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Le premier voyage du pape Jean-Paul II en Pologne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 juin 1979

Le 2 juin 1979, Jean-Paul II débute son premier voyage en Pologne en se rendant à Varsovie. Des fidèles sont interrogés sur sa venue. Après s'être recueilli devant le tombeau du soldat inconnu, le pape célèbre une messe.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
02 juin 1979
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000720

Contexte historique

Par Carole Robert

Le 16 octobre 1978, les cardinaux réunis en conclave à la suite de la mort du pape Jean-Paul Ier élisent Karol Wojtyla, cardinal-archevêque de Cracovie, qui prend le nom de Jean-Paul II. L'élection d'un pape polonais pour la première fois dans l'histoire est perçue par l'Union soviétique comme une menace : le nouveau souverain pontife apparaît très lié aux intellectuels catholiques polonais qui contestent le régime communiste et surtout au cardinal Wyszinski, primat de Pologne, maintenu en résidence surveillée.

Jean-Paul II se rend du reste dès 1979 dans son pays natal, où 90% de la population est de confession catholique: du 2 au 10 juin 1979, à l'occasion du neuf centième anniversaire du martyr de saint Stanislas, le patron de la Pologne, il y effectue un voyage de dix jours. Il reçoit un accueil enthousiaste de la part des millions de Polonais qui assistent aux célébrations durant son séjour. Dès son arrivée, le 2 juin 1979, Jean-Paul II célèbre une messe en plein air à Varsovie durant laquelle il affirme qu'"il ne peut y avoir d'Europe juste sans l'indépendance de la Pologne". Le 4 juin, il se rend à Czestochowa, berceau de la nation polonaise, et le même jour, rencontre Edward Gierek, premier secrétaire du parti communiste polonais. Le lendemain, il préside une conférence de l'épiscopat polonais: il invite les autorités à instaurer "un dialogue authentique qui respecte les convictions des croyants". Après une visite à Cracovie le 6 juin, ainsi qu'un passage dans sa ville natale de Wadowice, puis la célébration d'une messe à Auschwitz, à la mémoire des victimes du nazisme, le 7 juin, son séjour en Pologne s'achève le 10 juin par la célébration à Cracovie d'une messe en l'honneur de saint Stanislas.

A partir de ce voyage éminemment symbolique, le premier d'un pape dans un pays communiste, lors duquel il a invité les Polonais à "ne pas avoir peur", Jean-Paul II joue un rôle essentiel dans la structuration de l'opposition au communisme en Pologne. En août 1980, il suit de très près les grèves de Gdansk, qui marquent la naissance du syndicat libre Solidarnosc (Solidarité), et au cours desquelles les ouvriers accrochent même son portrait sur les grilles du chantier Lénine. Le 15 janvier 1981, Jean-Paul II reçoit au Vatican Lech Walesa, le dirigeant de Solidarnosc, mouvement auquel il apporte également son soutien lors de son interdiction par le général Jaruzelski en décembre 1981. Toutefois, lorsque Jean-Paul II revient en Pologne pour un deuxième voyage en juin 1983, la plupart des opposants sont encore en prison. Il maintient son soutien à Solidarnosc et le réaffirme particulièrement lors d'un troisième voyage en Pologne - il en fait huit en tout durant son pontificat -, en juin 1987. Parallèlement, il ne cesse d'encourager les Eglises catholiques dans l'ensemble des pays communistes et appuie l'effort des dissidents.

Ainsi, quand le mur de Berlin s'écroule en 1989, Jean-Paul II apparaît comme l'un des artisans de l'effondrement du système communiste: par son exemple et son message, il a su offrir un modèle aux mouvements de résistance contre les régimes communistes de l'Europe de l'Est. Mikhaïl Gorbatchev va jusqu'à affirmer que "rien de ce qui s'est passé en Europe de l'Est n'aurait été possible sans la présence du pape".

Éclairage média

Par Carole Robert

Diffusé dans le journal télévisé de TF1 présenté par Jean-Claude Bourret, ce sujet rend compte de la journée du pape Jean-Paul II à Varsovie à travers deux séquences distinctes, commentées par deux journalistes différents : l'une s'intéresse surtout à la foule des Polonais venus assister à la messe, l'autre est davantage centrée sur la cérémonie religieuse célébrée par le souverain pontife sur la place de la Victoire. Les deux séquences, et plus encore la deuxième, attestent de la ferveur des Polonais à l'égard de Jean-Paul II : le pape est ainsi filmé prenant un bain de foule dans les rues de Varsovie, puis saluant l'assistance depuis un petit car découvert. Si la majeure partie de ce sujet est commentée en off, plusieurs interviews ont également été insérées. Tournées au milieu de la foule qui attend le pape, elles visent à recueillir les impressions de Polonais. Ceux-ci insistent tous sur l'importance de la venue du pape, qualifiée d'"événement historique", et sur leur foi. Aucun n'évoque le régime communiste en place. L'un deux, directement questionné sur le lien entre socialisme et religion, se refuse même à en parler, certainement de peur d'éventuelles répressions par les autorités. A la suite de ce micro-trottoir au sein de la foule des fidèles, la deuxième séquence, plus classique et sobre, présente des images de Jean-Paul II lors de la cérémonie. On n'entend pas le pape s'exprimer, hormis un bref instant à la fin du sujet. Ses principaux propos sont en fait cités et également expliqués par le journaliste.

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