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Les Balillas font une démonstration de gymnastique à Rome, devant Mussolini [muet]

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 juin 1932

Dans un stade de Rome, plusieurs milliers de filles et de garçons appartenant aux Balillas effectuent une démonstration de danse et d'exercices de gymnastique. Les tribunes sont bondées. Parmi les spectateurs se trouve en tribune officielle le Duce.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Gaumont
Date de diffusion du média :
17 juin 1932
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000885

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Le régime fasciste italien, qui débute en 1922 avec l'accession au pouvoir de Mussolini, constitue la première grande expérience de régime totalitaire en Europe, s'efforçant de diriger et de contrôler dans tous les domaines l'activité et la pensée des Italiens. La volonté d'exercer un encadrement total sur la société trouve notamment sa principale manifestation dans la mise en place d'organisations de jeunesse. En 1928, la plupart des organisations de jeunesses existantes, en particulier celles que patronne l'Eglise catholique, sont dissoutes. Les seules organisations autorisées sont celles rassemblées au sein de l'ONB (Opera nazionale Balilla), institution mise sur pied deux ans auparavant et dépendant directement du parti fasciste. Le nom de Balilla a été donné en souvenir d'un jeune révolutionnaire gênois de dix-sept ans qui a donné le signal de la révolte contre l'occupation autrichienne en 1746. Le monopole est ainsi total.

L'encadrement se fait dès le plus jeune âge et concerne à la fois les filles et les garçons. De 4 à 8 ans, les jeunes enfants sont inscrits aux Fils de la Louve. A 8 ans, les garçons entrent dans les Balillas proprement dit : ils reçoivent un uniforme, apprennent à manier des armes factices, participent à des défilés et parades. Au même âge, les filles reçoivent une formation physique et civique dans les Petites Italiennes. A partir de 14 ans, les garçons rejoignent les avanguardisti et les filles les Jeunes Italiennes. Ceci jusqu'à l'âge de 18 ans, où tous sont intégrés dans les Jeunesses fascistes. Chaque année, le passage solennel des avanguardistis et des Jeunes Italiennes dans le parti donne lieu à une grande cérémonie symbolique, la Leva Fascista. Les effectifs de ces organisations de jeunesse sont particulièrement importants : il y a en 1933 386 000 balillas, 244 000 avanguardistis, 720 000 Petites Italiennes et 92 000 Jeunes Italiennes. En 1936, près de 5 millions de jeunes appartiennent à ces organisations, dont l'adhésion est de fait devenue quasi obligatoire.

Ces organisations cherchent à répondre à plusieurs objectifs : il s'agit moins en fait de surveiller la jeunesse que d'assurer la formation des générations futures dans l'idéologie fasciste afin de préparer l'avenir du régime et de fournir au parti fasciste ses futurs membres. Progressivement, ces différentes organisations sont d'ailleurs soustraites à l'autorité du ministère de l'Instruction publique pour être placées sous le contrôle direct du secrétaire général du parti, Starace, qui leur donne comme mot d'ordre le commandement : "croire, obéir, combattre". L'objectif est de donner aux jeunes générations le goût de la vie commune, de leur enseigner l'obéissance et les vertus guerrières et de les préparer à la vie militaire. Les organisations de jeunesses italiennes n'atteindront toutefois jamais le caractère fanatique et inhumain des mouvements nazis.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le commentaire sur le carton de présentation ("gymnastique collective") est intéressant car il cache quelque peu, derrière une formule générale, le caractère paramilitaire des exercices effectués par les jeunes ballilas. Les garçons défilent ainsi en peloton et au pas militaire, apprennent à manier un bâton à la manière d'une épée. Seules les filles effectuent des exercices plus proches de la danse ou de la gymnastique. Comme les garçons, elles portent toutefois toutes le même uniforme. Si le stade semble plein et bondé, on remarque toutefois parmi les spectateurs de nombreux jeunes en uniformes venus pour garnir les gradins. On remarquera que malgré des efforts en la matière, la coordination des mouvements, des défilés et des danses n'est pas toujours parfaite. Cette représentation ne donne ainsi pas totalement la même impression que les manifestations des jeunesses nazies en Allemagne, où la coordination et l'organisation sont poussées au maximum.

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