vidéo - 

La "Mécafête" à l'usine Peugeot de Sochaux

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 sept. 1998

Du 18 au 20 septembre 1998, l'usine Peugeot de Sochaux a organisé une "Mécafête": 60 000 personnes, dont de nombreux salariés de la firme, viennent visiter les installations, admirer les modèles exposés et participer aux animations festives.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
21 sept. 1998
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000988

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

La Société des automobiles Peugeot, créée en 1887 par Armand Peugeot alors que son entreprise familiale produisait déjà des outils ou des cycles, installe son usine à Sochaux, à l'Est de Montbéliard, en 1912. Elle y accueille d'abord la production de véhicules utilitaires, puis à partir de 1921 celle de véhicules de tourisme. Elle absorbe progressivement les petits constructeurs régionaux et en 1937 compte 14 500 ouvriers.

C'est surtout à partir des années 1950 que le site de Sochaux connaît une grande croissance: en 1956, 17 000 salariés produisent 142 000 voitures contre 3 000 fabriquées par 5 000 ouvriers en 1945. En 1961, 1 000 automobiles sont produites chaque jour. Profitant de la conjoncture favorable, Peugeot se développe fortement en France et à l'étranger, tout en continuant de renforcer son usine mère de Sochaux. En 1972, celle-ci emploie même un maximum de 42 000 salariés. Elle attire d'abord une main-d'oeuvre régionale, dans un rayon de 50 kilomètres, notamment des paysans de la Haute-Saône, mais aussi de nombreux travailleurs immigrés.

A partir de la fin des années 1970 et du début des années 1980, elle connaît d'importants bouleversements. Avec l'apparition des premiers robots dans les ateliers en 1977 et de l'automatisation, puis avec l'adoption d'un programme de rénovation en 1987, elle devient l'usine automobile la plus moderne d'Europe. En 2004, il sortait de l'usine de Sochaux une voiture toutes les 30 secondes. Conséquence de cette évolution et de la dégradation de la conjoncture, de nombreux emplois ont été supprimés: l'effectif de l'usine Peugeot de Sochaux n'est ainsi plus que de 19 500 salariés en 2005 contre encore plus de 34 000 en 1984.

Toutefois, si Sochaux ne livre plus que de 20 à 25% des véhicules de la marque au lion en raison du redéploiement des activités de cette dernière, accru par sa transformation en groupe PSA Peugeot Citroën en 1998, il demeure le plus gros site industriel du groupe. Il regroupe en outre ses activités de recherche et développement. Surtout, la "Peuge" continue de peser très fortement sur l'économie et la vie de la région franc-comtoise, et plus encore du Pays de Montbéliard. Premier employeur régional, Peugeot fait toujours vivre tout un tissu de fournisseurs et de sous-traitants, et l'on a coutume de dire que "quand le lion tousse, la région est malade".

L'omniprésence de Peugeot dans le Pays de Montbéliard est particulièrement visible dans le paysage avec les cités HLM construites pour loger la main-d'oeuvre, ou avec sa politique sportive dont l'étendard est le club de football du FC Sochaux-Montbéliard. De même, le succès de la "Mécafête", organisée en 1996, 1998 et 2000 dans l'usine de Sochaux et ouverte gratuitement au public, qui accueille surtout les salariés et leurs familles, témoigne de la grande identification entre les habitants du Pays de Montbéliard et Peugeot.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet diffusé le 21 septembre 1998 dans le journal télévisé de 13 heures de France 2, alors co-présenté par deux journalistes, Rachid Arhab et Carole Gaessler, rend compte de la fête qui a eu lieu au cours du week-end précédent à l'usine Peugeot de Sochaux. Le reportage traite cette "Mécafête" sous deux angles principaux.

Il met d'abord en valeur l'aspect festif du rassemblement: des images présentent un orchestre, des manèges, une grande roue, de nombreux véhicules Peugeot exposés ou un circuit sur lequel sont organisés des essais pour devenir pilote de rallye. Surtout, ce sujet insiste tout particulièrement sur la culture Peugeot et sa profonde influence sur la région de Sochaux. Cela transparaît dans les différentes interviews qui jalonnent le reportage. Chacun des salariés interrogés dit sa fierté de travailler pour Peugeot et la dette qu'il a envers cette entreprise. Ces témoignages sont tous concordants: ils montrent la force des liens qui unissent les employés de Sochaux à Peugeot. Le plan sur le lion, emblème mythique de la marque, qui se trouve sur la veste d'un des musiciens de l'orchestre, met précisément en valeur cette idée.

En fait, le sujet n'évoque absolument pas Peugeot en tant qu'entreprise. Il ne mentionne ni ses transformations depuis les années 1980, notamment les réductions d'emplois ou l'intégration de Peugeot dans P.S.A, ni ses résultats récents et sa production de nouveaux modèles. D'ailleurs, le patron de P.S.A. Jean-Martin Folz, qui prononce un discours lors de la "Mécafête", n'est montré que très brièvement à l'écran, et sans que son nom soit même évoqué. Les journalistes qui ont réalisé ce sujet ont en effet choisi de prendre la "Mécafête" comme prétexte pour traiter de l'empreinte, unique en son genre, de Peugeot sur les habitants de la région de Montbéliard.

Lieux

Personnalités

Thèmes

Sur le même thème