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L'exposition d'art graffiti au Musée des monuments Français

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 janv. 1992

Le Musée du Trocadéro accueille les travaux de graffitistes français et américains. C'est l'occcasion de faire le point sur ce mouvement culturel qui soulève les polémiques.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 janv. 1992
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000493

Contexte historique

Par Carole Robert

Le mouvement grafitti commence en Pennsylvanie et à New-York à la fin des années soixante : il concerne une culture populaire née dans la rue et regroupant musique, graphisme et danse. Dans les années soixante-dix, ce sont les tags (signatures à la calligraphie simple) qui envahissent les murs, les boîtes aux lettres, les bus et les rames de métro de New-York. Les grafittis, qui apparaissent ensuite, sont des peintures murales plus développées : les contours des lettrages s'épaississent, sont remplis de couleurs, de formes (étoiles, hachures, damiers), voire de figures. Les techniques et les styles variés utilisent tous la bombe ou l'aérosol et ont des noms particuliers : le top-to-bottom, panel piece, bubble style...

Dès le milieu des années 1970, une distinction s'opère entre le grafitti sauvage, illégal, pratiqué dans les rues et métros, et soumis à une répression sévère, et le grafitti légal, mis en place dans des terrains vagues, qui lui est destiné, voire réalisé sur toiles et exposé en galerie. Au milieu des années 1980, la culture du grafitti se développe en Europe à partir du succès planétaire du tube Hip Hop Planet Rock par Africa Bambaataa. Les graffeurs new-yorkais sont invités à exposer dans des galeries en Europe et les breakdancers du Rock Steady Crew débutent leur tournée. Les films Style Wars de Tony Silver et Henry Chalfant, et le livre Wild Style de Charlie Ahearn contribuent à la diffusion du mouvement en Europe.

A la fin des années 1980, les villes européennes commencent à organiser des événements Hip-Hop où les artistes grafittis sont invités à venir peindre des murs. Des rencontres entre la "vieille école" new-yorkaise et les générations plus jeunes sont organisées pendant le festival Kosmopolit à Bagnolet par exemple. Déjà en 1983, le musée Boymans aux Pays-Bas organise une exposition d'art grafitti qui remporte un franc succès et institutionnalise la reconnaissance officielle du grafitti comme une forme d'art. Neuf ans plus tard, en 1992, le Musée des monuments français organise une exposition consacrée à l'art grafitti.

Éclairage média

Par Carole Robert

Une partie du reportage est filmée caméra à l'épaule, ce qui permet des plans originaux et dynamiques, plus adaptés à ce type d'oeuvres graphiques. Comme on peut le constater, le côté éphémère des grafittis, effacés dans la rue, amène les graffeurs à photographier ou à filmer leurs oeuvres et leurs démarches : les expositions d'art grafitti présentent donc souvent des photographies et des vidéos. Le commentaire est prononcé sur un ton léger, mais les phrases sont bien tournées et emplies d'humour.

Le reportage est très bien construit, notamment par l'établissement de liens entre les séquences visuelles et le commentaire. Des jeux sur les mots sont par exemple mis en parallèle avec les illustrations filmées : au moment où apparaissent des trains taggés sur l'écran, le commentaire annonce que les graffiteurs "mènent un beau train de vie". Le dialogue entre le graphitiste et le commentaire en voix off est intéressant puisqu'il donne un statut particulier à l'interview, à la fois sur le terrain et intégré à un commentaire pré-écrit. Soucieux d'une proximité avec les téléspectateurs, le commentaire ne prend pas vraiment parti par rapport au choix du musée, mais exprime une certaine réserve, peut-être moins virulente que l'hostilité d'une bonne partie de l'opinion publique, à l'encontre des tags estimés "tapageurs".

Le journaliste s'amuse également à provoquer les provocateurs avec sa question sur les propos virulents anti-tags : l'artiste interviewé y répond d'ailleurs avec finesse. Le commentaire finit sur une question, ce qui confirme bien que le journaliste ne choisit pas son camp, comme s'il n'avait lui-même pas de réponse

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