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La reconversion du bassin houiller de Decazeville

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 avr. 1976

En 1985, Decazeville, ville-symbole de l'exploitation minière, doit faire face au ralentissement inéluctable de la production de ses mines et songer à sa reconversion.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
15 avr. 1976
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000976

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Decazeville apparaît aujourd'hui comme un symbole du destin d'une cité minière en France. Elle doit son nom à son fondateur le duc Decazes, ministre sous la Restauration. En 1828, celui-ci est à l'origine de la construction des premiers hauts fourneaux. Cette première étape mène au développement rapide d'un des principaux centres sidérurgiques français. Au début du XXe siècle, la production de houille dépasse le million de tonnes et plus de 9000 personnes travaillent en lien avec l'exploitation minière dans les cokeries, usines métallurgiques, verreries qui se développent dans la vallée.

Mais après la Seconde Guerre mondiale, les premières difficultés économiques apparaissent. Elles sont liées aux conditions d'exploitation des gisements : le charbon est difficile à extraire et de qualité médiocre. La crise atteint son apogée avec la décision prise en 1965 d'arrêter l'extraction (hormis pour la mine à ciel ouvert "La Découverte"): les employés organisent des grèves de protestation de longue durée mais ne peuvent empêcher la fermeture de plusieurs usines importantes qui survivaient grâce à l'exploitation du minerai. 4000 emplois sont alors supprimés et 200 commerces ferment boutique.

Dès le milieu des années 60, l'Etat appuie plusieurs tentatives de reconversion du bassin de Decazeville. On assiste alors au développement de secteurs sans lien avec le charbon (aciéries, usines métallurgiques). Mais les nouvelles implantations ne compensent pas les pertes d'emplois et ces entreprises connaissent elles-mêmes des difficultés. Aujourd'hui, la mine de La Découverte abandonnée ne représente plus qu'un des stigmates du passé industriel glorieux de la vallée, au sein d'un paysage encore largement marqué par la ruine de son activité principale (friches industrielles, urbanisme désordonné).

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Ce reportage diffusé en avril 1976 prend la forme d'une enquête sociologique effectuée auprès des habitants de Decazeville. Le journaliste promène son micro dans les rues pour questionner les habitants sur la situation actuelle de la ville minière et ses perspectives d'avenir. Les personnes interrogées ont des profils sociologiques divers: les jeunes générations semblent optimistes face à leur avenir, les salariés évoquent l'importance de la mine sur la région et les retraités se souviennent de l'importance des mutations techniques opérées en quelques décennies sur le site.

La sérénité fataliste des habitants et de l'élu interrogé en fin de reportage semble accréditer la thèse d'une reconversion industrielle effectuée en douceur depuis le milieu des années 60. Cependant, hormis une vue générale de la commune en début de reportage, les plans filmés de la ville se résument à des vues de La Découverte, gisement minier à ciel ouvert, alors toujours exploité. L'image de ville minière colle donc toujours à la peau de Decazeville et ce reportage n'ouvre aucune perspective sur les possibilités de reconversion économique de la commune après l'arrêt de l'exploitation des mines.

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