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Le ministre italien des Affaires étrangères en visite officielle en Allemagne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 oct. 1936

Au cours du mois d'octobre 1936, le ministre italien des Affaires étrangères, le comte Ciano, effectue une visite officielle en Allemagne. A Berlin, il est reçu par son homologue allemand von Neurath, par Hitler et Goering.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Gaumont
Date de diffusion du média :
24 oct. 1936
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000891

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

La visite officielle du comte Ciano à Berlin en octobre 1936 marque la première étape d'un rapprochement et d'une alliance entre l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie. L'entente des régimes fascistes et nazis est souvent donnée comme allant de soi. L'alliance des deux pays à la faveur de la Seconde Guerre mondiale ne doit toutefois pas faire oublier qu'au début des années trente, d'importantes tensions opposent Hitler et Mussolini. Alors qu'a lieu la première tentative d'Anschluss en 1934 (rattachement de l'Autriche à l'Allemagne), Mussolini joue ainsi un rôle décisif dans son échec en mobilisant ses troupes sur le Brenner. De même, une tentative de rapprochement entre les démocraties et Mussolini pour tenter d'encercler Hitler a lieu en 1934-1935, à l'initiative notamment des ministres français Louis Barthou et Pierre Laval (constitution du "front de Stresa").

L'année 1936 marque toutefois un tournant essentiel dans l'histoire des relations internationales en créant les conditions favorables à un rapprochement entre Hitler et Mussolini. L'intervention italienne en Ethiopie et le déclenchement de la guerre d'Espagne font en effet voler en éclat le front de Stresa et isolent Mussolini à qui Hitler, dont la politique extérieure se fait de plus en plus agressive (remilitarisation de la Rhénanie en mars 1936) décide de tendre la main. C'est un voyage en Allemagne du ministre italien des Affaires étrangères, par ailleurs gendre de Mussolini, qui crée les conditions d'une alliance entre les deux dictateurs en octobre 1936.

L'entente se fait sur un combat commun contre le communisme, la reconnaissance du gouvernement de Franco en Espagne, la reconnaissance par l'Allemagne de l'annexion italienne de l'Abyssinie. Hitler et Ciano constatent qu'entre leur deux pays, il ne peut y avoir de conflit d'intérêts : l'Italie regarde vers le Sud, vers la Méditerranée, tandis que l'Allemagne souhaite avoir toute liberté d'action en Europe centrale et en Europe de l'Est. Une semaine après la rencontre entre Hitler et Ciano, le 1er novembre 1936, Mussolini prononce un discours sur la place de la cathédrale de Milan où il évoque pour la première fois l'existence d'un "axe" entre Rome et Berlin. Cet axe s'étend rapidement à un troisième pays, le Japon (signature du pacte anti-Kommintern le 27 novembre 1936).

Les liens entre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste se renforcent davantage au cours de l'année 1937, à la suite notamment de la première visite officielle de Mussolini à Berlin (septembre 1937). En quelques mois seulement, l'Allemagne sort de son total isolement diplomatique. L'Axe évoque désormais dans les propagandes allemande et italienne la puissance et la force de deux pays animés par des intérêts communs. Pour les démocraties occidentales, l'Axe incarne la menace que font planer sur la paix européenne deux puissances expansionnistes dirigées par de dangereux dictateurs.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Les images montrent que le vaniteux comte Ciano (33 ans), nommé ministre des Affaires étrangères en juin 1936, quelques mois seulement avant sa rencontre avec Hitler, méritait son surnom de "Ducellino" : habillé de la même façon que Mussolini, Ciano singe en effet son beau-père dans ses attitudes et sa manière de marcher. Le reportage montre également que les deux pays n'en sont encore qu'aux premières ébauches de leur alliance : la foule réunie à Berlin se montre surtout curieuse de voir une personnalité étrangère et ne manifeste pas encore l'enthousiasme qui caractérisera les prochaines visites officielles de Mussolini ou de son gendre en Allemagne.

Enfin, le défilé de la Reichswehr à l'occasion de la venue du comte Ciano constitue un moyen dont Hitler use souvent pour impressionner ses hôtes italiens (lors de la venue de Mussolini à Berlin en septembre 1937, de gigantesques parades militaires sont organisées dans le stade olympique).

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