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Le système immunitaire

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 26 sept. 1977

Au cours des années 1970, la découverte du système HLA (Human Leucocyte Antigen) permet de comprendre le rejet des greffons et les mécanismes de défense du corps mais aussi certaines maladies, jusque là inexplicables, comme la sclérose en plaques.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
26 sept. 1977
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000651

Contexte historique

Par Christelle Rabier

Depuis le XVIIIe siècle, des médecins et des biologistes essaient de mettre en place des traitements protégeant contre les infections bactériennes, qui " immunisent " - du latin " immunis ", libre de charges - l'organisme. Ces tentatives furent longtemps empiriques : l'observation du Britannique Jenner, selon laquelle les individus atteints par la variole bovine étaient immunisés contre la variole humaine, ont conduit celui-ci à promouvoir des campagnes de vaccination ; de même, Louis Pasteur développe d'autres vaccins, à partir de souches de microbes rendues moins virulentes. D'autres réactions extrêmement rapides de l'organisme sont identifiées dès le début du XXe siècle, les " allergies ".

Il restait à expliquer les mécanismes biologiques à l'oeuvre : la compréhension du système immunitaire des êtres vivants fut lentement acquise au cours du siècle, ouvrant un champ entier de recherches et d'applications. Dès les années 1930, des travaux sur le cancer sur des lignées de souris " pures ", qui disposent du même patrimoine génétique au terme de croisements nombreux entre frères et soeurs, conduits par George Snell, avaient mis en évidence l'importance de l'identité génétique pour comprendre l'élimination des tissus cancéreux introduits dans un organisme. L'équipe de Snell comprend très vite que ce système immunitaire protège un organisme contre tous les tissus étrangers introduits dans l'organisme, que ceux-ci soient sains ou pathogènes. Elle identifie une cellule spécifique, le lymphocyte " tueur ", dont la fonction est d'éliminer les intrus. Après de longues études, elle est capable d'identifier quels gènes ont pour fonction la protection de l'organisme, dits " histocompatibles ", en particulier le gène dominant chez la souris, le gène " H-2 ".

Snell pose ainsi les bases de la génétique immunitaire et laisse entrevoir une application : la transplantation d'organes. En effet, le rejet rapide et violent des greffons y trouve une explication. Les travaux de Jean Dausset viennent compléter ce travail pour les êtres humains au début des années 1950. En effet, Dausset travaille sur les réponses des cellules aux transfusions sanguines : il montre que, chez les receveurs, les lymphocytes ou globules blancs, éliminent les globules blancs des donneurs et y lit l'existence d'une variabilité génétique entre les êtres humains. Il est alors capable d'identifier, sur les chromosomes, l'ensemble des gènes responsables de cette protection de l'organisme, qu'il appelle " complexe majeur d'histocompatibilité " (CMH). Cette zone s'avère très proche du H-2 des souris. D'autres savants, Peter Doherty et Rolf Zinkernagel découvrent en 1974 les mécanismes qui permettent aux lymphocytes T d'anéantir les cellules étrangères. Ils identifient des " antigènes de transplantation " ; ils mettent ainsi en évidence la fonction du complexe majeur d'histocompatibilité : participer à la présentation ou présenter directement des fragments d'antigènes sous forme de peptides aux lymphocytes T, qui s'activent alors ou non. On peut identifier des " groupes d'histocompatibilité " qui permettent de caractériser donneur et receveur et de minimiser les risques de rejet du greffon. On a pu également caractériser une " génétique des populations ", à partir de ce marquage HLA.

Depuis le début du XXe siècle, on juge que le système immunitaire protège l'organisme contre les agressions extérieures. Or la compréhension précise des mécanismes immunitaires ont montré que la détection du " moi " et de l' " autre " n'étaient pas toujours fiables : le système immunitaire d'un organisme peut se retourner contre lui. C'est ainsi qu'il a été possible de comprendre de nombreuses maladies, jusque là inexplicables, comme des dysfonctionnements du système immunitaire : c'est le cas de la sclérose en plaques. L'ensemble de ces travaux est récompensé par le prix Nobel de médecine en 1980 (Dausset, Snell, Benaceraff) et 1996 (Doherty et Zinkernagel).

Éclairage média

Par Christelle Rabier

Le magazine " Portrait de l'univers " est le magazine de vulgarisation de la 2e chaîne, devenue Antenne 2. Il est produit par deux figures historiques de la vulgarisation télévisuelle : Jean Lallier et Monique Tosello. Par rapport aux émissions de la fin des années 1960, le cadre a partiellement changé. Les réalisateurs recourent au plateau, sur lequel interviennent les scientifiques. Ils reprennent une forme qui fut longtemps le propre des jeux, comme "Des chiffres et des lettres" qui débute en 1972. Ce nouveau cadre permet de donner une présentation ludique à un propos qui reste magistral dans sa forme. L'émission met en scène une maquette géante de cellules, pour donner à voir la taille minuscule des agents du système immunitaire. Le documentaire s'appuie également sur des films de microscopie, spectaculaires. Il lie dans sa présentation les résultats scientifiques à leurs applications et, grâce à une présentation claire, les rend extrêmement accessibles.

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