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L'état de siège en Pologne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 13 déc. 1981

Le reportage décrit en quoi consiste l'état de siège en Pologne.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
13 déc. 1981
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000722

Contexte historique

Par Carole Robert

Après une brève période libérale, la Pologne s'aligne sur l'Union Soviétique à la fin des années 1960. Elle participe notamment à l'intervention militaire en Tchécoslovaquie en 1968, en application du Pacte de Varsovie. Mais la Pologne est le siège régulier, depuis les années 1950, d'émeutes sociales qui se poursuivent dans les années 1970 et 1980. En politique intérieure, la Pologne est ainsi secouée par une crise sociale en décembre 1970 ; des révoltes de la faim éclatent à Gdansk, Gdynia et Stettin. Des foules d'ouvriers attaquent les sièges du Parti communiste. Réprimées, ces manifestations amènent Gomulka à démissionner. Il est remplacé par Edouard Gierek.

Mais en 1976, d'impressionnantes hausses des prix entraînent une nouvelle vague de grèves et d'émeutes, débouchant sur la chute de Gierek remplacé par Stanislas Kania. En 1978, les ouvriers fondent des commissions ouvrières clandestines sur la côte baltique. Un des ouvriers qui participe à leur fondation est Lech Walesa, qui devient président du comité de grève inter-entreprise. Il dirige la délégation ouvrière lors de négociations avec le pouvoir, qui aboutissent à la légalisation de leur commission ouvrière (accords de Gdansk du 31 août 1980). Les comités de grève se transforment en un syndicat indépendant autogéré, "Solidarnosc", présidé par Lech Walesa. Et pour la première fois dans un pays comuniste, des syndicats libres sont autorisés. "Solidarnosc" regroupe 10 millions de membres et organise son premier congrès à Gdansk en septembre 1981. Cette liberté est de courte durée : en octobre 1981, l'aile dure du POUP (parti ouvrier unifié polonais), soutenue par Moscou, appelle l'armée.

Le 13 décembre 1981, le général Jaruzelski, officier, ancien ministre de la Défense nommé premier ministre en février 1981, déclare l'état de siège et prend la tête d'un conseil militaire. Il prend le pouvoir. Lech Walesa est arrêté et emprisonné de 1982 à 1983. Malgré l'afflux de capitaux occidentaux obtenus par Jaruzelski, la Pologne ne sort pas de la terrible crise économique et de nouvelles grèves éclatent en 1988. Jaruzelski est alors obligé de composer avec "Solidarnosc". Lech Walesa devient le négociateur entre les ouvriers et le pouvoir en organisant une table ronde ouverte en février 1989. Le syndicat retrouve sa légalité et Jaruzelski est élu président en juillet, avec le soutien discret de "Solidarnosc".

Éclairage média

Par Carole Robert

Notons d'abord que le présentateur s'adresse aux téléspectateurs avec complicité : "figurez-vous...", "écoutez", ... conformément à l'image de "jeunesse" et de proximité développée par la première chaîne... La présentation est engagée puisqu'elle évoque "les vicissitudes de la vie en Pologne". Le reportage montre des images de Varsovie qui n'ont rien de conflictuel. Le journaliste se sert d'images d'archives pour illustrer son propos, au cours duquel il énonce une liste précise des conséquences de l'état de siège. Il n'a évidemment pas le droit de filmer sur place l'état de siège. Il se contente d'en faire un récit. Le ton est saccadé, militaire et sec. C'est une définition de l'état de siège fondées sur une suite de phrases courtes. Il n'y a aucune analyse ou explication de la situation, juste une énumération des interdits et des obligations des Polonais. C'est la situation qui intéresse le journaliste, non l'explication.

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