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L'orpaillage clandestin en Guyane

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 juin 2006

L'orpaillage clandestin en Guyane connaît une certaine recrudescence et entraîne un fort développement de la criminalité. Les forces de l'ordre ne parviennent pas, pour l'instant, à juguler un phénomène préoccupant.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
29 juin 2006
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001078

Contexte historique

Par Julie Le Gac

L'orpaillage est un phénomène ancien en Guyane qui connaît sa première ruée vers l'or à partir de 1870. A la fin du XIXème siècle, on compte plus de 20 000 orpailleurs, mais dès la fin des années 1930, leur nombre décroît.

Les méthodes d'exploitation ont désormais beaucoup changé. Les opérateurs ne sont plus des aventuriers travaillant avec des placers au fil de l'eau mais des industriels affiliés à des compagnies internationales spécialisées dans l'extraction aurifère par des moyens mécanisés de grand gabarit. Deux sociétés canadiennes, Guyanor Ressources et Cambior constituent aujourd'hui les plus gros exploitants.

Selon le rapport effectué par Christiane Taubira en 2000, l'extraction aurifère est largement sous estimée. Elle s'élèverait désormais à 7 tonnes par an et on compterait 3 à 6 000 orpailleurs contre les 900 officiellement recensés. L'extraordinaire croissance démographique de la commune de Maripasoula, centre de l'orpaillage guyanais dont la population passe de 1 000 habitants en 1982 à plus de 3 700 en 1999, témoigne de l'ampleur du phénomène.

Le contrôle de l'orpaillage est rendu très difficile par la porosité des frontières de la Guyane française et la densité de la forêt amazonienne.

Or cette croissance de l'orpaillage clandestin pose deux problèmes majeurs. D'une part, l'utilisation de mercure pour concentrer le minerai provoque une pollution des cours d'eau guyanais, qui constituent l'unique ressource en eau potable des Amérindiens. Une étude réalisée par Solidarité Guyane dans trois villages amérindiens du Haut Maroni à partir de prélèvements de cheveux révèle des taux de contamination au mercure de deux à trois fois supérieurs à la limite prévue par l'Organisation Mondiale de la Santé. D'autre part, ces exploitations clandestines utilisent le plus souvent de la main d'oeuvre immigrée, sans papiers, littéralement exploitée, et ont recours à des méthodes mafieuses, pratiquant intimidation et représailles, torture et assassinats. Ainsi, la criminalité est en forte croissance en Guyane et en 2005, la procureure de la République à Cayenne relevait 25 homicides ou tentatives d'homicide liées à l'orpaillage. L'Etat français se montre quelque peu désemparé, en raison de l'ampleur des moyens qu'il conviendrait de mettre en oeuvre. En 2002, il lance des opérations"Anaconda", c'est à dire la destruction du matériel, des carbets (petites cabanes guyanaises) et du ravitaillement. 22 opérations de ce type sont menées en 2002 et plus d'une centaine en 2005, ce qui ne permet cependant pas de juguler la criminalité et d'estomper les craintes de la population guyanaise.

La ruée vers l'or en Guyane attise bien des convoitises et dès lors de sérieux désagréments aux premiers rangs desquels figurent les atteintes à l'environnement et l'insécurité.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Diffusé le jour de la visite du ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, ce reportage brosse un tableau de la situation de la criminalité liée à l'orpaillage clandestin en Guyane. Il souligne tout d'abord le désarroi de la population guyanaise dont les manifestations publiques pour une éradication de cette criminalité se multiplient. Il laisse d'ailleurs entrevoir une pointe de découragement parmi les forces de l'ordre dont la tâche est immense et les moyens limités. Enfin, il rappelle, coupures de presse à l'appui, que malgré les promesses et les efforts consentis, la criminalité liée à l'orpaillage clandestin continue de croître.

Dès lors, ce document constitue un véritable signal d'alarme adressé au ministre de l'intérieur, en visite sur place.

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