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Référendum sur la loi de Concorde civile en Algérie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 sept. 1999 | Date d'évènement : 16 sept. 1999

Dans une Algérie traumatisée par plus de sept ans de guerre civile entre militaires au pouvoir et islamistes, le projet de loi de Concorde civile proposé par le nouveau président Bouteflika réveille les espoirs de paix au sein de la population.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
16 sept. 1999
Date de diffusion du média :
17 sept. 1999
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000777

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le référendum du 16 septembre 1999 est une étape majeure sur le chemin de la paix en Algérie. La décennie 90 a été marquée par une guerre civile d'une extrême violence (attentats, massacres) entre les militaires au pouvoir et les forces islamistes armées. Mais, après l'ouverture de négociations avec les responsables islamistes et la démission du président Zeroual (partisan de la fermeté), l'élection d'Abdelaziz Bouteflika, un des artisans de l'indépendance algérienne, le 16 avril 1999 , réveille l'espoir de la population. De surcroît , le 5 juin, l'Armée Islamique du Salut, bras armé du FIS décide de déposer les armes après des négociations tenues secrètes avec le gouvernement algérien.

Dans un effort de réconciliation nationale, Bouteflika, , prône l'amnistie des islamistes condamnés pour des crimes et délits mineurs au sein d'un projet de loi présenté au Parlement et soumis à un référendum qui recueille l'adhésion massive des Algériens avec près de 98% de oui. Cependant, cette victoire ne signe pas l'arrêt définitif de la terreur: même si les actes de violence sont en forte baisse à partir de 2001, des attentats sanglants sont encore perpétrés par les groupes les plus radicaux des deux camps.

En septembre 2004, le président algérien va plus loin en proposant une amnistie beaucoup plus large dans une "charte de la paix et de la réconciliation nationale". Ses adversaires objectent que la concorde civile ne peut être obtenue au détriment de la vérité. Cependant, la charte est adoptée avec plus de 80% de participation. Mais ces résultats très larges posent la questions pour beaucoup d'observateurs de la possible manipulation des résultats par un régime qui demeure autoritaire.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Ce reportage de France 2 revêt une forme assez classique : au lendemain d'une échéance électorale d'importance, il s'agit ici pour les journalistes envoyés spéciaux de recueillir quelques réactions au sein de la population, puis de mettre en perspective les attentes des électeurs et les difficultés de mise en oeuvre du projet électoral initial.

Dans le cas du référendum sur la Concorde Civile en Algérie, le reportage tente tout d'abord de montrer les signes concrets de pacification. Il s'ouvre sur une scène qui montre la prière des fidèles en pleine rue à cause d'une trop forte affluence dans la mosquée. Ces images tendent à estomper l'amalgame parfois opéré dans les médias entre simples fidèles portant la barbe et islamistes activistes. Les personnes interrogées sont majoritairement des jeunes qui, malgré le succès du référendum, semblent conscients des difficultés que doit encore surmonter l'Algérie. Si l'un d'eux s'inquiète de la poursuite éventuelle des attentats en dépit de la volonté politique affichée par le peuple algérien, les préoccupations des habitants sont avant tout d'ordre économique et social. C'est ce que l'envoyé spécial de France 2 rappelle également en plateau dans son analyse des résultats : les régions les plus touchées par les attentats aspirent légitimement à la paix mais celle-ci ne peut être obtenue sans de profondes réformes de l'Etat.

Enfin, malgré les signes d'apaisement, les plaies de la guerre civile sont encore ouvertes. Les plans serrés de ces femmes algériennes venues se recueillir au cimetière sur les tombes de leurs enfants, victimes de cette guerre, concluent ainsi de façon émouvante le reportage.

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