La création de la CGT-Force ouvrière

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 janv. 1948 | Date d'évènement : 19 déc. 1947

Les dirigeants de la CGT-Force ouvrière tiennent leur première réunion en décembre 1947. Robert Bothereau s'adresse à la presse.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
19 déc. 1947
Date de diffusion du média :
01 janv. 1948
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000857

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

En 1936, la CGT (Confédération Générale du Travail), alors socialiste, et la CGT-U (Confédération Générale du Travail unitaire), communiste, s'étaient réunies, mettant fin à la scission de 1922. A la Libération, forts notamment de la position politique essentielle qu'occupe le PCF, les communistes prennent progressivement le contrôle de la CGT, autour de Benoît Frachon. Les "ex-confédérés", derrière Léon Jouhaux, revenu de déportation en mai 1945, refusent cette mainmise. Ils se regroupent autour du journal Force ouvrière, qu'ils créent en décembre 1945 et qui succède à Résistance ouvrière, fondée en 1943 dans la clandestinité. Les divisions ne cessent ensuite de s'accroître au sein de la CGT.

Le déclenchement de la guerre froide en 1947 entraîne la rupture définitive. Tandis que les communistes dénoncent le plan Marshall, les militants de la tendance Force ouvrière, proches de la SFIO, le soutiennent. Ils s'opposent de même aux violentes grèves menées à l'automne 1947 à l'initiative de la majorité de la CGT. Le 19 décembre 1947, lors d'une conférence nationale FO à Paris, la scission avec la CGT est entérinée par 80% des voix, malgré les réserves de Léon Jouhaux. Le congrès constitutif de la CGT-FO se tient à Paris du 12 au 14 avril 1948. Léon Jouhaux y est élu président et Robert Bothereau secrétaire général. La CGT-FO n'attire alors qu'environ 350 000 adhérents sur près de 4 millions cégétistes, dont la majorité appartient à la fonction publique. Manquant de moyens financiers, elle reçoit rapidement un soutien de la part des syndicats américains.

La CGT-FO revendique à ses débuts la filiation de la CGT de Jouhaux et d'un syndicalisme réformiste, tourné vers la négociation. Radicalement anticommuniste, elle refuse toute unité d'action avec la CGT au cours des années 1950. Proche des socialistes, même si elle comporte également un courant trotskyste, FO ne cesse de défendre le principe de l'indépendance syndicale, d'abord sous la conduite de Robert Bothereau jusqu'en 1963, puis d'André Bergeron jusqu'en 1989, de Marc Blondel de 1989 à 2004 et enfin de Jean-Claude Mailly.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce court sujet des Actualités françaises fait partie de la rubrique hebdomadaire "La semaine" qui passe rapidement en revue les principaux événements de la semaine passée. Sur fond de musique triomphale, il s'attache à montrer que la première réunion, le 19 décembre 1947, du nouveau syndicat CGT-Force ouvrière s'est tenue dans des conditions assez précaires. Des images présentent ainsi successivement la façade d'un petit immeuble sur la rue Mademoiselle puis un local exigu dans la cour.

Il met en outre en valeur deux principales figures parmi les dirigeants de la CGT-FO : celle tutélaire de Léon Jouhaux, l'ancien secrétaire général de la CGT, et celle de Robert Bothereau, qui quelques semaines plus tard, en avril 1948, devient le premier secrétaire général de la CGT-FO. Enfin, ce sujet révèle la tenue d'une conférence de presse : on voit Robert Bothereau s'exprimer devant les journalistes qui prennent des notes. Cependant, comme dans la plupart de ceux des Actualités françaises, il ne propose aucun extrait de son intervention. Le commentateur se contente de résumer ses propos d'une phrase.

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