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L'Anti-Oedipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 20 avr. 1987

Félix Guattari revient sur son ouvrage L'Anti-Œdipe, écrit en collaboration avec Gilles Deleuze, et où il critique les pratiques psychanalytiques structuralistes.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
20 avr. 1987
Production :
INA
Page publiée le :
28 avr. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001135

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

En 1972, Gilles Deleuze et Félix Guattari publient L'Anti-Œdipe, attaque en règle contre la psychanalyse freudienne. Gilles Deleuze (1925-1995) enseigne alors la philosphie à l'université de Vincennes, où il a été appelé par Michel Foucault. Après avoir publié plusieurs ouvrages sur l'histoire de la philosophie, il s'impose par la suite comme un créateur de concepts en marge des courants de pensée de l'époque.

Félix Guattari (1930-1992), psychiatre, après avoir été un élève de Jacques Lacan, critique les concepts de la psychanalyse traditionnelle. Dans L'Anti-Œdipe, Deleuze et Guattari développent l'idée selon laquelle l'homme est une "machine désirante". Le désir ne peut être vu comme un manque mais comme une "puissance d'agir". Il est, selon eux, vain de vouloir comprendre par des théories psychanalytiques (notamment celle du complexe d'Oedipe) les fluxs mécaniques qui le parcourent. L'ouvrage fait débat tant sur le fond que sur la forme adoptée : style polémique, emploi de termes familiers… Ils poursuivent par la suite leur collaboration, en publiant en 1980 le tome 2 intitulé Mille plateaux.

Deleuze et Guattari s'engagent politiquement en luttant en faveur des minorités. Ils fondent en 1987 la revue Chimères et publient en 1991 Qu'est-ce-que la philosophie ?. Si Guattari défend ici son point de vue, Deleuze refuse d'apparaître à la télévision afin d'argumenter sur sa propre pensée et se donne la mort le 3 novembre 1995 pour échapper à la déchéance physique.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

France 3 diffuse une série de onze émissions de vulgarisation scientifique sur des thèmes de réflexion touchant à la science, la nature et le devenir de l'homme. Celles-ci sont composées à partir d'entretiens avec des spécialistes et des documents d'archives.

Ce volet au titre pour le moins étrange ("Freud/Freud N./ Freud-haine/ freudaines/ fredaines" ) est dédié à la pensée et l'héritage de Freud à la fin du XXe siècle. Pendant près d'une heure, la journaliste Sylvie Steinebach interroge tour à tour des psychanalystes partisans et opposants des pratiques de thérapie traditionnelle. Félix Guattari revient donc sur sa rupture avec l'"orthodoxie freudienne". Il explicite ici les théories soutenues dans L'Anti-Œdipe, son ouvrage publié quinze ans plus tôt en collaboration avec Gilles Deleuze.

Filmé en gros plan, il s'exprime de façon claire et incisive contre "le structuralisme dans la psychanalyse". Il s'oppose donc aux pratiques développées notamment par Jacques Lacan, qui entendait grâce à l'analyse du langage, mettre en évidence un système inconscient qui pousseraient l'individu à agir.

Il s'agit selon Guattari de décloisonner le travail psychanalytique en trouvant d'autres lieux d'étude (il cite l'école, le théâtre, le cinéma) et en ne subordonnant pas l'analyse à une grille de lecture théorique préconçue (rapport au moi, aux parents...). Face à des contraintes sociales de plus en plus importantes, il ne nie pas l'intérêt d'étudier la subjectivité de chacun mais envisage d'autres moyens et critères d'analyse.

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