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Interview de Jack Lang sur la décentralisation et le 1 %

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 19 juil. 1982

Au festival d'Avignon, à l'issue du spectacle du Théâtre du Soleil, Jack Lang est interviewé sur le festival d'Avignon et sur son projet du 1 % du budget de l'État pour la culture.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
19 juil. 1982
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
09 janv. 2024
Référence :
00000000570

Contexte historique

Par Carole Robert

Entre 1959 et 2004, quatorze ministres se succèdent rue de Valois au ministère de la Culture ( puis Culture et Communication en 1981) , fondé en 1959. Seuls André Malraux (1959-1968) et Jack Lang (1981-1986, 1988-1993) y restent plus de quatre ans. L'importance politique accordée à ce ministère reste fondamentale au cours de la Ve République. Seul Valéry Giscard d'Estaing relègue la Culture au rang de Secrétariat d'Etat. En 1978, le budget de la Culture atteint à peine 0,42% de celui de l'Etat.

Un des objectifs de Jack Lang est d'obtenir 1% du budget de l'Etat à son ministère : il double son budget dès 1982 pour atteindre 0,75% de celui de l'Etat. La décentralisation est un grand chantier mis en place en 1981 et pris en charge par Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur, auteur des lois, et par Jack Lang, ministre de la Culture. La Direction du développement culturel, fondée en 1981, doit permettre aux collectivités locales de s'associer à l'action culturelle. L'idée est de rapprocher la population française de la culture. Les lois de décentralisation du début des années 1980 ne concernent qu'un faible nombre de secteur: dans le domaine de l'architecture et du patrimoine, la responsabilité des permis de construire est transférée aux maires ; les prérogatives de l'Etat sur la protection du patrimoine ne sont pas touchées. La loi du 22 Juillet 1983 concerne les bibliothèques et les archives.

Les lois Defferre tentent de donner la possibilité à tous les échelons de la société - capitale, régions, cantons, départements, villes, quartiers - de participer à la diffusion de la culture. En créant la Délégation aux arts plastiques (DAP) en plus de la puissante Direction des musées de France (DMF), le ministère de la Culture permet aux collectivités locales de participer à la création des Fonds régionaux d'art contemporain (FRAC), créés en 1982 pour l'achat d'oeuvres, et de créer leurs centres d'art dans des grandes villes. La plupart des nouveaux musées sont consacrés à l'art contemporain grâce aux subventions du ministère relayées par les collectivités. La création d'écomusées se développe également. Au niveau de la diffusion des spectacles, Jack Lang favorise le réseau des zénith en province et augmente les subventions des festivals : vingt ans plus tard, en 2004, plus de 800 festivals sont subventionnés par le ministère.

Éclairage média

Par Carole Robert

Fondateur du Festival international de théâtre de Nancy, ancien directeur du Théâtre national de Chaillot, professeur agrégé de droit public, doyen de l'Université de Nancy et délégué national à la culture du parti socialiste en 1979, Jack Lang a déjà une expérience culturelle de terrain lorsqu'il est choisi par le Président Mitterrand et le Premier ministre Mauroy pour le ministère de la Culture et de la Communication en 1981.

C'est un brillant orateur, passionné de théâtre comme le montre son propos sur la pièce d'Ariane Mnouchkine qu'il vient de voir. Très à l'aise devant la caméra, décontracté, Jack Lang a conscience de s'adresser aux Français en expliquant de façon pédagogique le sens du 1% évoqué dans la question de la journaliste de façon peu explicite selon lui. Il est plein d'entrain sur son rôle mais reste très "politiquement correct" par rapport aux choix du Président et du Premier ministre sur le budget de la Culture, remettant la lutte contre l'inflation et le chômage au premier plan.

De telles interviews d'hommes politiques prises sur le vif n'étaient guère envisageables quelques années auparavant. On sent l'évolution des liens entre la télévision et les hommes politiques, qui sont formés à l'expression médiatique et qui utilisent la télévision comme outil de communication à même de les rendre de plus en plus proches du peuple français. Jack Lang est ici interviewé à la sortie d'un spectacle comme un citoyen ordinaire, sans artifice ou scénographie particulières.

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