Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 01 août 1935
A l'image du mineur Alexis Stakhanov, les ouvriers doivent intensifier leur cadence et rationaliser leur travail afin que la planification industrielle de l'URSS puisse remplir ses objectifs. Stakhanov est montré comme un véritable exemple à suivre.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique
Les régimes totalitaires dans l'Entre-deux-guerres
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique
Etudier un régime totalitaire à travers un film de propagande : le cas de l'URSS stalinienne et du stakhanovisme
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de diffusion du média :
- 01 août 1935
- Production :
- Gaumont Pathé Archives
- Page publiée le :
- 2007
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000916
Contexte historique
Véritable "héros du travail", le mineur Alexis Stakhanov est montré par le régime soviétique comme un exemple à suivre afin que tous les travailleurs se mobilisent en faveur de l'essor industriel. L'une des principales limites du premier plan quinquennal en URSS (1928-1933) concerne l'insuffisante qualification de la main-d'oeuvre industrielle, constituant un obstacle important à la hausse des rendements et de la productivité. Dans le cadre du second plan (1933-1937), un effort important est appliqué dans ce domaine avec la création de nombreuses écoles techniques pour assurer la formation et le perfectionnement des ingénieurs et ouvriers qualifiés. Il est également décidé d'élever au rang d'exemple national des "héros du travail", qui augmentent la productivité par leurs initiatives personnelles.
Le plus célèbre de ces ouvriers novateurs est le mineur Alexis Stakhanov : dans la nuit du 30 au 31 août 1935, pendant six heures, Stakhanov abat dans une mine du Donets, à Irmino, 102 tonnes de charbon, soit 14 fois la norme. Il a eu l'idée de faire accomplir séparément et simultanément le forage pneumatique et le boisage de soutènement. Cette réussite spectaculaire connaît un écho considérable et est montrée par le régime comme un exemple à suivre. Des décorations sont décernées aux ouvriers les plus méritants, entraînant une débauche d'initiatives dans tous les secteurs. A l'image de Stakhanov pour la mine, l'industrie de la chaussure a également son "héros du travail" avec Smétanine, celle de l'automobile avec Boussyguine, le textile avec les soeurs Vinogradova.
Cette propagande en faveur du travail industriel, encourageant l'effort humain, induit indéniablement des résultats positifs au cours du second plan : la productivité du travail augmente de 82 % , soit deux fois plus qu'au cours du premier plan. Mais cette augmentation n'est pas le fait de la simple mobilisation des masses derrière les objectifs du régime et la volonté de copier les initiatives de Stakhanov et de tous les "héros du travail". Les contraintes sur les ouvriers se renforcent en effet de manière considérable dans les entreprises : augmentation des normes et sanctions si celles-ci ne sont pas atteintes, lutte contre l'absentéisme et les retards, augmentation de la journée de travail et des horaires, emprisonnement de tout ouvrier récalcitrant, suppression de salaires pour les ouvriers inefficaces, rétablissement du livret ouvrier.
Éclairage média
Les images veulent montrer la popularité de Stakhanov, accueilli comme un véritable héros par la foule présente à sa sortie de la mine. Le reportage montre bien en fait toute la mise en scène faite autour de Stakhanov à des fins de propagande pour mobiliser l'ensemble de la main-d'oeuvre et augmenter les cadences industrielles. Si cet épisode donne naissance à un véritable mouvement (le stakhanovisme) et si Stakhanov fut célébré officiellement dans toute l'URSS comme un héros, ce genre d'initiatives n'est pas toujours favorablement accueilli au sein des masses ouvrières et certaines critiques se font parfois jour dans le secret des conversations contre ces "héros du travail" qui entraînent fatalement une hausse des normes à atteindre et des cadences moyennes de travail.