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L'assassinat de l'ancien Premier ministre Libanais Rafic Hariri

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 20 févr. 2005 | Date d'évènement : 14 févr. 2005

L'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, fomenté par les milieux libanais pro-syriens et l'État syrien, nourrit l'opposition à la présence syrienne au Liban. Elle plonge également le Liban dans une profonde instabilité politique.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
14 févr. 2005
Date de diffusion du média :
20 févr. 2005
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
09 janv. 2024
Référence :
00000001112

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Le 14 février 2005, l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, est assassiné lors d'un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. La mort de celui qui a été Premier ministre de 1992 à 1998 puis d'octobre 2000 à octobre 2004 suscite une très vive émotion.

Né en 1944 dans une famille modeste de paysans de la région de Saïda, Rafic Hariri, à la tête d'une entreprise de travaux publics, devient multimillionnaire et conquiert l'amitié des grands de ce monde, dont celle de la famille royale saoudienne et celle de Jacques Chirac. Alors que le soutien syrien a permis son accession au pouvoir au Liban, entre 2000 et 2004, son opposition à l'encontre du président de la République libanaise pro-syrien Emile Lahoud est croissante. En septembre 2004, il est contraint par la Syrie d'adopter une réforme constitutionnelle permettant la prorogation pour trois ans du mandat du président de la République. Cet événement le conduit à la rupture avec le régime syrien. Rafic Hariri démissionne et rejoint le camp de plus en plus nombreux de l'opposition à la présence syrienne au Liban. Plus encore, de par sa stature, il apparaît comme à même de fédérer cette opposition.

Son assassinat en février 2005 est immédiatement attribué à la Syrie. Le rapport d'enquête internationale remis le 27 octobre 2005 au secrétaire des Nations Unies Kofi Annan par la commission conduite par le magistrat Detlev Mehlis, confirme l'implication du gouvernement syrien, et celle de son président Bachar al-Assad ainsi que celle de hauts personnages libanais. Le nom du président Emile Lahoud est cité tandis que quatre généraux libanais sont arrêtés.

Cet assassinat politique qui provoque le décès de 23 personnes, fait éclater la colère des Libanais. Le 14 mars 2005, environ un million de personnes (sur les quatre que compte le Liban) réclame dans les rues de Beyrouth le départ des troupes syriennes présentes depuis 1976. Le retrait, exigé par la résolution 1559 des Nations Unies adoptée en septembre 2004 est devenu inéluctable et les derniers soldats quittent le territoire libanais le 26 avril 2006. En outre, il instaure un climat de terreur et les assassinats politiques se multiplient. Le 21 novembre 2006, le ministre de l'industrie anti-syrien Pierre Gemayel périt à son tour dans un attentat.

Dès lors, l'assassinat de Rafic Hariri renforce l'instabilité politique d'un pays déjà en proie aux rivalités confessionnelles. L'élection du président de la République, en remplacement du poste laissé vacant par Emile Lahoud le 23 novembre 2007, est repoussée pour la 13ème fois le 20 janvier 2008.

L'assassinat politique de Rafic Hariri, dont la portée symbolique est capitale, rend plus visibles encore les fractures qui fissurent la société libanaise.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce document, diffusé 6 jours après l'assassinat de Rafic Hariri s'interroge sur ses conséquences politiques et met en lumière la mobilisation anti-syrienne au Liban. A cet égard, il montre à la fois des images témoignant du recueillement de la population de Beyrouth autour de la tombe de l'ancien premier ministre, et d'autres illustrant sa détermination, comme celles de la manifestation réclamant le départ des troupes syriennes. Néanmoins, il s'abstient de rappeler que le retrait de l'Armée syrienne a fait l'objet d'une résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU en septembre 2004.

Dans un deuxième temps, ce document relaie l'indignation du gouvernement syrien face aux accusations qui le compromettent dans l'attentat de Rafic Hariri. Toutefois, la conclusion du journaliste rappelle l'importance des soupçons pesant sur Damas.

Par ailleurs, ce reportage souligne la volonté du peuple libanais de prendre en mains son destin, quinze années après la fin de la guerre civile. Cet espoir, exprimé par la population dans ces circonstances tragiques, mésestime cependant les divisions politiques internes au Liban ainsi que l'influence persistante de la Syrie.

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