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Le bilan mitigé de la politique de rigueur

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 mars 1984

Plus d'un an après la mise en place à l'initiative de Jacques Delors d'une politique économique de rigueur, l'heure est au bilan.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
23 mars 1984
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000430

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Lors de leur arrivée au pouvoir en 1981, les socialistes avaient décidé d'appliquer un grand plan de relance pour tenter de lutter contre la crise économique et d'enrayer la progression du chômage. Mais cette politique connut rapidement un échec retentissant, en se heurtant notamment à la "contrainte extérieure" (l'augmentation de la demande profita davantage aux importations qu'à la production intérieure). En 1982-1983, tous les grands indices de l'économie française sont négatifs. La France compte plus de deux millions de chômeurs en 1982. L'inflation reste largement supérieure à la barre symbolique des 10 % (11,8 % en 1982). Le déficit extérieur ne cesse de s'accroître et entraîne avec lui le déficit des paiements courants, ce qui rend inéluctable plusieurs dévaluations successives du franc (octobre 1981 et juin 1982).

Un débat important oppose alors parmi les socialistes les "volontaristes" (qui souhaitent continuer la politique de relance en protégeant l'économie française de la contrainte extérieure) et les "réalistes" (qui acceptent les contraintes internationales au prix de l'adoption d'une politique de rigueur). Après quelques hésitations, François Mitterrand tranchera finalement en faveur des "réalistes" et de la rigueur. Au printemps 1983, le ministre de l'Economie Jacques Delors annonce ainsi des mesures de freinage de la demande intérieure : hausse des prélèvements obligatoires sur les ménages, baisse des dépenses publiques, politique monétaire restrictive d'incitation à l'épargne.

Ce tournant de la rigueur marque une étape fondamentale dans l'histoire du socialisme français qui rompt avec certains de ses principes fondamentaux, en reconnaissant comme irréversibles l'économie de marché et ses lois libérales. Cette politique de rigueur remporte rapidement un certain nombre de succès indéniables. Gravement menacés en 1982, les "grands équilibres" de l'économie française connaissent une nette amélioration à partir du milieu des années 1980. Le ralentissement de l'inflation est spectaculaire (5,8 % en 1985). La réduction des dépenses publiques apparaît également comme un objectif largement atteint. Le commerce extérieur est rééquilibré à partir de 1985-1986.

En revanche, la rigueur s'avère incapable d'enrayer le développement du chômage, que certaines mesures adoptées par le gouvernement semblent même aux yeux de l'opinion accélérer (restructuration de la sidérurgie en 1984). En 1985, le taux de chômage franchit la barre des 10 % de la population active. Dans ces conditions, la rigueur contribue à couper les socialistes de leur électorat populaire et explique largement leur défaite aux élections législatives de 1986.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Statistiques à l'appui, le reportage tente de dresser un bilan général de la politique de rigueur un an après sa mise en place par Jacques Delors. Si au bout d'un an, le bilan ne peut être que partiel, les différentes tendances évoquées dans ce reportage ne feront que se confirmer par la suite : la rigueur permet de rétablir certains équilibres (prix, commerce extérieur, monnaie) mais s'avère incapable d'enrayer le chômage.

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