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Les difficultés de la banane antillaise sur le marché mondial

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 13 déc. 2005

La filière de la banane antillaise, confrontée à la concurrence de gros producteurs d'Amérique centrale, connaît une crise profonde. Les aides européennes, vitales pour les petits producteurs martiniquais sont toutefois remises en cause par l'OMC.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
13 déc. 2005
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001076

Contexte historique

Par Julie Le Gac

La banane est le fruit faisant l'objet du commerce international le plus intense: 13,9 millions de tonnes sont exportés chaque année. Sur ce marché mondial, la filière antillaise, confrontée à la concurrence des pays d'Amérique centrale, connaît une crise profonde. L'essentiel de la concurrence provient des trois grands groupes nord-américains (Chiquita, del Monte et Dole) qui contrôlent presque 70% du marché mondial, via surtout leurs productions dans les pays d'Amérique centrale comme le Honduras, l'Equateur, Panama ou encore le Nicaragua. Une telle concentration provoque une chute des cours, tandis que les producteurs antillais sont confrontés à des coûts de production plus importants. En effet, eu égard au caractère accidenté du terrain, les exploitations antillaises demeurent peu mécanisées. Parallèlement, les exploitants doivent respecter une législation sociale plus exigeante que celle des pays d'Amérique centrale.

Afin de remédier à cette crise, en 1993, l'Union Européenne instaure un système de quotas accordant un traitement préférentiel aux bananes en provenance des anciennes colonies des Caraïbes et d'Afrique. Toutefois Les pays latino-américains saisissent l'Organisation Mondiale du Commerce et se plaignent des droits de douane jugés excessifs. Après une longue bataille juridique et de nombreuses négociations commerciales, l'Union Européenne supprime les quotas le 1er janvier 2006 et les remplace par un tarif douanier unique de 176 euros la tonne. Néanmoins, le problème demeure et à la fin du mois de juin 2006, les Etats Unis saisissent de nouveau l'OMC, en arguant du fait que les droits de douane portent préjudice aux pays producteurs de banane.

La crise de la filière de la banane touche de manière profonde l'économie des Antilles . En effet, 300 000 tonnes de bananes y sont exportées chaque année, dont les trois quarts proviennent de la Martinique. Ce secteur emploie encore aujourd'hui de 15 à 18 000 personnes pour une population de 850 000 habitants. Toutefois, en 14 ans, le nombre de producteurs de bananes aux Antilles a diminué de plus de la moitié, passant de 2 200 en 1993 à environ 850 actuellement.

Les destructions causées par le passage du cyclone Dean en août 2007, évaluées à environ 115 millions d'euros, fragilisent encore plus un secteur vital pour l'économie de la Martinique, mais dépendant du protectionnisme européen pour pouvoir subsister dans un marché très concurrentiel.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce document, diffusé en pleines négociations de l'Organisation Mondiale du Commerce souligne la singularité de la production antillaise de bananes dans le cadre d'un marché mondialisé. En effet, d'un côté, grâce à des vues aériennes et à des interviews de producteurs, il décrit la structure et le fonctionnement des bananeraies antillaises. De l'autre, il explique de manière assez simple les enjeux des négociations de l'OMC et les difficultés de concilier le principe du libre échange avec le maintien de conditions de vie décentes pour les travailleurs, dans le cadre d'une économie globalisée. Le contraste entre les images de la petite bananeraie martiniquaise où les régimes de bananes sont coupés à la serpe et celle du gigantesque porte-conteneurs transportant des tonnes de bananes vers l'Europe, est à cet égard saisissant.

Partial dans la mesure où il fait sien le point de vue des producteurs antillais, ce reportage est également assez engagé. Il dénonce les limites du libre échange qui de manière paradoxale, peut aboutir à la concentration d'un marché entre les mains de quelques grands groupes au détriment des petits producteurs.

Dès lors, ce document, qui défend les intérêts des producteurs de banane antillais, critique également la mondialisation de l'économie.

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