisme consultatif composé de représentants de l'armée et d'organisations de jeunesse (dont l'UNEF). Le départ au service militaire avait désormais lieu à 20 ans, l'appel pouvant être avancé à 18 ans, et reporté à 21 ans pour les jeunes faisant des études supérieures courtes.

Cette mesure de suppression des sursis n'entrant en vigueur qu'en 1973, ce n'est qu'à ce moment que les lycéens se mobilisent. Dès la fin février, ils se mettent fréquemment en grève dans toute la France, et tout au long du mois de mars occupent leurs établissements et organisent d'importantes manifestations : le 22 mars (200 000 manifestants à Paris) et le 2 avril plus de 500 000 jeunes descendent défilent dans 236 villes (dont 200 000 à Paris). A la crainte de voir leurs études interrompues par le service militaire - qui, depuis 1970 a été réduit à 12 mois - s'ajoute un certain antimilitarisme diffusé par les mouvements d'extrême-gauche, Ligue communiste en tête. S'opposant à la réforme des premiers cycles instituant un nouveau diplôme, le DEUG, les étudiants se joignent à se mouvement.

Finalement, la loi Debré n'est pas abrogée et seuls quelques aménagements sont prévus. C'est cependant la première fois depuis mai 1968, que la jeunesse descend massivement dans la rue. Ce mouvement n'est en outre pas sans effet sur le développement d'une contestation de l'armée par certains appelés en 1974-1975 à travers les comités de soldats.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet diffusé lors du journal de 20 heures du 21 mars 1973 sur la 1ère chaîne de l'ORTF revient sur la manifestation lycéenne contre la loi Debré qui a eu lieu le même jour à Paris. Le commentaire du journaliste n'a pu être conservé, et seul subsiste le son direct des trois interviews réalisées. Celles-ci, qui alternent avec les images de mobilisation des lycéens, sont réalisées dans des contextes très différents : Michel Field, alors un des leaders du mouvement lycéen, s'exprime au milieu d'une foule de jeunes manifestants, tandis que le général Baudoin, secrétaire de la Commission Armées-Jeunesse, et Olivier Mayer ont été interrogés pour leur part hors de toute agitation.

Le reportage s'emploie à montrer les différents aspects de la mobilisation lycéenne. Il présente en premier lieu la manifestation du jour, et apparaît en cela, emblématique des reportages sur les démonstrations de rue. Les plans se portent successivement sur les deux principaux acteurs, les CRS et les lycéens : en position d'attente, les CRS demeurent immobiles, alors que les lycéens défilent. Ce sujet illustre aussi les autres formes de lutte des lycéens contre la loi Debré : l'occupation des établissements - les jeunes ne sont d'ailleurs pas insensibles à la présence de la caméra - et les graffitis qui prennent essentiellement pour cible Michel Debré.

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