La visite du Maréchal Tito à Budapest

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 déc. 1947 | Date d'évènement : 08 déc. 1947

Le 8 décembre 1947, Tito est l'hôte du gouvernement hongrois pour la signature du Traité d'assistance mutuelle, de collaboration et d'amitié entre la Hongrie et la Yougoslavie.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
08 déc. 1947
Date de diffusion du média :
25 déc. 1947
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000724

Contexte historique

Par Carole Robert

Si le problème allemand est loin d'être réglé en 1947, des traités sont signés entre les alliés et les cinq pays satellites de l'Allemagne - Hongrie, Italie, Bulgarie, Roumanie, Finlande. En Europe Orientale, de nouveaux régimes communistes sont installés. Le 12 mars 1947, la proclamation de la doctrine Trumann marque le coup d'envoi de la guerre froide : le monde est présenté comme divisé en deux blocs, d'un côté, "les peuples libres" et de l'autre les "peuples opprimés".

L'URSS réagit par la création du KOMINFORM en octobre 1947, organisme de liaisons des nations soumises à l'influence soviétique. Jdanov reprend l'idée de division en deux blocs : d'un côté le monde capitaliste impérialiste dirigé par les Etats-Unis, et de l'autre le monde anti-capitaliste dirigé par l'URSS. L'URSS dirige alors ses pions vers les pays d'Europe de l'Est qui ne sont pas encore sous tutelle : en Hongrie, la majorité anticommuniste est démantelée. En février 1948, c'est le tour de la Tchécoslovaquie. A partir de là, les démocraties populaires forment un bloc et sont rapidement soumises économiquement à l'URSS par le COMECOM (1949). La Yougoslavie est un cas particulier : les communistes sont effet arrivés au pouvoir grâce à leur action de résistants, sous la conduite de leur chef, Joseph Tito. Ce n'est pas l'armée rouge qui a libéré la Yougoslavie.

Cette indépendance permet à Tito de ne pas se sentir obligé d'obéir aux ordres de Moscou. Sa volonté d'autonomie - union douanière d'une fédération balkanique - déplaît à Staline. Dès mars 1948, après le coup de Prague, les fissures apparaissent : la cassure devient publique le 28 Juin. Tito est accusé d'être anti marxiste-léniniste et d'être hostile à l'URSS. Bénéficiant du soutien de son peuple, Tito écarte du pouvoir les communistes staliniens. Staline récuse alors le pacte d'amitié soviéto-yougoslave. Quant à Tito, il n'hésite pas à signer des accords commerciaux avec le Royaume-Uni (décembre 1948) et l'Italie (août 1949) et il accepte même une aide américaine. Il existe donc des fissures dans le bloc de l'Est, et la Yougoslavie conserve son indépendance par rapport à l'URSS.

Éclairage média

Par Carole Robert

Sur fond de musique de style pompier, accompagnées d'un commentaire en off très écrit et enregistré en studio, se succèdent des images officielles typiques des Actualités Françaises de l'après-guerre. Le reportage commence par trois plans larges fixes sur l'arrivée de Tito. La caméra filme de plus en plus près, donnant l'impression de se rapprocher de l'événement. Les plans fixes sont composés dans un style qui reste très photographique : composition organisée autour d'une diagonale créant un effet de profondeur, amorce sur les spectateurs, soldats en contre-plongée de profil... Puis la caméra filme dans la salle de signature, en plan plus rapproché : gros plan en plongée sur les mains et le traité, vue de profil sur la poignée de main, dernière image en gros plan sur l'apposition du sceau officiel, qui donne sa légitimité au traité. Le reportage utilise des images symboliques, donnant tout leur sens aux rites des signatures de traités.

Le commentaire, très radiophonique, est déclamé sur le ton propre aux actualités de l'après-guerre. Le style n'est toutefois pas excessivement lyrique comme c'est souvent le cas à cette époque. L'expression "renforcement du bloc oriental" se détache du reste du commentaire car ce n'est pas une véritable phrase (absence de verbe) et qu'elle est énoncée avec un rytme plus lent et un ton plus grave. C'est la conclusion du reportage et l'on peut y sentir planer la légère inquiétude de la France face à cette nouvelle union d'Europe orientale.

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