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Les Paravents de Jean Genet mis en scène par Jean-Louis Barrault

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 13 avr. 1966

A l'occasion de la mise en scène en 1966 des Paravents, Jean-Louis Barrault décrit le théâtre de Jean Genet.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
13 avr. 1966
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000586

Contexte historique

Par Vincent Casanova

Jean-Louis Barrault accède à la direction du théâtre de l'Odéon rebaptisé Théâtre de France en 1959 ; il y est nommé par André Malraux, ministre des Affaires culturelles. Barrault est déjà un comédien et metteur en scène reconnu. Des Enfants du Paradis de Marcel Carné en passant par ses spectacles à la Comédie française (Phèdre de Racine et surtout Le Soulier de satin de Paul Claudel) dans les années 40 puis au théâtre Marigny dans les années 50, il s'est imposé comme l'une des figures majeures du théâtre après-guerre avec Jean Vilar.

Animateur dynamique d'un théâtre vivant, Barrault est aussi chef de troupe, s'entourant d'acteurs comme Madeleine Renaud qui obtient un triomphe personnel avec Oh les beaux jours !  de Samuel Beckett monté par Roger Blin à l'Odéon. C'est au même qu'il confie le soin de mettre en scène Les Paravents de Jean Genet, assumant ainsi la présence du théâtre au coeur de l'actualité la plus brûlante ; la représentation de cette oeuvre, qui fait allusion à la guerre d'Algérie et condamne le colonialisme et la racisme, entraîne de violentes manifestations.

Né en 1910, Jean Genet devient écrivain et homme de théâtre après 1945. C'est grâce à la complicité et au soutien de Jean Cocteau puis de Jean-Paul Sartre qu'il sort de sa vie de voleur (de livres) et d'errance qui l'a mené dans toute l'Europe et à plusieurs reprises en prison. Les Bonnes, Les Nègres ou bien encore Le Balcon témoignent d'un théâtre de la transgression, à la portée de plus en plus politique, Genet renonçant à la littérature à la fin des années 60 pour s'engager dans le combat des Black Panthers et des Palestiniens. Pour Genet, "le monde des vivants n'est jamais trop loin de moi. Je l'éloigne le plus que je peux par tous les moyens dont je dispose". Son éloge de la trahison, de l'infamie, accompagné d'une théorie paradoxale de la sainteté et de la beauté, le conduit à une véritable mystique poétique. Ses pièces sont devenues des classiques du théâtre de l'après-45.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Assis derrière son bureau au Théâtre de France-Odéon au moment de la création des Paravents de Jean Genet, cet entretien avec Jean-Louis Barrault respecte la parole de l'artiste. Le journaliste, totalement effacé (on ne le voit pas et ses questions ont été coupées au montage), semble absent et seul Barrault, tel un professeur, expose et résume au téléspectateur le sens de la pièce. Filmé en plan fixe, cet entretien pourrait être en fait un entretien radiophonique dans la mesure où l'image importe peu, si ce n'est que la télévision permet de mettre un visage.

C'est que la télévision est encore à l'époque conçu comme un instrument à la fois d'information et d'éducation. Les grandes représentations théâtrales de la saison y sont diffusées, les grands intellectuels entendus. En phase avec la politique culturelle de Malraux bien que gérée par le ministère de l'Information d'Alain Peyrefitte, la télévision est totalement intégrée à la politique d'édification de la grandeur de la nation conçue par le Général de Gaulle.

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