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Florilège d'extraits de l'émission littéraire Apostrophes

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 sept. 1990

Une rétrospective consacrée à la place de la littérature à la télévision permet de revoir quelques entretiens d'écrivains réalisés pour l'émission littéraire Apostrophes.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
05 sept. 1990
Production :
INA
Page publiée le :
28 avr. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001137

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Amoureux des mots et de la langue française, Bernard Pivot est connu du grand public pour ses dictées et ses émission littéraires (Apostrophes de 1975 à 1990 , à laquelle succède Bouillon de culture jusqu'en 2001).

Né en 1935 à Lyon, il ne se passionne pendant ses années de pensionnat que pour le sport, le français et l'histoire-géographie. Après des études de droit, il entre au CFJ (Centre de Formation des Journalistes) à Paris où il obtient de brillants résultats. D'abord attiré par le journalisme économique, il fait un passage au Figaro littéraire de 1958 à 1971 puis devient directeur du service littéraire du Figaro (poste dont il démissionne en 1974). Bien qu'il s'intéresse toujours à la presse écrite (création du magazine Lire ), sa carrière prend un tournant en 1973 : il anime à la télévision une nouvelle émission littéraire Ouvrez les guillemets. Après l'éclatement de l'ORTF, il crée sur Antenne 2 Apostophes. Pendant quinze ans, il anime cette émission tous les vendredi soirs en deuxième partie de soirée. Il reçoit en direct cinq invités venus débattre autour d'ouvrages dont il lit de nombreux extraits. Certains moments sont restés dans la mémoire télévisuelle : des plus cocasses (l'ivresse de Bukowski) aux plus émouvants (entretiens à domicile avec Yourcenar, Duras ou interview exclusive du dissident russe Soljenitsyne). La forte audience de l'émission (plus de 2 millions de téléspectateurs) impose Apostophes comme une référence et un modèle pour les émissions culturelles qui apparaissent avec le développement des chaînes (Des mots de minuit, Le Cercle, Caractères).

Dans Bouillon de culture, Bernard Pivot tente d'élargir le sommaire de l'émission à d'autres domaines (cinéma, peinture..). La dernière émission est diffusée en mars 2001 en direct du Salon du Livre : c'est l'occasion pour de nombreux écrivains de venir exprimer leur gratitude à l'égard de Bernard Pivot, véritable passeur de savoir et de culture. Son talent est reconnu à la fois par le grand public et les milieux littéraires : en 2004, il est d'ailleurs le premier non-écrivain à être élu à l'Académie Goncourt.

En parallèle à ses émissions littéraires, il est l'initiateur d'un Championnat de France d'orthographe, devenu "Dicos d'or", qui s'achèvent par une grande finale en 2005. Il anime à partir de 2002 l'émission mensuelle Double Je où il part à la rencontre d'étrangers qui manient le mélange de leur culture et de la langue française. Il prend sa retraite télévisuelle en janvier 2006.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Cet extrait est tiré d'une série d'émissions réalisées pour France 3 à base d'archives télévisuelles. La première de ces émissions , diffusée le 25 juin 1990, est généraliste puis les autres sont classées par thème : "Quarante ans de rire", "de variétés", "de télévision" et "d'insolence"… Il s'agit ici de retracer "Quarante de lectures à la télévision" : depuis les débuts de l'émission Lecture pour tous jusqu'à la fin d'Apostrophes.

Le propos est illustré par des entretiens avec les animateurs des émissions littéraires de l'époque (Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et ici Bernard Pivot) mais aussi avec un florilège de propos tenus sur les plateaux par les grands écrivains de la seconde partie du XXe siècle.

Le commentaire du journaliste laisse poindre une légère critique face à l'évolution des magazines littéraires.

Les auteurs du reportage insistent ainsi sur la rupture entre les émissions littéraires des années 1950 à 1970 et Apostrophes qui connaît un succès d'audience sans précédent. Ils opposent la sérénité, l'écoute et l'exploration des thèmes des premières au goût du sport, du face à face et à la mise en valeur d'auteurs "venus pour se vendre".

Les documents d'archives choisis mettent en évidence le style très personnel de Pivot : sa décontraction face à Marguerite Yourcenar qui le reçoit chez elle ; son impertinence en questionnant Charles Bukowski sur la décadence ; ses questions sans tabou lorsqu'il parle de désirs sexuels avec Alain Robbe-Grillet ou Milan Kundera.

On peut toutefois noter qu'Apostrophes a également su faire une place importante à l'analyse de l'oeuvre (citons au hasard Marguerite Duras évoquant son style) et à la découverte de disciplines méconnues (la linguistique avec Claude Hagège par exemple).

Au final, Apostrophes a su conjuguer exigence culturelle et effort pédagogique afin de rendre la culture accessible au plus grand nombre. Il est à noter que depuis, aucune autre émission culturelle n'a réussi à relever ce défi à une heure de grande écoute.

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