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Emeutes à Saint-Denis de la Réunion en 1991

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 26 févr. 1991 | Date d'évènement : 23 févr. 1991

A la suite de la saisie de l'émetteur pirate de Télé Free Dom, des émeutes ont éclaté à Saint-Denis de la Réunion à partir du 23 février 1991. Des magasins ont été pillés et plusieurs personnes ont trouvé la mort dans un incendie.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
23 févr. 1991
Date de diffusion du média :
26 févr. 1991
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001064

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 23 février 1991, de violentes émeutes éclatent à Saint-Denis de la Réunion, dans le quartier populaire du Chaudron. Victimes de l'incendie d'un supermarché provoqué par un cocktail Molotov, sept personnes trouvent la mort dans ces troubles qui se poursuivent durant plusieurs jours. Ces émeutes sont marquées par de nombreux pillages de magasins et par des affrontements entre groupes de jeunes et forces de l'ordre.

La saisie à la demande du Conseil supérieur de l'audiovisuel de l'émetteur de la chaîne de télévision pirate Télé Free Dom est à l'origine de ces violences. Dirigée par Camille Sudre, alors troisième adjoint au maire de Saint-Denis, Télé Free Dom diffusait des images depuis 1986 sans avoir obtenu d'autorisation légale. Cette chaîne était notamment très regardée au sein de la jeunesse réunionnaise en difficulté. La plupart des analyses sur les émeutes ont ainsi souligné le rôle de détonateur du malaise social réunionnais qu'a joué la saisie de l'émetteur pirate. De nombreux jeunes se trouvaient en effet alors au chômage ou ne bénéficiaient que du revenu minimum d'insertion (RMI). De façon plus générale, 35% de la population active réunionnaise étaient au chômage et près de 50 000 personnes recevaient le RMI.

Après trois jours d'émeutes et l'arrivée sur place, le 26 février, du ministre des DOM-TOM Louis Le Pensec, le calme revint progressivement à Saint-Denis. Cependant, en dépit de la prise de conscience provoquée par ces émeutes, les problèmes sociaux de la Réunion n'ont pas pour autant été résolus, et en 1998 près de 58 000 personnes, soit 8% de la population totale de l'île, percevaient encore le RMI.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage diffusé dans le journal télévisé d'Antenne 2 est un montage d'images filmées par une équipe d'Antenne 2 et par une autre de journalistes de RFO. Réalisé trois jours après leur début, il ne propose que quelques images des émeutes proprement dites, en l'occurrence des plans de pillages de magasins effectués la veille.

Le sujet s'attache surtout à présenter les dégâts provoqués par les troubles visibles le matin même de sa diffusion. Sont ainsi montrées des images de voitures brûlées, de trottoirs jonchés de débris, de magasins pillés et de bâtiments détruits. La journaliste ne s'attarde pas que sur les conséquences des émeutes. Elle en rappelle également les origines et tente d'en cerner les causes. C'est dans ce but qu'un extrait d'une interview téléphonique de Camille Sudre, le PDG de Télé Free Dom, sur fond d'image fixe, réalisée le matin même, est inséré. Au-delà de la saisie de l'émetteur de la télévision pirate, la journaliste s'emploie ainsi à souligner les raisons avant tout sociales des émeutes.

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